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Wednesday, July 27, 2022

Allégations de viols collectifs à Hockey Canada | 7,6 millions en règlements hors cour depuis 1989, le PDG veut rester en poste - La Presse

Le grand patron de Hockey Canada, Scott Smith, n’a pas l’intention de quitter ses fonctions, même s’il dit comprendre que son leadership soit remis en question. Par ailleurs, l’organisme a dévoilé avoir déboursé 7,6 millions de dollars, depuis 1989, pour conclure des ententes à l’amiable avec des victimes d’agression sexuelle.

Publié à 12h04 Mis à jour à 13h19
Mélanie Marquis
Mélanie Marquis La Presse
Simon-Olivier Lorange
Simon-Olivier Lorange La Presse

Cette somme, a confirmé Brian Cairo, directeur financier de Hockey Canada, a été puisée à même le « fonds national d’équité », financé notamment par les cotisations des joueurs de partout au pays et utilisé afin de protéger l’organisme pour les incidents non assurables. Neuf victimes ont ainsi été dédommagées.

Le règlement de l’affaire Graham James, abuseur en série qui a fait de nombreuses victimes, a coûté à lui seul 6,8 millions. Aux sommes prélevées au fonds de réserve s’ajoute un montant de 1,3 million en dédommagements qui ont été payés par la compagnie d’assurance de Hockey Canada pour 12 cas de nature sexuelle, a indiqué M. Brian Cairo, qui fait partie des membres actuels et passés de la direction de Hockey Canada, qui témoignaient devant le Comité permanent du patrimoine canadien, ce mercredi. Un même individu a par ailleurs été impliqué dans quatre évènements qui ont mené à un dédommagement 1 million de dollars.

On a entendu à la table du comité un écho des appels à la démission du PDG, Scott Smith, et des membres de son conseil d’administration, qui se sont multipliés ces dernières semaines – surtout depuis qu’on a appris qu’un autre viol collectif se serait produit en marge d’un tournoi à Halifax, en 2003. L’ancien joueur de la LNH Sheldon Kennedy, devenu défenseur des droits des victimes d’abus sexuels, a formellement réclamé ces départs.

M. Smith a indiqué avoir entendu ces critiques, mais n’entend pas abandonner son poste, à moins qu’on l’y oblige.

« Vous avez demandé de la transparence. Vous avez demandé de l’imputabilité. Vous avez demandé du changement à Hockey Canada. Je suis ici pour piloter ce changement », a-t-il dit dans une déclaration qu’il a lue devant les députés, mercredi.

« Je ne me défilerai pas », a tranché Scott Smith.

Je sais que vous avez des questions sur le leadership à Hockey Canada. Sur mon leadership. Vous voulez des réponses, et vous voulez que des actions concrètes soient posées pour mettre fin à la culture du silence qui permet à des comportements toxiques et au sexisme de pourrir notre sport. Moi aussi.

Scott Smith, PDG de Hockey Canada

Le PDG de Hockey Canada a aussi présenté les excuses de l’organisation qui n’en a « pas fait assez pour gérer adéquatement des gestes qui ont été posés en 2018 par certains joueurs de l’équipe mondiale junior », faisant référence au viol collectif allégué de London, en Ontario.

Les députés invitent Smith à partir

Les députés des de trois des quatre partis représentés au comité du Patrimoine ont appelé à la démission de M. Smith. « Pour le bien du hockey, il doit y avoir un renouvellement du leadership à Hockey Canada », a indiqué le député conservateur John Nater. Affirmant croire en la « sincérité » du grand patron de l’organisme, le bloquiste Sébastien Lemire a estimé que M. Smith est désormais « incapable d’apporter les changements nécessaires à la structure de Hockey Canada ».

Dans la même veine, Peter Julian, du NPD, a dit avoir « perdu confiance en Hockey Canada » et ajouté qu’il croyait, lui aussi, qu’un changement de garde devait avoir lieu.

À toutes ces remarques, le dirigeant a répondu qu’il profitait du « soutien du personnel, du conseil d’administration et des membres » de son organisation.

« Si la révision et la gouvernance et le conseil d’administration » mènent à la conclusion qu’il doit démissionner, « je vais l’accepter », a-t-il admis. « Je veux être imputable. »

Mais le conseil d’administration ne fait pas le poids face à ses patrons, anciens et présents, s’est plus tard objecté le conservateur Kevin Waugh : « Bob Nicholson, Tom Renney et vous êtes trop puissants […] Des changements doivent être faits au conseil d’administration. Ça doit partir de là. Le conseil d’administration doit contrôler Hockey Canada ».

S’il n’a pris aucun engagement à ce sujet, Scott Smith a toutefois opiné lorsque la députée libérale Lisa Hepfner lui a demandé s’il fallait plus de femmes au conseil d’administration, reprenant à son compte une suggestion formulée par la ministre des Sports, Pascale St-Onge. Il y a présentement deux femmes et sept hommes administrateurs.

Entente « extrêmement inhabituelle »

Le dirigeant principal des finances, Brian Cairo, a soutenu que le fonds de réserve n’avait pas servi à payer l’entente à l’amiable qui a été conclue en mai dernier avec la jeune femme qui a fait les allégations de viol collectif, et qui avait déposé une poursuite de 3,55 millions. Le montant de l’accord est toujours inconnu.

Le député libéral Anthony Housefather a chirurgicalement interrogé les dirigeants au sujet de cette entente, critiquant le fait qu’elle ait été conclue sans que les joueurs n’en soient avisés au préalable, mais également la rapidité avec laquelle le dossier a été réglé.

« Vous avez reçu une poursuite, et vous avez réglé trois ou quatre semaines après l’avoir reçue. C’est extrêmement inhabituel », a fait valoir l’avocat de formation.

« Nous avons pris la décision de conclure une entente dans le meilleur intérêt de la jeune femme, et afin de protéger sa vie privée. Nous ne voulions pas qu’elle subisse ce qu’elle subit depuis 10 ou 12 jours dans les médias. Nous avons pris cette décision pour l’aider à aller de l’avant », lui a répondu Scott Smith.

M. Housefather s’est aussi étonné que la compagnie d’assurances de Hockey Canada, qui souscrit pourtant à une couverture en cas d’agressions sexuelles, n’ait pas eu accès à la poursuite ou pris part aux discussions sur son règlement. Encore une fois, M. Smith a répondu avoir eu en tête « l’intérêt de la victime » et privilégier une entente hors cour.

Les parlementaires ont également manifesté leur surprise et leur incompréhension qu’aucun procès-verbal n’ait été produit à la suite de la réunion au cours de laquelle le conseil d’administration a formellement approuvé la « somme maximale » du dédommagement qui serait versé à la victime.

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