Chers amis, c’est la fin!
Après avoir rappelé les principes de notre décompte et discuté de quelques exclus, nous avons jusqu’ici analysé cette ribambelle d’espoirs:
13. Mattias Norlinder
12. Jayden Struble
11. Jesse Ylonen
10. Jan Mysak
9. Luke Tuch
8. Ryan Poehling
7. Jordan Harris
6. Cayden Primeau
5 (4). Alexander Romanov
4. Jesperi Kotkaniemi
3. Kaiden Guhle
2. Nick Suzuki
Nous voici rendu donc au premier rang!
Le processus pour départager les deux premières positions n’a pas été des plus faciles, comme on l’expliquait hier…
Qui choisiriez-vous entre un centre qui risque de flirter avec l’élite quelque part entre David Krejci et Patrice Bergeron et un phénoménal marqueur qui pourrait logiquement inscrire 40 buts et plus à la Debrincat ou Pastrnak?
On s’en est donc remis à notre évaluation la plus objective possible des deux joueurs restants selon nos quatre critères : le potentiel, l’assurance d’atteindre celui-ci, la valeur d’usage anticipée et la valeur d’échange.
Au bout du compte, ça s’est joué sur des 0.5 par-ci, des 0,5 par là… Et c’est finalement Cole Caufield qui a terminé premier.
Malgré des préjugés tenaces sur sa taille, le potentiel de Caufield n’a juste pas d’égal dans l’organisation et l’assurance qu’il puisse l’atteindre est elle aussi très élevée avec la saison phénoménale qu’il vient de connaître et ce qu’il a déjà pu nous montrer chez les pros.
C’est ce qui le fait passer de la 4e à la 1ère place de notre décompte en l’espace d’un an.
Il nous reste donc à justifier tout ça plus en détails, notamment au niveau de sa valeur d’usage qui, selon moi, se trouve à égalité avec celle de Suzuki, une valeur d’usage qui m’a aussi inspiré un petit éditorial de circonstances…
2. Cole Caufield :
Dernier classement : 4e
Potentiel : 37/40
Assurance : 18/20
Valeur d’usage : 27.5/30
Valeur d’échange : 8.5/10
Total : 91/100
Potentiel : 37/40
258.
Ça c’est le nombre du buts marqués par Cole Caufield, toutes compétitions confondues, lors des 284 parties qui ont précédé son arrivée avec le Canadien depuis le début de la saison 2017-2018
258 buts en 284 matchs .
Si on compte sa dernière saison au High School en 2016-2017 (54 buts en 38 matchs), c’est 310 buts en 322 matchs avant d’atterir à Montréal!
Cole Caufield est donc LITTÉRALEMENT une machine à buts. En ce qui le concerne, on n’a d’autre choix que d’associer le mot « élite » dans la rubrique « potentiel ».
Vous lui donnez la rondelle et il la met très souvent dans le filet, comme il l’a fait à 14 reprises en 7 matchs au tournoi U18 en 2019, quelques semaines avant son repêchage, battant au passage le record d’Alex Ovechkin.
Il n’y a aucune raison de croire que tout ça se terminera sur le coup d’une malédiction terrible le jour (très proche) où il s’établira pour de bon dans la LNH.
En ce sens, personne ne serait surpris si Caufield devenait le meilleur buteur du CH dans un très proche avenir. Un marqueur annuel de 40 buts, voire davantage un jour? Loin d’être impossible pour celui qui en a marqué quatre à ses 10 premiers matchs dans la LNH, une saison projetée de 32 buts au prorata.
Dans son cas, même si l’échantillon est petit, rien ne nous a laissé croire que sur 82 matchs, Caufield n’aurait pu maintenir ce rythme. Bien au contraire. S’il s’en trouve, il aurait même pu inscrire quelques buts de plus lors de ces 10 matchs tellement il génère de chances de marquer…
Il ne faudrait toutefois pas s’attendre à ce que Caufield s’approche des records d’Ovechkin dans la LNH. Le Russe risque même de dépasser Wayne Gretzky et son légendaire sommet de 892 buts en carrière! Même si j’aime bien le surnom Mini-Ovechkin, on va se garder une petite gène!
Cela dit, malgré son modeste gabarit à comparer à celui du Tsar, Caufield a suffisamment d’outils et de talent pour devenir un des meilleurs buteurs de sa génération en compagnie des Austin Matthews et Patrik Laine. Il a même déjà battu ce même Matthews pour le nombre de buts inscrits avec le programme de développement américain.
