Il y a deux semaines à peine, Nick Suzuki « n’avançait » plus, certains suggéraient même de l’envoyer dans la Ligue américaine, et Cole Caufield était trop petit pour jouer dans la LNH.
Jesperi Kotkaniemi jouait bien, malgré une production offensive modeste, et plusieurs trouvaient injuste qu’on le mute à l’aile pour remplacer Brendan Gallagher au lieu de Suzuki.
Suzuki a amassé 10 points en 6 matchs depuis et Caufield est célébré dans tout le Québec sportif après deux buts en prolongation en autant de rencontres.
Kotkaniemi ? Il a été « cloué au banc » en troisième et peut-être ne jouera-t-il même plus pour le Canadien l’an prochain, a-t-on pu lire à quelques endroits sur les réseaux sociaux lundi.
Le jeune Finlandais n’a pas touché à la glace à compter de la 12e minute de la troisième période. Il a effectué sa dernière présence en supériorité numérique, après avoir reçu un violent coup de bâton (impuni) à deux mains à la cheville du défenseur T.J. Brodie et on ne l’a pas revu par la suite.
Dominique Ducharme a déclaré après la rencontre qu’il n’avait pas été blessé, mais pourquoi l’aurait-on remplacé par Artturi Lehkonen à la gauche de Danault et Anderson alors que le CH était en déficit d’un but et que le jeune homme a disputé un match convenable dans l’ensemble ?
Kotkaniemi s’est amélioré défensivement cette saison, mais il vit évidemment un creux de vague offensif, il faut l’admettre. Après avoir amassé 14 points à ses 25 premiers matchs, il en a obtenu seulement 6 à ses 26 derniers.
Ce garçon de 20 ans doit aussi vivre avec la pression de son haut rang de sélection. Comme il a été repêché troisième en 2018, on s’attend à obtenir de façon instantanée la réincarnation de Jean Béliveau.
S’il avait été repêché 15e par exemple, et avait entamé sa carrière à un âge plus normal, soit cette saison, on parlerait encore d’un brillant espoir.
Pourtant, les troisièmes choix au total ne deviennent pas tous des superstars. Il y en a justement un autre à Montréal absent pour des motifs personnels ces temps-ci.
Prenons d’ailleurs les joueurs repêchés au troisième rang depuis 25 ans. Il y en a de toutes sortes : des stars, des joueurs à l’éclosion tardive, des joueurs moyens, des flops.
Sur ces 25 choix au troisième rang, on dénombre six superstars : Henrik Sedin, Marian Gaborik, Jonathan Toews, Leon Draisaitl, Jonathan Huberdeau et Miro Heiskanen.
À 20 ans, Henrik Sedin a amassé 29 points, dont 9 buts, en 80 matchs et Huberdeau 28 points, dont 9 buts, en 69 matchs. Pierre-Luc Dubois appartient encore à la catégorie des très bons joueurs jusqu’à ce qu’il n’explose. On dénote aussi neuf choix décevants.
L’exercice ne vise pas à trouver des excuses à Kotkaniemi, ni à lui prédire un avenir ordinaire. Mais à rappeler, une fois de plus, qu’il faut relativiser et surtout réduire nos attentes jusqu’à preuve du contraire. Pour un Draisaitl, il y a des Drouin, Svitov et Turris. Et certains joueurs vedettes d'aujourd’hui auraient été chassés de Montréal couverts de goudron et de plumes à l’âge de 20 ans…
1995
Aki-Petteri Berg, défenseur, Los Angeles
Défenseur résolument défensif, plus de 600 matchs dans la LNH, mais dans un rôle de soutien.
1996
Jean-Pierre Dumont, ailier, Long Island
A mis un peu plus de temps à débloquer. À 24 ans, il a amassé seulement 35 points en 75 matchs à Buffalo, sa troisième organisation.
1997
Olli Jokinen, centre, Los Angeles
Une belle carrière, 750 points en 1231 matchs. Mais à 23 ans, seulement 29 points, dont 9 buts, en 80 matchs.
1998
Brad Stuart, défenseur, San Jose
Un joueur fiable, qui n’est pas resté trop longtemps avec les Sharks, plus de 1000 matchs dans la LNH, mais dans un rôle plus défensif.
1999
Henrik Sedin, centre, Vancouver
Repêché après son jumeau grâce à une belle manœuvre de Brian Burke à l’époque, brillant choix dans une cuvée maigre, plus de 1000 points dans la LNH.
2000
Marian Gaborik, ailier, Minnesota
Le Wild ne l’a pas regretté. Gaborik a été leur vedette et a amassé 815 points en carrière.
2001
Alexander Svitov, centre, Tampa Bay
Un flop complet. Seulement 179 matchs en carrière dans la LNH, 37 points.
