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Monday, December 12, 2022

«J’ai senti mon estomac tomber!» -Owen Beck - TVA Sports

Si Owen Beck a souhaité vivre une année 2022 des plus enrichissantes pour impulser son plan de carrière, son vœu a été exaucé. Euphémisme, diriez-vous avec justesse. En fait, pouvait-il imaginer vivre plus d’émotions fortes entre le printemps et l’automne? 

Après tout, l’encre sur son premier contrat professionnel à peine sèche, les Canadiens de Montréal l’ont retranché à la suite d’un impressionnant camp d’entraînement et beaucoup de points marqués - les plus importants, ceux en banque. 

L’attaquant de 18 ans n’a pas eu beaucoup de temps pour descendre de son nuage et revenir sur terre forger l’acier avec les Steelheads de Mississauga. Vingt-quatre matchs et 33 points plus tard, il participe au camp d’Équipe Canada junior pour la première fois.

Comme les chapitres d’un récit, dès qu’il se remet d’un accomplissement, un nouveau semble se dessiner. Selon ses dires, l’expérience au camp lui a appris à mieux gérer son élévation émotive.

«Je pense que je m’en suis plutôt bien remis, a-t-il assuré lors d’un entretien récent avec le TVASports.ca. Les choses ont ralenti un peu après le tourbillon de l’été. C’était bien de pouvoir prendre un pas de recul et de réaliser la chance que j’ai eue.»

Une aventure et un contrat

Le 4 octobre au matin, Kent Hughes et Jeff Gorton ont consenti un contrat de trois saisons à Beck, premier joueur sélectionné au deuxième tour en juillet. Quelques heures plus tard, après un match préparatoire face aux Sénateurs d’Ottawa, il a été retourné aux Steelheads.

Doté d'une maturité étonnante, le jeune adulte décrit la scène, «une très belle conversation», presque comme une bande-vidéo qu’il revisionnait.

«J’ai parlé avec Kent Hughes, Jeff Gorton, un peu avec Martin St-Louis, et ils m’ont dit qu’ils étaient très satisfaits de ce qu’ils ont vu de moi et qu’ils étaient très heureux de m’avoir sélectionné. 

Crédit photo : Joël Lemay / Agence QMI

«Ils m’ont ensuite mentionné que le contrat que j’ai signé a été bien mérité. Ils m’ont expliqué qu’ils n’offrent normalement pas de pactes avant Noël parce que "pourquoi payerait-on quelqu’un trois mois d’avance?". Ils m’ont fait savoir qu’ils récompensent le travail et l’effort.»

Outre la symbolique du geste, c’était aussi, de toute évidence, une décision pour le développement.

«Ils ne voulaient pas me garder longtemps pour ne pas que je rate trop d’activités à ma dernière année de junior, exprime-t-il avec aisance. Les deux camps entrevoient l’avenir avec optimisme. C’est certainement excitant.» 

Dans l'oeil des Penguins au repêchage

Tel un conte fantastique de Charles Dickens, transportons-nous plus loin dans le passé. Précisément, au 7 juillet 2022, jour du premier tour du repêchage amateur de la LNH.

Beck est assis dans les gradins d’un Centre Bell survolté et où l’événement annuel revêt encore plus de prestige dans la métropole québécoise. Celui qui vient de compiler 51 points en 68 matchs à son année recrue dans le junior n’entend pas son nom au micro.

Pourtant, le récipiendaire du prix Bobby-Smith, décerné par la OHL à l’étudiant-athlète par excellence pour récompenser les performances sur la glace ainsi que sur les bancs d’école, était convaincu qu’il appartenait à l’incubateur des premiers de classe. 

Crédit photo : AFP

Le 10e meilleur patineur nord-américain répertorié au classement final de la Centrale de recrutement de la LNH raconte même avoir eu une discussion avec quelques équipes, ce matin-là, dont les Penguins de Pittsburgh. Ils lui ont fait de l’œil, mais ne l’ont pas invité sur le plancher de danse. Ironie du sort, les Maple Leafs de Toronto auraient aussi été intéressés à le recruter

Que toutes les équipes au tableau aient levé le nez sur lui entre les rangs 1 à 32, il l’a ruminé le temps d’une nuit, d’une matinée, d’un brunch à l’hôtel et... d’une connexion à internet qui flanchait fâcheusement.

Soudain, avec la toute première sélection du jour 2, le nom d'Owen Beck a résonné à travers le parquet de l’amphithéâtre de l’équipe-hôte, qui venait d’en faire le 33e choix au total. Il avait encore son cellulaire à la main lorsqu’il a bondi de son siège.

«J’essayais de comprendre comment accéder au réseau du Centre Bell et tout d’un coup, j’ai entendu mon nom. J’ai célébré avec mes amis et ma famille. Je ne m’y attendais vraiment pas, se remémore-t-il avec émerveillement, sans en garder de croustille sur l’épaule pour autant.

«J’ai senti mon estomac tomber. Les Canadiens n’ont pas dévoilé leur jeu. C’était une belle surprise pour moi. Je n’avais aucun signe que c’est ce qui allait se passer.»