Bref, parler du potentiel « élite » de Caufield, c’est d’abord parler de buts marqués, mais il est aussi un très fin passeur et il sait attirer des joueurs vers lui pour en dégager ses coéquipiers. Parlez-en à Arthur Kalyev et Trevor Zegras de l’équipe junior américaine qui ont largement profité de sa présence en avantage numérique pour remplir le filet lors du dernier CMJ.
On ne peut qu’imaginer tout l’espace dont pourra bénéficier Nick Suzuki dans le cercle droit avec un Caufield en maraudage dans le cercle gauche…
Assurance : 18/20
L’an dernier je voulais qu’il améliore sa force physique, sa vitesse et la vélocité de son tir.
Caufield a tout fait ça.
Il s’était donné le défi de devenir un meilleur joueur, un joueur plus complet, plus créatif, capable de générer davantage par lui-même des occasions de marquer, il s’était donné comme défi de maintenir un moyenne d’un but par match dans la NCAA.
Check. Check. Check.
Le meilleur indice ou la meilleure assurance que le joueur va atteindre son potentiel c’est sa capacité à s’améliorer en corrigeant ses lacunes et en maximisant encore davantage ses forces. Caufield y a mis les heures, il a travaillé et ç’a payé.
Cole Caufield, n’aura jamais le gabarit ni la force d’un Ovechkin, il n’aura jamais ce côté power forward qui bon an mal an a permis au Tsar de Washington, d’enregistrer quelques but plus graisseux sans égard à la qualité de son tir.
Mais, en plus de son tir magique, Caufield a la vitesse sur patins, l’agilité, les mains et la ruse pour surprendre n’importe quelle défensive et n’importe quel gardien comme ici:
C’est donc son travail acharné sur et hors de la patinoire qui nous donne énormément d’assurance quant à ses chances d’atteindre son plein potentiel. À titre d’exemple, peut-on jusqu’ici en dire autant d’un Patrik Laine?
Caufield est un jeune homme sérieux, très confiant en ses moyens et qui dégage un enthousiasme contagieux.
Seule une blessure grave pourrait le faire dérailler de sa trajectoire vers les plus hauts sommets de la colonne des buteurs (et peut-être des marqueurs) de la LNH.
Mais les blessures, ça peut arriver à tout le monde. Ce que l’on sait c’est que Caufield a su jusqu’ici les éviter aux niveaux inférieurs en jouant à l’intérieur de ses forces et en essayant de se faire oublier dans les zones peu achalandées.
On n’a aucune raison de croire que son style va changer dans la LNH. Personne n’essayera d’en faire un mélange entre Brendan Gallagher et Tom Wilson, du moins, j’ose le croire!
Valeur d’usage : 27.5/30
La dernière fois qu’on a vérifié auprès des sommités du domaine, la chose la plus importante au hockey était encore de mettre la rondelle dans le filet de l’autre équipe. Les petites carences défensives de Caufield – souvent fort exagérées par ailleurs; certains ont des passes droits que lui n’a pas en raison de son âge, sa taille et son style – seront clairement surclassées par ses prouesses offensives quand on lui en donnera réellement la chance.
Et c’est ici que je me permets un petit éditorial!
Car, oui, bien que je puisse comprendre que le CH montrait déjà une belle profondeur à l’aile droite et que le plan du CH est d’y aller avec l’expérience et la présence physique pour débuter la série contre Toronto, je m’oppose totalement à cette décision de le laisser de côté!
Quelqu’un est au courant chez le Canadien que l’équipe qui remporte le premier match d’une série la gagne environ 70% du temps?
Et pour remporter ce fameux premier match, c’est une excellente idée d’y aller avec la meilleure formation possible, et il ne fait AUCUN doute dans mon esprit que le Canadien présente une meilleure formation avec Caufield dans son alignement.
Va peut-être pour le léthargique Kotkaniemi. Va peut-être encore pour Romanov qui a peut-être manqué un peu de focus par moments en fin de saison. On veut voir si la « magie » du vétéran Staal peut encore opérer au printemps et si Merrill a un petit côté « sacrifice en playoffs » à exploiter.
Correct… Mettons!
Mais Caufield???
Comment une équipe qui peine à marquer des buts depuis ce qui semble être une éternité – rappelez-vous la série de 2017 contre les Rangers et celle contre les Flyers l’été dernier – peut se permettre de placer un marqueur de 32 buts (au prorata) dans les estrades?
Ne pas utiliser Caufield dès le premier match des séries, c’est un peu comme si un chômeur attendait une semaine avant d’encaisser son chèque!