2002
Jay Bouwmeester, défenseur, Floride
N’est pas devenu le grand défenseur offensif espéré, mais il a connu une brillante carrière de 1240 matchs, avant d’être mis au rancart par un problème cardiaque.
2003
Nathan Horton, ailier, Floride
Pas le meilleur choix d’une cuvée exceptionnelle. Il a obtenu une saison de 31 buts à sa troisième année, mais n’a jamais dépassé les 27 par la suite. Sa carrière a pris fin prématurément sur blessures.
2004
Cam Barker, défenseur, Chicago
Après Ovechkin et Malkin, les Hawks ont opté pour un défenseur au troisième rang. Déception. Seulement 310 matchs en carrière, après une saison pourtant fort prometteuse à 22 ans.
2005
Jack Johnson, défenseur, Caroline
Les Hurricanes l’ont échangé un peu trop tôt. Il est devenu un défenseur régulier dans la LNH, mais pas le défenseur d’impact espéré.
2006
Jonathan Toews, centre, Chicago
Les Penguins de Pittsburgh ont fait une faveur aux Hawks en repêchant Jordan Staal au deuxième rang.
2007
Kyle Turris, centre, Arizona
A connu quelques grosses saisons à Ottawa à compter de l’âge de 24 ans, mais son étoile a vite pâli.
2008
Zach Bogosian, défenseur, Atlanta
Les Thrashers n’ont pas choisi le bon. Alex Pietrangelo, un défenseur droitier comme lui, a été repêché immédiatement après au quatrième rang. Bogosian a disputé presque 800 matchs, mais dans un rôle effacé.
2009
Matt Duchene, centre, Colorado
Un centre bourré de talent, mais difficile à cerner. Il a amassé 67 points dès sa deuxième année, mais a atteint ce total seulement deux fois par la suite.
2010
Erik Gudbranson, défenseur, Floride
Ce franco-ontarien n’a pas à rougir de sa longue carrière puisqu’il a joué 562 matchs dans la LNH, mais il demeure un défenseur de soutien qui a changé d’équipe cinq fois.
2011
Jonathan Huberdeau, ailier, Floride
Les fans du Canadien l’auraient-ils lynché après quelques années ? À 20 ans, il amassait seulement 28 points, dont 9 buts, en 69 matchs. Il est aujourd’hui l’un des meilleurs ailiers de la Ligue.
2012
Alex Galchenyuk, ailier, Montréal
Voué à un brillant avenir, plus de 30 buts à seulement 21 ans, il a vu sa carrière dérailler par la suite. Il se retrouve à Toronto aujourd’hui, sa septième organisation.
2013
Jonathan Drouin, ailier, Tampa
Le Lightning savait qu’il pouvait se permettre de l’échanger. Un ailier d’une cinquantaine de points, coincé dans un marché peut-être trop lourd pour lui.
2014
Leon Draisaitl, centre, Edmonton
Le meilleur joueur ne faisait pas consensus. Les Panthers ont choisi Aaron Ekblad, les Sabres Sam Reinhart. Pour le plus grand bonheur des Oilers.
2015
Dylan Strome, centre, Arizona
Strome semblait enfin prendre son envol à Chicago, sa deuxième organisation, à 21 ans, avec 51 points en 58 matchs, mais saison très décevante cet hiver. On l’a même rayé quelques fois de la formation.
2016
Pierre-Luc Dubois, centre, Columbus
Année mouvementée pour Dubois, 22 ans, avec cet échange à Winnipeg. Il a 20 points, dont 8 buts, en 36 matchs avec les Jets. Dubois n’a pas marqué à ses 12 derniers matchs. Il a le temps de rebondir.
2017
Miro Heiskanen, défenseur, Dallas
Les Flyers ont rendu service aux Stars en repêchant Nolan Patrick au deuxième rang. Brillant jeune défenseur, déjà un pilier à Dallas.
2018
Jesperi Kotkaniemi, centre, Montréal
L’un des plus jeunes joueurs de sa cuvée en raison de sa date de naissance (juillet). On s’impatiente déjà à Montréal, mais il vient quand même au cinquième rang des compteurs de ce repêchage.
2019
Kirby Dach, centre, Chicago
De retour au jeu récemment après avoir été blessé au Championnat mondial junior. Le jeune homme de 20 ans a amassé 23 points en 64 matchs à sa première saison l’an dernier, il en a 10 en 18 matchs cette année.
2020
Tim Stützle, attaquant, Ottawa
Belle entrée en matière avec 26 points en 49 matchs, en route vers une saison de 43 points sur une saison complète. Gros potentiel, des choses à peaufiner évidemment.
Évaluation des jeunes du Canadien | Comme les cotes à la bourse - La Presse
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