L’escouade de la Tablée des chefs doit visiter quatre écuries, samedi matin, dans le paddock du circuit Gilles-Villeneuve. Premier arrêt : Red Bull, où un cuisinier lui remet quatre plateaux de nourriture et des canettes de Red Bull. « Aujourd’hui, ils sont à la saveur de fruit du dragon ! », s’exclame-t-il dans un sourire.
« Il y a de tout ! lance à La Presse Calila Tardif, coordonnatrice des programmes Éduquer et Nourrir à la Tablée des chefs. On a vu du risotto, des pommes de terre pilées au wasabi, de la viande parmigiana, c’est très varié. C’est de la très bonne qualité, tout est frais. »
Une fois sa tournée de la matinée terminée, l’escouade traîne son chariot jusque dans un petit local, où sont installés deux grands réfrigérateurs. La nourriture y est stockée, avant d’être déplacée dans un autre réfrigérateur, de l’autre côté du paddock. Les cinq organismes désignés ce week-end – Abri d’espoir, Provisions communautaires, Mission Old Brewery, Armée du Salut et Mission Bon Accueil – passent chercher les surplus au cours de la journée.
L’année dernière, 15 tonnes de nourriture ont été récupérées pendant le Grand Prix. C’est l’équivalent de plus de 50 000 portions, ce qui permet de nourrir… 50 000 personnes.
« [Chez les organismes], c’est tellement apprécié ! Il y a beaucoup de besoins. Ils les distribuent très rapidement. »
Des équipes heureuses d’aider
Dans d’autres Grand Prix à travers le monde, les surplus sont récoltés le dimanche seulement, à la toute fin de l’évènement. Comme la Tablée des chefs organise le tout en amont, quelques mois avant le Grand Prix, elle amasse la nourriture tout au long du week-end. Elle en récupère ainsi « beaucoup plus », dixit Calila Tardif.
L’année dernière, lors de la première « édition » de l’escouade, les équipes de F1 n’étaient pas habituées à cette façon de faire, mais ça ne les a pas empêchées de récupérer en grande quantité.
Cette année, ils sont tellement contents de nous revoir ! […] Avant qu’on arrive, il y a des équipes qui sont venues le mercredi et elles avaient déjà des surplus.
Calila Tardif, coordonnatrice des programmes Éduquer et Nourrir à la Tablée des chefs
« Je pense qu’on [en récupérera] encore plus cette année parce qu’elles sont encore mieux préparées et elles collaborent encore plus. Tout le monde cherche à optimiser la récupération de surplus. »
On remarque vite cet engouement en accompagnant l’escouade lors de sa récolte. Partout où elles passent, les trois femmes sont accueillies avec le sourire. On leur offre une boisson, on les remercie.
La Tablée des chefs récupère également les surplus ailleurs sur le circuit Gilles-Villeneuve, par exemple dans les loges, où la nourriture est préparée par le Traiteur du Reine Elizabeth, lequel est « déjà un donateur à l’année longue ». Des équipes seront aussi déployées du côté des concessions alimentaires afin de voir si certaines d’entre elles souhaitent remettre leurs surplus.
L’idée, acquiesce Mme Tardif, serait de répéter l’opération chaque année.
« On regarde ça annuellement, mais le Grand Prix apprécie ce qu’on fait, il sait que ça aide la communauté locale. »
« Dans l’idéal, on ne voudrait pas avoir ce programme-là, parce que [ça voudrait dire] qu’il n’y aurait pas d’insécurité alimentaire ni de gaspillage, précise-t-elle. Mais il va toujours y avoir des surplus. »
Aussi bien, donc, les récupérer le plus possible et les utiliser à bon escient.
Grand Prix du Canada | Faire équipe pour limiter le gaspillage alimentaire - La Presse
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