Le beau temps et la chaleur ont favorisé le comité organisateur rimouskois; les compétitions sportives comprises lors de ces finales d’été, pour la plupart des sports extérieurs, ont pu se dérouler sans heurt et sans que Dame nature ne vienne tout compromettre.
Rimouski avait le défi d’organiser sa compétition peu de temps après celle de Rivière-du-Loup, l’hiver dernier. Un calendrier des Jeux bousculé par la pandémie de la COVID-19.
Sherbrooke, justement, a vu ses Jeux être retardés d’une année, de 2023 à 2024. Du temps de plus pour la préparation, peaufiner les détails, et apprendre des éditions passées.
Et c’est justement pour ça que Jocelyn Proulx, Serge Auray et d’autres membres du comité organisateur des Jeux du Québec à Sherbrooke étaient présents sur plusieurs sites de compétition, cette semaine à Rimouski.
Sherbrooke ne présentera pas les Jeux d’été, comme Rimouski, mais la présentation, et l’organisation de l’événement, suggère les mêmes enjeux, été comme hiver.
Trouver des bénévoles en nombre suffisant et les former en amont de la présentation de la compétition est l’un des enjeux majeurs, confirme Jocelyn Proulx.
À Rimouski, on assure à droite et à gauche que le nombre de bénévoles fut suffisant, pour la durée des Jeux. L’écho ne vibre pas toujours au même diapason sur le terrain, où certains n’hésitent pas à parler d’un manque de bénévoles.
«L’important pour nous, c’est de rencontrer le comité organisateur, et les gens de SPORTSQUÉBEC sur les problématiques qui se sont produites pendant les Jeux, et comment ils ont solutionné ces problèmes. On le sait, à tous les Jeux, il y a des problématiques. On veut s’y préparer. On a fait la même observation à Rivière-du-Loup et à Laval. On est à la recherche de solutions potentielles, avant que les problèmes ne surviennent», précise Jocelyn Proulx.
Deux dossiers importants
Outre les matchs auxquels ils ont assisté, Jocelyn Proulx et son équipe ont déjà identifié des dossiers prioritaires qui méritent une attention immédiate.
«Il y a deux dossiers très importants; d’abord, les communications. Il faut mettre un service de communication efficace en place entre les différents sites et le comité organisateur, et les bénévoles, afin de répondre rapidement aux questions de tout le monde. Ça vient de tout bord, tout côté, de partout. On doit colliger ces infos pour prendre les bonnes décisions. Les directeurs de sites, SPORTSQUÉBEC, le comité organisateur, on doit pouvoir se joindre rapidement. C’est notre observation principale; on doit mettre sur un pied un bon système de communication pour régler les problèmes rapidement», insiste Jocelyn Proulx.
«L’autre problématique, c’est la gestion efficace des bénévoles. On parle ici d’environ 2200 bénévoles à Rimouski. Il y en avait 2400 à Rivière-du-Loup. Tu dois en avoir un nombre suffisant, quitte à en accepter jusqu’à la toute dernière minute. Ensuite, tu dois leur donner des tâches précises. C’est toute une logistique à gérer : on parle ici de 6500 quarts de travail dans un événement comme ça, qui sont exécutés par environ 2500 bénévoles. Il faut tout coordonner ça afin que chaque bénévole sache ce qu’il a à faire. C’est une partie très difficile; il y a des centaines de personnes qui donnent leur nom dans les trois ou quatre journées. Alors la communication et l’assignation du travail des bénévoles, ça fait partie de nos priorités.»
«Les Jeux du Québec, c’est un grand travail de planification, de logistique. On doit être certain d’être prêt à tout moment. Quand la compétition se déroule, les athlètes ne doivent pas se rendre compte qu’on est, en même temps, à régler des problèmes. Il y a toujours des imprévus. Mais l’important, c’est que l’athlète ait du plaisir, qu’il puisse donner le meilleur de lui-même. Il faut agir calmement, mon expérience des dernières années m’aide beaucoup en ce sens. Il faut aussi avoir du plaisir à organiser un événement; alors, même s’il y a de la pression ou des enjeux, ça va bien se passer», dit celui qui a été à la tête de Patinage Québec pendant six ans. Et qui s’est impliqué au sein du patinage artistique pendant une trentaine d’années.
Une aide supplémentaire de SPORTSQUÉBEC?
La DG de SPORTSQUÉBEC Isabelle Ducharme a constaté une belle énergie sur le terrain, à Rimouski.
«Tout le monde veut que les Jeux se passent bien. Il fait beau, tout va bien, c’est l’énergie des gens qui représente le coup de cœur de tout le monde.»
