Les athlètes prennent rarement la décision de se retirer eux-mêmes. Soit ils sont poussés vers la sortie par des plus jeunes, soit une blessure les force à la retraite. Victime de nombreuses commotions cérébrales au cours de sa carrière de 10 saisons dans la LNH, Andrew Shaw fait partie du deuxième groupe.
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Lundi matin, l’attaquant de 29 ans a annoncé qu’il tirait sa révérence, qu’il accrochait ses patins. La commotion cérébrale qu’il a subie, le 9 février, aura donc mis fin à ce parcours de 544 matchs, dont 182 avec le Canadien.
«J’ai eu une discussion avec mon médecin. Il m’a rappelé les effets à long terme que peuvent avoir des commotions cérébrales (sur le cerveau). En raison de mon historique, j’en suis venu à la conclusion qu’il valait mieux pour ma santé que je quitte ce sport que j’aime», a expliqué l’Ontarien, par l’entremise d’une visioconférence.
Les partisans du Canadien se souviendront que Shaw avait raté 14 rencontres en raison d’une commotion cérébrale au cours de la saison 2016-2017. Au terme de cette campagne, il avait également raté le dernier match des séries éliminatoires pour la même raison.
Sans oublier cette mystérieuse blessure au cou qui l’a envoyé sur la touche pendant 15 matchs en janvier 2019.
Au fait, combien de commotions a-t-il subies au cours de sa carrière?
«Beaucoup», a-t-il répondu, sans être en mesure d’établir un nombre avec certitude.
«Mais, chaque fois, on prenait toutes les précautions nécessaires. Que ce soit avec Chicago ou Montréal, je ne suis jamais revenu au jeu avant d’être complètement rétabli.»
Décision difficile
Selon les chiffres de la LNH, il aurait subi cinq commotions cérébrales. Mais le nombre est sans doute plus élevé. De plus, il a été impliqué dans 20 combats.
Comme il l’a lui-même mentionné, les connaissances ont beaucoup évolué sur les effets secondaires à long terme des commotions cérébrales. Elles ont beau guérir complètement, lorsqu’elles se succèdent et s’accumulent, elles rendent le cerveau plus fragile et plus susceptible de développer des pathologies.
À ce niveau, le cas de Shaw commençait à devenir inquiétant. C’est sans doute avec un grand soulagement que sa conjointe et ses deux enfants ont accueilli la décision.
«C’était difficile pour les membres de ma famille. Ils n’ont jamais voulu se mêler de cette décision, car ils savaient à quel point j’aimais jouer au hockey. Par contre, ma femme, qui avait toujours aimé me voir me battre, était devenue craintive. C’était un signe que l’heure était venue de passer à autre chose.»
«La conclusion parfaite»
Ignoré deux fois au repêchage, Andrew Shaw a finalement été sélectionné au 5e tour, par les Blackhawks en 2011. Stan Bowman, le directeur général des Hawks, a rappelé qu’il s’était d’abord amené au sein de son organisation avec un simple contrat de la Ligue américaine en poche.
Sa fougue a rapidement conquis l’état-major de l’équipe, groupe au sein duquel Marc Bergevin agissait à titre de directeur général adjoint. Shaw n’a donc pas été surpris quand, cinq saisons et deux coupes Stanley plus tard, il est passé au Canadien de Montréal.
«Ce fut trois saisons incroyables. Pour un jeune Canadien comme moi, Montréal était le plus gros marché de hockey. Une organisation de première classe. Tout comme ses partisans. Je m’y suis fait de bons amis et j’en garde de bons souvenirs.»
Bergevin a réexpédié Shaw à Chicago en juin 2019, à la veille de l’ouverture du marché des joueurs autonomes. À l’époque, il aurait probablement pu l’envoyer au sein d’une autre organisation. Mais, pour service rendu, il a convenu de le renvoyer là où il avait amorcé sa carrière.
«C’est un geste très noble de sa part. Il savait que j’adorais Chicago. Que ça puisse se réaliser, ce fut formidable. C’est la conclusion parfaite.»
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