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Monday, May 31, 2021

Carey Price et le match ultime - Le Journal de Montréal

D’entrée de jeu, Dominique Ducharme dirige cette équipe avec un calme désarmant et avec une assurance étonnante.

Il a affronté la tempête en maintenant qu’il prenait des décisions basées sur plusieurs facteurs, dont quelques-uns nous échappent et que seuls les décideurs connaissent.

Pas de Jesperi Kotkaniemi lors des deux premiers matchs.

Pas de Cole Caufield au début de cette série contre les Maple Leafs de Toronto.

Pas et toujours pas de Alexander Romanov.

Sans entrer dans les détails et montrant beaucoup de prudence dans ses propos, il a toujours affirmé qu’il avait ses raisons de garder la jeune garde loin des projecteurs.

Il voulait des réponses à ses interrogations. Par exemple, jusqu’où peuvent aller les vétérans ? Rappelez-vous que les séries éliminatoires, c’est une magnifique tribune pour des joueurs expérimentés.

C’est aussi un moment qu’attendait sans doute Carey Price pour confirmer qu’il n’avait rien perdu de ses ressources et qu’il était encore le grand leader de ce groupe.

Mais, c’est aussi une tribune pour de jeunes joueurs qui veulent impressionner, de jeunes joueurs qui veulent assurer l’organisation qu’elle a fait les bons choix.  

Ducharme n’a pas mis de temps à se faire une idée.

La chance aux jeunes

En l’espace de quelques matchs, il a offert la chance aux jeunes espoirs de l’organisation de changer la donne. Tout au moins, de laisser un message clair sur ce qu’ils peuvent apporter à leur formation au cours des prochaines années.

Marc Bergevin n’a-t-il pas confié les guides de l’équipe à Ducharme parce qu’il entretenait de sérieux doutes sur la philosophie de Claude Julien au sujet de l’utilisation des joueurs recrutés au cours des dernières années ?

L’entraîneur a été audacieux. Après plusieurs expériences tentées dans le cadre du calendrier régulier, il n’a pas tardé à se tourner vers Caufield, vers Kotkaniemi, vers Jake Evans, vers Suzuki. Il leur a donné l’occasion d’élever leur jeu, d’afficher leur talent. Il les a utilisés dans des circonstances surprenantes. Parfois en fin de match devant un pointage égal. Parfois pendant les supériorités numériques. Parfois en infériorité numérique, surtout dans le cas de Suzuki et Evans.

Il leur a fourni l’occasion de changer la donne.

Ils ont répondu par du jeu dynamique, par une créativité qui, jusqu’ici, a surpris Sheldon Keefe et les Maple Leafs. 

Un scénario adapté

On ne pouvait souhaiter un scénario plus adapté à un événement marquant le retour des amateurs ; ils étaient 2500, mais, par moments, ils donnaient l’impression que l’amphithéâtre était rempli à pleiine capacité. Comme l’affirmait Shea Weber, qui a ressenti une vive émotion pendant la période d’échauffement, il y avait une atmosphère électrique.

C’était beau à voir... 

C’était un retour à la vie normale... même si le port du masque rappelait qu’il y avait encore des efforts à fournir pour combattre cette pandémie.

Après 14 mois de confinement, le dernier match remontait à mars 2020, et c’était la première fois qu’on présentait un match des séries éliminatoires au Centre Bell depuis le printemps 2017. On s’est vite rendu compte que Carey Price n’avait rien perdu de cette magie qu’il exerce dans les moments les plus intenses, en multipliant les arrêts et en déployant une stratégie qu’il affectionne, l’intimidation.

Joue-t-il dans la tête des meilleurs effectifs des Leafs, notamment Auston Matthews et Mitch Marner ?

Assurément.

Samedi, Carey Price a été impérial.

Peut-il pousser encore plus loin cette domination ?

Ses coéquipiers n’en ont pas le moindre doute.

Sentiment d’urgence

Raison de plus pour s’attendre à ce qu’ils embarquent sur la patinoire des Leafs ce soir avec ce même sentiment d’urgence en sachant très bien que Price soutiendra toutes les actions que « son » groupe entreprendra au cours de ce match ultime.

On dit que la pression sera énorme pour des joueurs comme Matthews et Marner. Bref chez tous les joueurs des Leafs. Mais, les joueurs du Canadien ressentiront également une pression.

Ce septième match, contre toute attente, ils l’ont provoqué. Une fois cette étape franchie, pourquoi ne pas poursuivre et entretenir des ambitions plus élevées ? On a joué avec l’énergie du désespoir afin d’en arriver à un match ultime et le chemin parcouru comportait des risques énormes. Maintenant, qui sait où cette aventure peut mener les joueurs du Canadien ?

Jusqu’ici, le gardien a été exceptionnel. Les jeunes joueurs ont répondu aux attentes. Les vétérans, particulièrement le quatuor de défenseurs, un peu comme l’avaient fait ceux des Blues de St. Louis il y a deux ans, ont appliqué les standards qu’ils ont eux-mêmes créés.  

Un match ultime, c’est un peu comme un Super Bowl. Un match pour trancher le débat.  

Et, ce soir, le Canadien se présentera avec des conditions gagnantes.

Il doit maintenant répéter ce qu’il a accompli depuis le match no 4.

Est-ce possible ?

À Price d’y voir. Posez-vous la question : « À quel gardien confierais-je le filet dans un match ultime ? » Probablement Carey Price, n’est-ce pas ? Et jusqu’ici, il a été d’une rigueur absolue.

Britney et Bush

Il fallait bien prévoir une vive réaction à Toronto.

Après le match no 5, on titrait à la une : « Pas encore... »

Hier matin, on plongeait dans le passé, rappelant que la dernière fois que les Maple Leafs avaient gagné une série éliminatoire, Britney Spears faisait un malheur avec Toxic et le président Bush habitait toujours la Maison-Blanche.

Ça fait un bon bout de temps, n’est-ce pas ?

Cependant, j’aurais cru à une réaction plus cinglante des membres de la presse écrite et parlée de Toronto. Très souvent, ils ont la mèche courte, mais c’est à croire que plus rien ne les surprend dans le cas des Leafs.

Une autre défaite au premier tour n’aurait rien d’étonnant ?

Ils ont donc préféré attendre le résultat final. Pourquoi y aller à grands coups dans les flancs, et que les Leafs, finalement, atteignent le deuxième tour et affrontent les Jets de Winnipeg ?

Mais, n’allez pas croire qu’ils n’auront pas – je pense également aux partisans de l’équipe qui ne pardonneront pas un autre échec – le couteau entre les dents. Ça va brasser dans la chaumière.

Tout le monde sera invité à prendre place dans la boîte des accusés.

À vrai dire, ç’aurait pu être la même chose à Montréal, n’eût été cette remontée spectaculaire du Canadien.

Cependant, même si la bande du Centre Bell s’incline, ce soir, elle aura tout de même apporté des arguments intéressants pour préparer sa défense...

Le jury décidera...

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