Les bonzes de Hockey Canada seront de nouveau grillés de questions lors d’audiences parlementaires aujourd’hui et demain. Pour tenter de trouver des pistes de solutions à la suite d’allégations d’agressions sexuelles collectives, l’organisme présente un plan d’action pour lutter contre les comportements toxiques.
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La réputation de l’organisation a été ternie dans les dernières semaines à la suite de révélations chocs qui impliqueraient des joueurs des équipes canadiennes qui ont évolué au championnat mondial junior en 2003 et 2018.
Le plan de Hockey Canada s’articule autour de six grands piliers. Parmi les éléments qui ressortent, il y aura l’obligation de respecter le code de conduite et de participer à toute enquête, sous peine d’être exclu à vie des activités de Hockey Canada.
Un système de suivi et de signalement des plaintes d’abus sera également mis en place.
« Notre message à la population canadienne est le suivant : nous sommes déterminés à prendre des mesures rigoureuses et à opérer les changements nécessaires pour nous permettre d’être une organisation à la hauteur de vos attentes et de restaurer votre confiance en nous », peut-on lire dans le plan.
L’équipe féminine lève la main
Afin de mettre en œuvre son plan d’action, Hockey Canada promet de former d’ici le 15 septembre un « comité spécial d’experts indépendants ».
Quelques heures après l’annonce du plan d’action, l’équipe nationale féminine a publié un communiqué pour réagir en demandant directement à Hockey Canada d’être impliquée dans le processus.
« Nous sommes encouragées par le plan d’action que vous avez annoncé plus tôt, mais ce n’est, comme vous le reconnaissez dans votre déclaration, qu’une étape vers la lutte contre les comportements toxiques. Il reste encore beaucoup de travail à faire et d’actions à prendre pour résoudre pleinement les problèmes sous-jacents afin de s’assurer qu’un nouveau Hockey Canada émerge de cette crise. »
« Il est important d’avoir des femmes assises autour de la table à mesure que ce processus évolue, et nous vous demandons d’inclure des représentants de notre groupe afin que nous puissions être informés et impliqués », a fait savoir l’équipe.
Des joueurs se dissocient
C’est en mai que Hockey Canada s’est retrouvé en fâcheuse posture quand TSN a révélé que l’organisation en était venue à une entente à l’amiable de 3,55 M$ avec la victime de l’agression sexuelle collective.
L’incident serait survenu en 2018 à London.
Les huit joueurs impliqués sont demeurés anonymes en vertu de l’entente, et dans l’enquête indépendante menée pour Hockey Canada, les joueurs n’étaient pas tenus de collaborer.
Depuis, plusieurs joueurs de la cuvée de 2018 se sont distanciés publiquement des allégations, dont Cale Makar, Victor Mete, Conor Timmins, Jonah Gadjovich, Cal Foote, Dante Fabbro, Robert Thomas, Jordan Kyrou, Taylor Raddysh et Sam Steel et Dillon Dubé.
Vendredi dernier, Hockey Canada a annoncé qu’une enquête était aussi en cours concernant des allégations similaires pour un incident remontant au championnat mondial junior de 2003, à Halifax.
LE PLAN D’ACTION EN BREF...
- Système de signalement et de suivi pour traiter tous les cas de maltraitance, de mauvais traitements ou de harcèlement avec rapport de Hockey Canada chaque année.
- Amélioration de la formation pour les joueurs, entraîneurs, employés et bénévoles sur la masculinité, le consentement et les comportements toxiques.
- Révision exhaustive de tous les programmes de formation par un spécialiste indépendant.
- Mise en place d’une vérification avancée du caractère pour tous les programmes de la haute performance.
- Perte du privilège de participer aux programmes de Hockey Canada en cas de violation du code de conduite ou un refus de coopérer à une enquête.
Hockey Canada: bannis, s'ils refusent de collaborer - Le Journal de Montréal
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