Bien sûr, il ne faut pas avoir le nez trop collé sur le présent quand on parle de la valeur d’usage qu’aura Caufield avec les Canadiens, mais quand même!
Dans son cas, à vingt ans toutes ses dents, le futur c’est aussi maintenant. Sa situation rappelle celle de Cale Makar – un autre gagnant du Hobey Baker – à ses débuts avec l’Avalanche en pleine séries, mais en plus incohérente : Caufield a joué et prouvé des choses pendant ses 10 matchs à Montréal, il n’arrive pas directement de l’université!
Il a procuré des victoires cruciales à son club!
Oui, c’était à trois contre trois, une situation quasi impossible en séries, j’en conviens. Mais les autres joueurs ne les ont pas marqués de l’année ces buts-là!
Qu’aurait-il pu faire de plus pour leur montrer qu’il méritait d’être utilisé dès le premier match des séries et non en semi-catastrophe si jamais la confrontation contre les Leafs partait en couille?
Aurait-il fallu qu’il marque à tous les matchs?
Caufield a enregistré quatre points en deux matchs avec Laval et générait plus d’offensive par tranche de 60 minutes que tous les joueurs de l’équipe sauf Suzuki en fin de saison à Montréal.
En douze matchs chez les pros, il a marqué sept buts!
Sept en douze!
On semble donc nager en plein conservatisme et en pleine incohérence du côté du Tricole. À ce sujet, en plus des propos de Guy Lafleur, ceux de Ray Lalonde sur les ondes du 98,5 sont du véritable bonbon…
Ils semblent être encore nombreux à penser comme André Tourigny qui, après avoir dit à la fin du dernier CMJ que Caufield ne faisait l’objet d’aucune attention spéciale dans le plan de match de l’équipe canadienne, a aussi rajouté que des joueurs comme lui font peut-être des points mais ne t’aident pas nécessairement à gagner des championnats…
Or, 1) Caufield a gagné le Championnat (!) et 2) même s’il n’a pas été le MVP des Américains, comme on le disait plus haut, il a grandement contribué à la production de ses coéquipiers sur le jeu de puissance des USA. Du reste, Caufield a joué de la bonne façon à cinq contre cinq, et ce n’est pas comme si sa fiche de cinq points en sept matchs était mauvaise!
Enfin, revenons brièvement sur l’égalité que j’établis entre la valeur d’usage de Suzuki et celle de Caufield pour le Canadien.
Si à mes yeux, il était clair et absolument certain que Suzuki allait devenir le prochain Patrice Bergeron, je lui aurais donné un 28,5 sur 30 pour ce critère et il aurait surclassé Caufield. Mais, en le voyant lucidement davantage pencher du côté d’un David Krejci, 27,5/30 m’apparaissait plus juste.
Suzuki sera probablement un bon premier centre dans la LNH, mais peut-être pas à un niveau qui lui permettra de s’insérer dans le top 15 à cette position.
Du côté de Caufield, si le CH regorgeait de marqueurs, et que le principal intéressé avait simplement connu une année, disons, « correcte », un peu comme l’an dernier au Wisconsin, puis une entrée très ordinaire chez les pros, il n’aurait pas obtenu une telle note au niveau de sa valeur d’usage.
Mais voilà, Caufield a connu une année extraordinaire, une progression fulgurante et une entrée remarquée, pour ne pas dire remarquable chez les professionnels.
Ensuite, à part Toffoli qui vient de connaître la saison de sa carrière avec une projection de 44 buts sur une saison de 82 matchs – un rythme qu’il peinait de plus en plus à maintenir en fin de saison, cela dit – et Gallagher qui vient de subir une autre grosse blessure à une main (projection de 33 buts avant sa blessure), le CH ne compte pas de marqueurs de 30 buts et plus, encore moins de « vrais » marqueurs potentiels de 40 buts et plus.
Peut-être que Suzuki en marquera 30 lui aussi un jour, mais gagez que le cas échéant ce sera en bonne partie grâce à la surveillance accrue que l’on portera à son petit ailier sur l’avantage numérique…
Ah oui, parlant de supériorité numérique la seconde unité du Canadien ce soir sera composée de :
Anderson-Staal-Armia
Weber et Tatar
Ces cinq joueurs ont marqué un gros total de… deux buts à leurs 10 derniers matchs respectifs, soit un total de deux buts en 50 parties jouées!