Le CH opte pour Owen Beck au 33e rang -

C’est ainsi que Beck, dont le père a cessé d'être un partisan des Leafs dès cet instant magique, est entré dans l’organisation des Canadiens par la grande porte. Le destin change les allégeances, certes.

La veille du repêchage, le centre slovaque Filip Mesar, qui évolue aussi dans la OHL, à Kitchener, est aussi devenu un espoir du Tricolore. En plus de se côtoyer au camp, ils se sont affrontés une fois dans junior après le calendrier préparatoire de la LNH. Ils se sont parlé après le gain de 4-1 des Steelheads.

«Je lui ai dit "bon match" et qu’il paraissait bien, lance-t-il à la blague. Il y a toujours une complicité naturelle avec (un joueur adverse) après avoir vécu un camp ensemble.»

Parmi les poulins des Canadiens dans la OHL, il y aussi le défenseur Logan Mailloux, quart-arrière qui brûle le circuit ontarien avec les Knights de London et qu'Équipe Canada junior a préféré bouder en vue du Mondial. Le choix de premier tour du CH en 2021 était sur la glace lorsque Beck a obtenu un point dans leur duel, le 4 décembre.

Inspiré par Suzuki, hypnotisé par Caufield

Même s’il n’a pas joué depuis le 7 décembre, Beck demeure le meilleur pointeur des Steelheads (à égalité avec Luca Del Bel Belluz) avec 33 points, et est l’un des joueurs de centre les plus dominants avec une efficacité de 60% dans le cercle des mises au jeu. 

Ce n’est possiblement pas un hasard. Il n’a pas rapporté que des vêtements dans ses bagages, en octobre, mais aussi les astuces d’un mentor.

«Nick Suzuki est probablement celui dont le style ressemble le plus au mien. C’est un joueur extrêmement intelligent. Il est bon sur les mises au jeu et il est partout sur la glace.»

Non seulement Beck admire-t-il le capitaine des Canadiens, il est médusé par les prouesses de Cole Caufield, avec lequel il s’est lié d’amitié au camp. 

Meilleurs moments d'Owen Beck face aux Devils - 26 septembre 2022 -

«J’ai beaucoup joué avec Cole et Mike Hoffman. Les deux m’ont aidé pendant que j’essayais de comprendre le système de jeu. Ils s’assuraient que j’étais confortable. J’ai probablement passé le plus de temps avec ces deux-là.»

Beck raconte avoir pris l’initiative de féliciter Caufield après un match de deux buts. La réaction du numéro 22 l’a fait sourire.

«Je l’ai texté et il m’a répondu. J’ai trouvé ça "cool" qu’il le fasse. J’ai aussi écrit à (Arber) Xhekaj après son combat contre (Zach) Kassian. Il m’a répondu par des plaisanteries», informe-t-il au sujet de la recrue.

«J’étais souvent avec lui et Kaiden Guhle, puis les autres jeunes. N’ayant pas ma voiture (à Montréal), c’est Jordan Harris qui me conduisait à l’aréna!»

Retour plus lent à la réalité

Après avoir plané sur son nuage dans la LNH, Beck admet d’une sagesse mesurée avoir mis un certain temps à prendre son envol dans la OHL.

«J’étais habitué au style que Montréal préconisait. Puis lorsque je suis rentré, ça ne collait pas avec les autres, a-t-il confié. J’ai eu une période d’ajustement pour revenir à la réalité du junior. L'équipe fait bien, mais il y a toujours place à l’amélioration.» 

Il reste que sa maturité et ses habiletés hors pair pour un joueur de son âge représentent ce qu’il y a de plus prometteur pour les recruteurs.

«Mon style est déterminant pour les succès que je connaîtrai, prévient-il. Le hockey de la LNH a été un facteur-clé. J’ai toujours dit que je joue un style "professionnel". C’est ce qui me permettra d’accéder à la LNH plus rapidement que les autres devant moi.»

S’améliorer et persévérer

Et s’il se taille un poste avec Équipe Canada junior pour Noël, ce sera non un cadeau, mais un autre merveilleux accomplissement que son talent, ses efforts et son désir d’être meilleur lui auront permis de savourer. Une vitrine exceptionnelle pour montrer ses talents à l’échelle mondiale. 

«Il y a place à l’amélioration même si j’ai eu un bon départ. J’essaie juste de travailler sur tous les aspects de mon jeu. Je retire beaucoup de fierté à jouer sur 200 pieds. Je ne peux me concentrer que sur une chose. 

«Les mises au jeu, être alerte défensivement et être extrêmement efficace offensivement. Je vais continuer à développer tout ça.»

Crédit photo : Dale Preston / Agence QMI

Deux autres espoirs du Bleu-blanc-rouge, Joshua Roy et Riley Kidney, ont reçu des invitations au camp national. Contrairement à lui, ceux-ci ont déjà participé au Mondial junior.

Peu importe ce qui se trame en vue du Championnat du monde, ces trois jeunes se reverront l’été prochain. Pour ce qui est de Montréal, avant de penser au camp de perfectionnement, Beck s’assurera de mettre toutes les chances de son côté, laisse-t-il entendre. 

«Je crois que je vais aller là-bas pour m’entraîner avec Adam Nicholas et son personnel, cet été.»

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