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Wednesday, January 10, 2024

L'échange Cutter Gauthier fait jaser chez le Canadien - Radio-Canada.ca

Le Canadien affrontera mercredi soir à Philadelphie des Flyers qui viennent de créer de grands remous dans la Ligue nationale en procédant lundi à un échange peu banal.

L’attaquant Cutter Gauthier, que les Flyers ont réclamé au cinquième rang du repêchage de 2022, avait indiqué au directeur général Daniel Brière qu’il n’avait pas l’intention de porter les couleurs de l’organisation.

Un bandeau annonçant le balado de Radio-Canada Sports : Tellement hockey

Des pourparlers avec d’autres équipes étaient en cours discrètement depuis plusieurs mois, et un échange avec les Ducks d’Anaheim s’est finalement concrétisé lundi. Le jeune défenseur Jamie Drysdale a pris le chemin de Philadelphie en même temps qu’un choix de deuxième tour.

Ce doit être un joueur de très haut niveau – je crois comprendre que c’est un haut choix de repêchage, je ne l'ai pas vu jouer – pour être capable d'avoir déjà autant d'autorité et de se trouver un nouvel endroit où jouer, a dit le gardien Jake Allen, qui ne voulait pas trop s’avancer étant donné qu’il ne connaît pas les motivations ayant guidé Gauthier.

Évidemment, ce n'est pas une situation facile pour les Flyers. Ils ont probablement fait la bonne chose. Il y a quelqu'un qui ne veut pas faire partie de leur organisation. S’il nous arrivait la même chose ici, on ne voudrait probablement pas l’avoir dans les parages non plus.

Une citation de Jake Allen

Tout récemment, Brière et le président des Flyers Keith Jones se sont rendus en Suède, où Gauthier représentait les États-Unis au mondial junior, et le jeune homme n’a pas accepté de les rencontrer.

Lors d’une mêlée de presse, lundi soir à Philadelphie, Brière a suggéré que le fait que Gauthier ait terminé ex aequo en tête des marqueurs d'un tournoi remporté par les États-Unis créait un cadre propice pour agir.

À un moment donné, il fallait prendre une décision et on a jugé qu'avec ce qui s'était passé il y a quelques jours, c'était le moment d'obtenir la meilleure valeur possible, a-t-il expliqué.

Un attaquant au gabarit imposant, qui est capable de jouer autant au centre qu’à l’aile et qui sera à même d’aider les deux premiers trios d’une équipe pendant de longues années, voilà certainement le genre de profil qui aurait convenu au Tricolore.

Selon nos informations, l’agent de Gauthier n’a jamais circonscrit le nombre d’équipes avec lesquelles il souhaitait que les Flyers négocient. Il n'y avait aucune restriction explicite, mais les formations discutaient avec les Flyers sans nécessairement avoir la certitude que l'Américain se joindrait à eux.

Une autre source nous a toutefois indiqué que la quantité d’équipes auxquelles Gauthier souhaitait se joindre était très limitée. Si tel est le cas, et si l’attaquant de Boston College n’avait guère plus d’intérêt à s'aligner avec le CH, il était futile d’espérer quoi que ce soit.

Quel effet sur le repêchage?

Gauthier n’est certes pas le premier joueur à manœuvrer dans l’espoir d’aller jouer à l’endroit de son choix, mais il est rare qu’un jeune joueur récemment repêché prenne cette voie aussi rapidement.

Si tu n’es pas heureux dans une équipe, tu n’es pas heureux, a dit le défenseur Kaiden Guhle. Mais j'ai toujours cru que si une organisation a jugé bon d’utiliser un choix de repêchage pour te sélectionner, tu devrais au moins aller jusqu'au bout et lui donner une chance. Visiblement, tout le monde est différent et chacun a sa façon de voir les choses.

Les joueurs évoluant dans la NCAA utilisent un peu plus fréquemment la menace de ne pas signer avec l’organisation qui les a repêchés, mais dans la majorité des cas, ces espoirs attendent l’arrivée de leur dernière année universitaire pour faire part de leur intention à l’équipe, de sorte qu’ils sont échangés à l’aube de leur quatrième année ou alors attendent quatre ans après leur repêchage pour profiter de leur autonomie.

La vitesse avec laquelle Gauthier a montré ses couleurs rappelle particulièrement le cas d’Adam Fox, qui a rapidement indiqué aux Flames de Calgary qu’il ne signerait pas de contrat avec eux. Fox a donc été expédié aux Hurricanes de la Caroline. Son intention de jouer à New York était toutefois si claire qu’il a ensuite forcé un second échange, l’envoyant cette fois chez les Rangers.

Rien n’empêche un jeune joueur d’agir ainsi. Mais si les espoirs se mettent dans l’idée qu’ils peuvent déterminer où ils joueront à leur arrivée dans la LNH, cela pourrait avoir de sérieuses conséquences sur la nature même du repêchage et sur sa capacité à aider certaines organisations plus démunies sur un plan ou un autre à redorer leur blason.

Être capable de changer d'équipe sans avoir joué un match, sans avoir signé de contrat, c'est assez fou à voir, a dit Allen. Mais encore une fois, je ne connais pas son histoire. J'espère juste qu’on ne verra pas cela trop souvent. C'est un privilège de jouer dans cette ligue.

Drysdale : un leader en devenir

Selon toute vraisemblance, Drysdale disputera son premier match dans l’uniforme des Flyers mercredi face au Canadien.

Ayant perdu des mois précieux en raison d’une opération à l’épaule, le défenseur de 21 ans a vécu un bras de fer contractuel avec les Ducks durant la dernière entre-saison avant de signer un contrat de trois ans d’une valeur annuelle de 2,3 millions de dollars.

À l’origine, il avait été le sixième joueur repêché à l’encan de 2020.

À Philadelphie, Drysdale devrait rapidement s’insérer dans le plan offensif comme premier défenseur du côté droit.

Kaiden Guhle a joué avec lui au tournoi Ivan-Hlinka ainsi qu’au mondial junior, et son frère Brendan a été un coéquipier de Drysdale dans l’organisation des Ducks. On peut dire que c'est une bonne connaissance de la famille.

C'est vraiment un bon gars et c'était amusant de jouer avec lui, a mentionné Guhle. Malheureusement, il a été ralenti par les blessures ces derniers temps, mais c'est un très bon joueur. J'ai été surpris quand j'ai vu qu'il avait été échangé. Je pensais qu'il allait rester à Anaheim longtemps, mais c'est un nouveau départ pour lui, alors je suis sûr qu'il est content.

Chaque fois que j'ai joué avec lui à Hockey Canada, il a eu un rôle de leader, et ça veut dire beaucoup. Il a les pieds sur terre, il est humble, il ne parle pas beaucoup de lui-même et il pense toujours à l’équipe en premier. C'est un bon gars à côtoyer.

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