Plaçons ça dans la catégorie « c’est pas parce qu’on rit que c’est drôle »…
Valeur d’échange : 8.5/10
Le fait que la moitié de la ligue l’ait laissé passer au repêchage de 2019, nous en dit surtout très long sur les préjugés encore tenaces des penseurs du circuit Bettman envers les joueurs de petite stature. À 5’11 pieds 180 lbs, Caufield serait assurément sorti dans le top 5. Certains ce seraient peut-être même dit que c’est lui qui faisait produire Jake Hughes et non l’inverse.
On peut donc penser que même après avoir reviré la NCAA à l’envers, Caufield n’est probablement pas encore le joueur le plus populaire auprès des dirigeants de la LNH. Pour certains, sa valeur n’a probablement pas bougé d’un poil.
Le conservatisme n’opère pas seulement à Montréal…
De là, le « modeste » 8.5/10 pour sa valeur d’échange, mais ça pourrait changer bien assez vite.
Comme les Martin St-Louis et Theoren Fleury avant lui, Caufield finira bien par faire taire tous ces détracteurs.
Conclusion
Dans l’ensemble, c’est un assez beau bassin d’espoirs que nous présente le CH, un bassin assez profond, qui au niveau du top 12 (ou 13 si vous voulez! ) a encore gagné en qualité avec les ajouts des Guhle, Tuch et Mysak, notamment. Et, dans les « exclus », il ne faudrait certes pas sous-estimer Rafaël Harvey-Pinard qui cogne peut-être déjà aux portes de la LNH…
Mais, le CH ne compte pas de Crosby, pas Matthews, ni de Chabot, pas même de Stützle dans cette banque.
En revanche, il compte un Caufield, qui fait partie de l’élite de façon spectaculaire sur des points très précis (lancer, mains, vitesse, ruse, etc.), mais qui ne sera pas en mesure de s’imposer dans d’autres facettes plus physiques du jeu comme un Ovechkin ou, encore une fois, un Matthews, et comme pourra aussi le faire un Stützle.
Caufield deviendra donc un marqueur élite, ça fait peu de doute, fort probablement un des 5-8 meilleurs buteurs de la LNH, dans un avenir raisonnable si tout se déroule normalement.
Mais il ne sera jamais un joueur « complet ». Faudra l’accepter.
De son côté, Suzuki peut-il atteindre ce niveau « élite » sur une base constante, comme joueur de centre plus complet? Peut-être. Il nous a montré de très belle séquences à quelques reprises jusqu’ici. Ce n’est certainement pas sans espoir.
Mais il pourrait aussi demeurer longtemps à l’extérieur des 15 meilleurs joueurs de centre de la LNH… Il graviterait probablement autour de la 25e position actuellement.
Or, on le répète, sans un véritable premier centre élite, les chances de gagner les grands honneurs sont quasi nulle dans la LNH.
Dans ce cas, si on exclut Danault pour les besoins de l’exercice, c’est donc dire que Kotkaniemi et Poehling devraient devenir de très, très solides deuxième et troisième centres si le Tricolore veut au moins se hisser parmi les clubs prétendants.
En défensive, malgré la présence de beaux spécimens à gauche (Guhle, Romanov, Harris, Struble, Norlinder), il manque clairement un défenseur droitier dans le lot. Rien de trop grave, et rien qui ne peut se régler, cela dit.
Guhle et Romanov montrent certainement quelques qualités qui les rapprochent de l’élite dans certains domaines (niveau d’alerte en défensive, robustesse, coup de patin) mais reste à voir si leur jeu offensif saura progresser au niveau de la LNH. Je pourrais ici placer quelques billes sur Guhle, mais pas le sac au complet…
Du côté de Harris, Struble et Norlinder, par son coup de patin, sa polyvalence et son intelligence, le premier montre de belles promesses de s’adapter assez rapidement à la LNH. Les deux autres demeurent encore des projets à ce stade-ci. Il serait surprenant qu’on retrouve un défenseur élite dans ce trio, Mais c’est de la très belle profondeur.
Dans les buts, Primeau se développe de la bonne façon avec le Rocket. L’avenir semble assuré de ce côté et Il jouera encore plus de matchs l’an prochain. Les gardiens de but numéro un de moins de 25 ans sont rarissimes. Rien ne presse dans son cas.
Au final, ça nous laisse un portrait qui nous inspire au mieux un optimisme modéré, si on pense en fonction de la Coupe Stanley, évidemment…
Alors, voilà c’est ainsi que se termine notre décompte 2021 des espoirs les plus importants du Canadien.
J’espère que ça vous a plu autant que moi!
Je vous souhaite de belles séries… et l’entrée en matière d’un certain #22, plus tôt que tard!
Top 12 des espoirs du CH | 1ère position : Cole « Goal » Caufield - DansLesCoulisses
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