Dire que le résultat du match des Alouettes de jeudi soir est décevant serait un euphémisme. Avec une avance de 31 à 12 au milieu du troisième quart, les Alouettes se sont complètement effondrés en allouant 20 points sans riposte aux Elks d’Edmonton pour s’incliner 32 à 31. Ce revers relève plutôt de la catastrophe.
Pour mesurer l’ampleur de cette défaite, il faut y mettre un contexte. Le voici.
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Les Alouettes venaient de congédier Khari Jones et Baron Miles pour y insérer respectivement Danny Maciocia et Noel Thorpe. Généralement, ce genre de décision produit un effet de motivation supplémentaire et insuffle une énergie nouvelle à l’équipe. On venait de procéder à des changements dans la formation, notamment en libérant Tre Watson pour des raisons de discipline, on souhaitait fouetter les troupes. On célébrait les 20 ans de la conquête de la coupe Grey 2002 avec plusieurs anciens sur place, question d’inspirer l’édition 2022. Sans compter que les Alouettes revenaient d’une semaine de congé alors que les Elks revenaient d’un cuisant revers de 49 à 6 aux mains des Stampeders de Calgary. J’en ai assez dit ? La table était donc parfaitement mise pour une belle soirée de football et une victoire des moineaux.
Mais que s’est-il passé ? La réponse est le résultat de plusieurs choses, mais je vais me concentrer sur trois éléments.
Commençons avec l’indiscipline, un problème qui a coûté en partie le job de Jones a refait surface de façon désastreuse. Un total de 16 pénalités pour 193 verges ont été décernées aux Alouettes. C’est énorme ! Certains tireront vite sur la gâchette et ironiseront que Maciocia n’a pu faire mieux que son prédecesseur. Je soulignerais que l’équipe n’a reçu aucune pénalité de conduite antisportive et qu’aucun joueur n’a commis de geste égoïste comme nous avons trop vu par le passé. Ce qui est alarmant, ce sont les cinq pénalités pour 128 verges qui ont été le résultat d’obstruction de passes (3 pour 108 verges contre Wes Sutton). Sur chaque séquence de la remontée des Elks, ils misaient sur un gros morceau de terrain gracieuseté d’une pénalité. Cette tertiaire doit faire mieux et un match de la sorte pourrait valoir un petit moment sur le banc pour Sutton.
Deuxièmement, la protection du ballon. Là aussi, c’est préoccupant. D’abord Trevor Harris a fait cadeau du ballon deux fois et ce, à des moments critiques de la rencontre. En fin de première demie avec la possibilité d’inscrire au minimum un placement, Harris a lancé une interception à Adam Konar qui s’est soldée par un placement d’Edmonton avant de retraiter au vestiaire. Un échange de six points. Enfin, lors du quatrième quart, alors que son équipe menait par six points et qu’un placement en ferait un match de deux possessions, Harris a lancé un ballon intercepté cette fois par Ed Gainey. Ce revirement allait mener au touché victorieux des Elks. Enfin, il faut mentionner l’échappé de Reggie White Jr. qui a complètement tué le momentum gagné par un botté court récupéré par les Alouettes. La bataille des revirements est cruciale au football et les Alouettes en ont payé le prix.
Je terminerais avec le front défensif des Alouettes. Accusé de ne pas mettre assez de pression depuis le début de l’année, on s’attendait à une bonne performance de cette unité avec un nouveau coordonnateur et ce, face à une ligne à l’attaque moyenne chez les Elks. Le résultat : aucun sac du quart, AUCUN !! Chapeau à Taylor Cornelius qui a été en mesure d’éviter la pression à quelques reprises mais let’s go les Alouettes, il faut faire mieux.
J’en conviens, on ne doit pas s’attendre à un revirement de situation complet du jour au lendemain avec l’arrivée d’un nouvel entraineur-chef et d’un nouveau coordonnateur défensif. Mais si on veut devenir une équipe aspirante un jour, il faut trouver le moyen de gagner les matchs à notre portée. Il faut trouver une façon de passer le KO à un adversaire dans les câbles, comme le soulignait si bien Kristian Matte après le match. Il faut obtenir de meilleures performances de notre quart-arrière. Trevor Harris comprend clairement mieux les défenses et les systèmes de jeux que Vernon Adams mais, peut-on dire que l’attaque a l’air plus dynamique avec lui aux commandes ?
Enfin, il faut arrêter de répéter les mêmes erreurs qui nous hantent depuis plusieurs années. Si les Alouettes n’arrivent pas à corriger ces mêmes lacunes, il faudra s’attendre aux mêmes résultats.
LDT : ne rêvons pas trop
Vous avez été plusieurs à me parler de la transaction des Alouettes par laquelle l’équipe obtenait les droits de Laurent Duvernay-Tardif dans la LCF.
Je ne m’éterniserai pas sur le sujet et je ne veux pas décevoir les partisans des Alouettes mais j’estime environ à 0,001% les chances de voir LDT endosser l’uniforme de l’équipe montréalaise. Ce geste me semble plus symbolique qu’autre chose. Je ne vois pas dans quelle situation il voudrait venir jouer dans la LCF. Il a déjà fait plusieurs millions de dollars dans la NFL, il a une carrière de médecin ou de philanthrope qui l’attendent, sans compter qu’il a reçu des offres d’équipe de la NFL.
Sans manquer de respect aux Alouettes, je vois mal comment et pourquoi il viendrait mettre sa santé en péril au nord de la frontière alors qu’il a déjà accompli tout ce qu’il avait à accomplir sur un terrain de football.
Alouettes : un revers qui relève de la catastrophe (Chronique de Matthieu Proulx) - RDS
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