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Sunday, December 4, 2022

CH: ex-star de la LHJMQ, Miguël Tourigny devient un homme en Slovaquie - TVA Sports

Beau projet réclamé par les Canadiens de Montréal au septième tour du dernier repêchage (216e au total), Miguël Tourigny est sorti des sentiers battus dans sa quête d’atteindre la LNH malgré ses 5 pieds 8 pouces. Et c’est en train de payer. 

Sous la recommandation des Canadiens et de son agent, le défenseur ultra-dynamique n’est pas retourné dans la LHJMQ pour y disputer une dernière saison à 20 ans – on comprend le raisonnement, après une saison de 80 points, dont 31 buts, en 65 matchs. Direction Slovaquie pour évoluer avec le Trencin Dukla.

Afin de se mesurer à des adultes, Tourigny a accepté d’être dépaysé et de vivre seul en appartement pour la première fois de sa vie. 

«C’est sûr qu’au début, je me demandais ce que je faisais en Slovaquie à 20 ans, tout seul», raconte au téléphone celui qui a fait la pluie et le beau temps avec l’Armada de Blainville-Boisbriand et le Titan de Bathurst. 

Du jour au lendemain, Tourigny patinait sur de plus grandes glaces, suivait des panneaux de signalisation en alphabet slovaque et faisait ses épiceries avec l’application Google Translate

UNE ENTRÉE REMARQUÉE 

Il n’a pas mis trop de temps à prendre ses aises. Le Québécois a récolté sept points, dont trois buts, en 12 rencontres, des statistiques des plus respectables face à des adultes, à ses premiers pas dans un circuit professionnel. 

«C’est l’un des meilleurs défenseurs offensifs de notre ligue, mentionne au TVASports.ca le journaliste slovaque Patrik Mitas, par le biais de messages privés. Son potentiel est vraiment élevé. Mais il pourra encore faire mieux en s’y mettant à 100% dans le gymnase.

«Il a fière allure. Il est dominant en zone offensive. Il utilise judicieusement son bâton. Très bon patineur. Il a l’air d’un quatrième attaquant.»

Disons que le petit vlimeux a fait une entrée remarquée dans la ligue slovaque. Ne vous méprenez pas, malgré son petit gabarit, Tourigny est un défenseur qui aime jouer de façon robuste; la saison dernière, il a été le deuxième joueur le plus puni du circuit Courteau. 

«Mon premier match était à Bratislava, contre la meilleure équipe de la ligue en ce moment. Vers la fin de la rencontre, j’étais en approche au porteur et j’ai frappé un gars dans l’angle mort un peu. Je ne savais aucunement de qui il s'agissait.

«Là, je me fais sauter dessus et je reçois un coup de poing sur le nez. À mon premier match, déjà! Moi je ne voulais pas me battre, c’était mon premier match! Après j’ai su que je m’en étais pris à l’un de leurs meilleurs joueurs. Je ne l’ai pris personnel, ça fait partie de la game!»

UN PARTENAIRE DE 41 ANS

Malgré un départ intéressant dans une ligue qui regorge de joueurs d'expérience, Tourigny n’est pas rassasié. Normal. Un défenseur de 5 pieds 8 pouces ne peut jamais être satisfait. S’il veut atteindre la LNH, il doit travailler plus fort que les autres. 

«Je ne pourrais pas dire que je suis totalement satisfait de ma production, admet Tourigny, qui reviendra au Québec l’an prochain pour tenter de se tailler une place avec le Rocket de Laval, dans la Ligue américaine. Et n’oublions pas que je suis surtout ici pour améliorer les lacunes que j’avais du côté défensif. On me les reproche depuis que je suis tout jeune, alors c’est sûr que je travaille beaucoup avec les entraîneurs. Je veux encore peaufiner ma contribution offensive. C’est une de mes forces, mais elle n’est pas encore à point.»

Tourigny doit pour l’instant se contenter de jouer sur la deuxième vague de l’avantage numérique. «Quand je suis arrivé, notre powerplay était l’un des meilleurs de la ligue, alors je n’ai pas osé poser trop de questions!»

Il est aussi déployé sur la deuxième vague à court d’un homme. À forces égales, on le retrouve tantôt sur la première paire, tantôt sur la deuxième paire, mais souvent avec le même partenaire, le doyen de l’équipe. Un dénommé Tomas Starosta... 41 ans! Non, vous n’avez pas la berlue. 

Tourigny est encore médusé lorsqu’il en parle.

«Il a joué longtemps dans la KHL. Même à 41 ans, tu le vois aller et on dirait qu’il a mon âge. Parfois, il me sort des maniements de rondelle et je me demande : "Quessé ça?!" C’est sûr qu’il ne fera pas des aller-retour constamment, mais il va jouer intelligemment et des fois, il va sortir des skills et je suis comme : "Wow!" À 41 ans, je lui lève mon chapeau...»

Le mentorat de Starosta, avec tout le vécu de ce dernier, est de l'or en barre. Et Tourigny absorbe comme une éponge.

Crédit photo : Joël Lemay / Agence QMI

DE JUNIOR À PRO

«J’examine beaucoup depuis que je suis arrivé ici. Je n’ai rien d’autre à fait à part jouer au hockey. Je regarde beaucoup de vidéos. Je regarde surtout ce qui se passe dans la zone et comment les joueurs se placent. 

«Depuis que je suis rendu ici, j’évalue beaucoup, beaucoup plus que lorsque j’étais dans le junior : la façon que les défenseurs à caractère offensif jouent dans leur zone et même les défenseurs à caractère défensif.»

Le petit gars du junior est en train de devenir un homme, mais aussi un pro. Son approche est devenue bien plus méticuleuse. 

«Le fait d’habiter seul dans un appartement, déjà, tu vieillis beaucoup plus vite. Les gars de l’étranger dans mon équipe, je leur parle beaucoup. Je regarde ce qu’ils font pour être toujours à 100% et j’essaye de copier ça.»

Il passe beaucoup de temps avec les entraîneurs de Trencin pour assimiler les subtilités du jeu défensif et mieux cerner les moments pour se porter à l’attaque. 

«On se parle quand même souvent. On parle de box-out et des petits détails. Mon coach me laisse pas mal jouer ma game, mais parfois, il aime mieux me retenir que me pousser dans les fesses. Il me dit, quand il ne reste pas trop de temps à la période : "Mig, pas trop offensif, joue ta game, mais pas trop, ne prends pas de risques." C’est le genre de choses que j’essaye d’améliorer : prendre conscience qu’il reste deux minutes à la période et éviter de faire une montée à l’emporte-pièce pour absolument rien.»

Tourigny travaille aussi sur une nouvelle technique qui lui a apprise le directeur du développement des Canadiens, Adam Nicholas, au camp des recrues. 

«Le angling, l’approche au porteur à haute vitesse. Sur le bord de la bande, toujours rester en patinage avant. Ç’a été une des choses qu’on a pratiquées souvent et que j’essaye d’intégrer à mon jeu en zone neutre. Le but étant de rétrécir l’écart le plus possible avec le joueur adverse en possession de la rondelle. 

«C’est le genre de choses que je ne pensais pas vraiment utiliser dans ma vie, mais finalement, je réalise que c’est très bénéfique dans ma game

La discussion termine alors qu’on lui demande pourquoi il n’a pas encore visité le fameux Château de Trencin, l’une des attractions principales du coin. 

«Je peux te dire que la grippe slovaque est plus forte que la grippe québécoise! Un virus m’a pas mal amoché et j’ai dû me reposer. Mais je compte y aller avec mes coéquipiers et mettre ça sur Instagram (rires).»

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