«Les infrastructures sont à point, les gens s’arrangent pour que l’athlète soit au cœur des décisions et des préoccupations. Et ça paraît partout. Ça et l’accueil des spectateurs, c’est un gros plus», dit-elle.
La question des infrastructures a été soulevée; SPORTSQUÉBEC offre un montant substantiel aux villes hôtes. Mais avec la hausse importante des coûts de construction, entre autres, est-ce que ce montant est suffisant, et assez attractif?
«L’aide de SPORTSQUÉBEC est de cinq millions pour les villes hôtes, pour bonifier ou construire de nouvelles infrastructures destinées à l’accueil des Jeux. Ces villes ont aussi un accès privilégié au PAFIR (Programme d’aide financière aux infrastructures récréatives et sportives), un programme qui a été bonifié par le gouvernement. Ce qui est accordé, c’est une priorité et un cinq millions. Le PAFIR va doubler d’ici les 10 prochaines années, c’est déjà majeur. Est-ce qu’on va avoir d’autres discussions dans les prochains mois ou années avec le gouvernement pour bonifier notre aide, à cause de la hausse des coûts de construction et de la pandémie? C’est possible. Mais on ne peut pas le garantir. La bonne nouvelle, c’est que le PAFIR a été bonifié, et c’est un gros avantage», explique Isabelle Ducharme.
Et l’état des infrastructures varie, d’une discipline sportive à l’autre.
«Il y a des sports qui vont très bien; d’autres sports qui n’étaient pas la priorité de certaines villes et qu’elles découvrent, et des sports dont les infrastructures doivent être mises à niveau. Quand les Jeux passent, des sports s’installent pour des années ensuite. C’est ça qui aide à développer le sport. La mise à niveau est aussi au menu des villes hôtes; ici à Rimouski, on a mis à niveau les infrastructures de baseball. Alors ça va avoir un impact positif pour les 10 prochaines années. Même chose pour la construction de la piste extérieure d’athlétisme», poursuit Isabelle Ducharme.
L’été et l’hiver
Sherbrooke présentera pour la première fois des Jeux d’hiver.
Un contexte différent de celui des Jeux d’été, qui pourrait avoir certains avantages, comme pour le recrutement des bénévoles, croit Isabelle Ducharme.
«L’été, on est dans les temps de vacances, et l’hiver, pendant la semaine de relâche. Le défi, l’hiver, c’est que les Jeux se déroulent dans un temps compressé. Les parents sont moins disponibles, aussi. Mais honnêtement, les complexités sont les mêmes. C’est le timing de l’événement qui peut faire changement. En même temps, s’il y a moins de gens en vacances, donc loin de chez eux, c’est plus facile de recruter des bénévoles. Les familles peuvent ainsi s’investir davantage.»
S’il y a une chose que la pandémie a démontrée, c’est l’importance de la pratique sportive pour les jeunes.
Une pratique mise sur pause, pendant longtemps, mais qui renaît de ses cendres, depuis un an, environ.
Dans ce contexte, les Jeux du Québec ont plus que jamais leur place, indique Isabelle Ducharme.
«Les Jeux du Québec ont encore leur place, dans le paysage sportif et social pour les jeunes qui y participent. Les Jeux, c’est deux semaines dans un milieu, mais aussi des Jeux régionaux qui se déroulent dans chacune des régions du Québec, pour les sélections, en préparation pour les Jeux du Québec. C’est une ligne qui est beaucoup plus large qu’une compétition unique. Il y a des sélections, des camps d’entraînement, de la cohésion à développer. C’est un long processus. Tout le monde connaît le logo des Jeux du Québec. On rencontre des adultes qui se rappellent encore de leur participation aux Jeux et là, ce sont leurs enfants qui y participent.»
«Ça amène un objectif, un but sportif pour les jeunes. C’est aussi une préparation pour les autres grands Jeux, pour les athlètes, mais aussi pour les organisateurs, ou les entraîneurs. C’est un premier contact avec un premier événement multisports d’importance. C’est l’expérience pour tout le monde.»
«Les Jeux passent ici à Rimouski, on laisse une expertise organisationnelle qui sera bonne pour plusieurs années, dans plusieurs sports. Tout le monde hausse son niveau; je suis convaincue qu’on va voir des athlètes d’ici percer les plus hauts niveaux, dans les prochains niveaux», confirme Isabelle Ducharme.
Le comité organisateur sherbrookois a présenté le vidéo promotionnel des Jeux de Sherbrooke 2024 jeudi soir, au souper des missions. L’accueil a été plus que chaleureux, confirme Jocelyn Proulx.
«Les gens ont hâte de venir à Sherbrooke. On le sent», dit-il.
Le décompte final est commencé.
Jeux du Québec: de Rimouski, à Sherbrooke - La Tribune
Read More
No comments:
Post a Comment