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Tuesday, August 16, 2022

Un départ « un peu chancelant » pour le trio de Cooley - RDS

EDMONTON – Le Mondial junior de Logan Cooley se résume jusqu’ici en une succession de petites frustrations. Rien pour lui faire perdre le sourire, au contraire. Le joueur de centre américain était rieur et détendu dimanche matin, quelques heures avant de chausser les patins pour un important match contre la Suède.

On sentait néanmoins qu’il avait hâte que la chance commence à lui sourire.

Un pansement au menton camouflait une cicatrice laissée par une rondelle égarée la veille contre l’Autriche, un match dans lequel il s’en voulait encore d’avoir bousillé deux tentatives de réussir un but de style « Michigan ».

« Je ne sais pas à quoi je pensais, se flagellait-il. J’avais le but grand ouvert et j’ai simplement raté mon coup. »

Comble de malheur, Cooley a dû passer une bonne heure à l’aréna après la victoire des siens, le temps que sa vessie lui permette de collaborer avec les employés de l’IIHF venus le soumettre à un test antidopage aléatoire.

Sur la patinoire, le corps de Cooley tarde aussi à démontrer un synchronisme parfait avec les commandes de son cerveau. Le talent du troisième choix au plus récent repêchage de la LNH crève les yeux de quiconque prend la peine de l’observer attentivement, mais le trio qu’il pivote avec ses ailiers Matthew Knies et Matthew Coronato ne prend pas la place qu’on leur destinait avant le début du tournoi. La « grosse ligne » présentement chez les Américains est plutôt celle du Québécois Thomas Bordeleau avec Carter Mazur et Landon Slaggert.

« C’est sûr qu’on aimerait produire un peu plus, admet Cooley, qui revendique un but et deux aides après trois parties. Mais je persiste à dire qu’on a eu plusieurs présences dominantes en zone offensive. C’est juste que la chance ne nous sourit pas beaucoup. »

« C’est un peu chancelant présentement, avait dit Knies dans des termes plus directs la veille. Mais on va y arriver. C’est la première fois qu’on joue ensemble et il faut juste que je comprenne Logan un peu mieux. On sait qu’il adore ralentir le jeu et ça nécessite une période d’ajustement pour moi. Mais ça va venir. »

Talent et travail

Malgré un départ qui n’est pas optimal, Knies ne souhaiterait jouer avec aucun autre joueur de centre. Il fait d’ailleurs partie de ceux qui ont convaincu Cooley de s’engager avec l’Université du Minnesota pour son parcours universitaire. Les deux feront équipe la saison prochaine chez les Gophers.

« C’est simple, on n’a qu’à lui donner la rondelle! Il fait des jeux incroyables et il a assez confiance en lui pour vouloir la rondelle sur sa palette en tout temps. Je crois que le plus on trouvera le moyen de l’alimenter, le mieux notre équipe s’en portera. »

« J’ai été un fan de lui dès que je l’ai vu jouer pour la première fois, relate son coéquipier Thomas Bordeleau. C’est un de mes meilleurs chums dans l’équipe, j’aime beaucoup passer du temps avec lui. On est le même genre de joueur, pas les plus gros ni les plus grands, mais on est plus talentueux et cérébraux. J’aime pratiquer avec lui et essayer des choses sur la glace. Il a une très belle carrière devant lui. »

Cooley est l’un des trois joueurs de l’équipe américaine qui sont nés en 2004. Seul l’attaquant Charlie Stramel, un attaquant admissible au repêchage de 2023 qui occupe un rôle marginal au sein du groupe, est son cadet. Malgré son jeune âge, l’entraîneur Nate Leaman dit que la décision de lui faire une place dans sa formation s’est prise toute seule.

« Je m’attendais à ce qu’il connaisse tout un tournoi en décembre dernier avant que tout ne soit annulé, racontait Leaman en début de semaine. On avait eu le temps de jouer contre la Slovaquie et il avait fait un paquet de gros jeux dans ce match. Je m’attendais à ce que ce tournoi le mette vraiment sur la mappe. »

« C’est un joueur très dynamique et quand il travaille comme il le fait présentement, son impact est encore plus grand. Je crois qu’il a fini [le match contre l’Allemagne] avec cinq mises en échec. C’est gros pour toute l’équipe quand un joueur aussi talentueux utilise ses épaulettes de temps en temps. »

Vol privé pour l’Arizona

Ce n’est pas la première fois de l’été que le quotidien de Logan Cooley est teinté d’un peu d’adversité. Le nouvel espoir des Coyotes de l’Arizona a visité les installations de l’équipe pour la première fois en juillet lors de sa participation au camp de développement. Il y a découvert pour la première fois la réalité du hockey professionnel.

« Ce que j’en retiens, c’est à quel point tout est plus difficile. La compétition est encore plus relevée, on ne peut pas prendre congé. Tout le monde est en quête d’un poste. Dès qu’on atteint ce niveau, c’est vraiment une business. C’est le job des gars qui est en jeu. »

La vie dans la LNH vient toutefois avec des privilèges, surtout quand on est un choix de première ronde avec la vie devant soi. Cooley a vécu un premier traitement de luxe quand les Coyotes l’ont fait rejoindre les autres recrues de l’organisation en avion privé. Maveric Lamoureux, des Voltigeurs de Drummondville, était aussi au nombre des passagers sur ce vol mémorable.

Cooley est toutefois prêt à patienter avant de rejoindre de façon permanente la vie des gens riches et célèbres. Le jeune surdoué complètera au moins une saison dans la NCAA avant de signer son premier contrat dans la LNH.

« Je veux prendre le temps de me développer encore un peu, prendre du muscle et ajouter des éléments à mon jeu. »

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