À l’époque où il était à la barre des Sénateurs d’Ottawa, Guy Boucher se plaisait à répéter que le repos était une arme. Il l’a dit tellement souvent que Pierre Dorion, son directeur général, a fini par en faire de l’urticaire. La théorie de Boucher pourrait ne jamais avoir été aussi vraie qu’actuellement.
Après le marathon que toutes les équipes viennent de traverser, quelques-unes ont déjà la langue à terre au moment où s’amorce la plus importante course de la campagne, celle qui couronnera le champion de la coupe Stanley.
Chez le Canadien, Carey Price, Brendan Gallagher et, possiblement, Shea Weber feront leur entrée en séries après avoir soigné des bobos pendant quelques semaines.
« On a passé à travers la tempête sans plusieurs morceaux importants. Mais, à partir de maintenant, on pourrait en tirer beaucoup d’avantages. On a vu avec Paul [Byron] ce que ça peut faire. Il a joué du hockey très solide lors des deux derniers matchs », a souligné Dominique Ducharme.
Toutefois, pas question d’entrer en séries éliminatoires totalement à froid. Histoire de se familiariser de nouveau avec le rythme d’un match, Price et Gallagher défendront, lundi soir, les couleurs du Rocket de Laval.
À l’occasion de son dernier match de la saison, la troupe de Joël Bouchard recevra la visite des Marlies de Toronto, club-école des Maple Leafs.
La semaine dernière, les Leafs ont adopté la même stratégie en envoyant Frederik Andersen défendre la cage des Marlies pendant un match et demi.
Le dernier match de Carey Price dans la Ligue américaine remonte au 2 février 2008. Celui de Gallagher au 11 janvier 2013.
Une série excitante
Price n’a pas connu une grande saison. Éprouvant sa part d’ennuis, il n’a jamais été en mesure d’atteindre sa vitesse de croisière. Sa moyenne de buts accordés de 2,64 lui confère le 21e rang parmi les 46 gardiens qui ont vu de l’action dans au moins 20 matchs. Il chute au 37e rang lorsqu’on regarde la colonne du taux d’efficacité (,901).
Les statistiques affichées par le gardien du CH ne sont pas sans rappeler celles de l’an dernier. Sa moyenne de 2,79 et son taux d’efficacité de ,909 étaient également loin de s’inscrire parmi l’élite du circuit. Toutefois, qu’est-il arrivé en séries éliminatoires (ou plutôt en ronde de qualifications) ? Price, ragaillardi mentalement et physiquement après quatre mois loin de l’action en raison de la COVID, a gardé les buts sur la tête, devenant un facteur primordial dans l’élimination surprise des Penguins.
Cette fois, la pandémie n’a rien à voir, mais les deux blessures (bas du corps et commotion) lui ont fait rater 18 des 20 derniers matchs de l’équipe. On peut pratiquement parler d’un mal pour un bien.
« Ç’a été un calendrier éreintant pour tout le monde. Le repos mental et physique m’a fait du bien. Ça m’a ravigoté », a indiqué Price, au terme de l’entraînement du Canadien.
Il aura pratiquement été sur la touche pendant six semaines et demie lorsque la série contre les Maple Leafs se mettra en branle, jeudi. De plus, le Canadien aura bénéficié d’une semaine complète d’entraînement avant d’amorcer cet affrontement. Ce qui lui rappelle la période qui a précédé l’arrivée du Canadien dans la bulle torontoise en juillet dernier.
« Effectivement, ça se ressemble. Je pensais justement à ça il y a quelques jours. La semaine de préparation avec plusieurs entraînements sera bénéfique pour tout le monde », a reconnu Price.
L’an dernier, Price avait également eu droit à un match préparatoire, contre les Leafs cette fois, avant d’amorcer le tournoi.
Maux de tête inquiétants
L’homme masqué de 33 ans se dit complètement rétabli de la commotion qu’il a subie le 19 avril à Edmonton. Mais il avoue qu’il est passé à travers quelques moments un peu plus difficiles.
« Dès le départ, je savais que ce n’était pas un but, a-t-il d’abord indiqué, sourire en coin. Puis, j’ai commencé à me sentir un peu étrange sur la patinoire en voyant les lumières qui clignotaient sur la patinoire. De retour au vestiaire, je savais que je n’allais pas bien. »
Le personnel médical a alors choisi de retirer Price du match, une bonne décision, si l’on considère les symptômes dont il a souffert par la suite.
« Pendant deux jours, j’ai eu d’intenses maux de tête. Ce n’était pas du tout un bon feeling. »
Corey Perry a jeté les gants avec Chiasson, dès la rencontre suivante, pour venger son gardien. Malgré tout, Price n’en veut pas à l’attaquant québécois d’être entré en collision avec lui.
« Il s’est simplement présenté devant le filet. Il a fait ce qu’il doit faire pour jouer dans la LNH. »
Carey Price et Brendan Gallagher avec le Rocket - Le Journal de Montréal
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