Une rencontre spectaculaire opposant le CF Montréal et le FC Cincinnati a été disputée samedi soir au Stade Saputo.
À l’occasion d’un premier match présenté en sol montréalais depuis septembre 2020, les 5000 spectateurs présents au domicile du CFMTL se sont régalés... pour plusieurs raisons.
Ce fut une partie historique où un total de neuf buts ont été inscrits et où le club local est revenu de l’arrière à deux reprises alors qu’il était chaque fois déficitaire de deux filets pour finalement l’emporter 5-4.
Du jamais vu. Et depuis samedi, un nom est sur les lèvres de tous les partisans de l’équipe: celui de Joaquin Torres, justement élu joueur du match.
Le dribbleur argentin a déstabilisé l’adversaire à d’innombrables reprises.
En fait, quand j’essaie de me rappeler qui pouvait faire de même, dans le passé, deux noms me viennent en tête : Nacho Piatti et Justin Mapp.
Ces deux ailiers avaient en commun un aspect bien précis : ils étaient deux dribbleurs hors pair et pouvaient, de par un enchaînement technique aussi spectaculaire que fluide, permettre au club de faire débloquer des matchs compliqués où rien ne semblait fonctionner. Justin Mapp a quitté le club montréalais en 2015. Piatti l’a imité en 2019. Depuis, aucun joueur n’avait présenté un profil similaire au sein du CF Montréal.
Mais c’était avant l’arrivée de Torres.
En fait, le petit no 18 n’a ni plus ni moins été que l’histoire du match, samedi. Avec quatre dribbles réussis, il a, dans son approche, illustré parfaitement l’art de savoir tromper un adversaire, voire une défensive complète. Il a apporté vitesse et accélération de jeu et fait évoluer la possession montréalaise. Il fut l’artisan principal de la double et magique remontée du club.
Les dribbleurs se foutent du plan
Bien sûr, les joueurs du type de Torres, Piatti et Mapp peuvent parfois être frustrants. Tant pour les entraîneurs, que pour les joueurs et pour les partisans. Ils tentent des jeux risqués qui n’aboutissent pas toujours et sont parfois difficiles à insérer dans un système. Mais lorsqu’ils sont à leur meilleur, ils peuvent aussi rendre un système meilleur.
Transformer une équipe beige en un club inspiré et dangereux.
Oui, les dribbleurs se foutent du plan de match. Mais il y a du bon là-dedans.
Joaquim Torres a décidé de faire parler son imagination et son talent, samedi, et il a frappé deux poteaux avant de finalement parvenir à marquer. Il a aussi été à l'origine du but égalisateur (4-4) grâce à son initiative dans le dernier tiers. Il a fait douter la défensive adverse et a donné confiance à son équipe sur le plan offensif.
Son approche téméraire a fait en sorte d’accélérer le jeu, de l’animer. Et ça, ça vaut de l’or.
Le soccer d’aujourd’hui est de plus en plus collectif. Le jeu est de plus en plus petit dans le sens où les défensives sont bien entraînées et les espaces libres sont rares. Le dribbleur vient directement solutionner cette énigme du soccer moderne.
Vrai qu’une équipe ne pourrait jamais aligner 11 joueurs comme Torres et espérer gagner tous ses matchs. Ce serait chaotique.
Le dribbleur doit apporter imprévisibilité et incertitude chez l’adversaire tout s’incrustant dans le système.
Torres a un style de jeu qui me fait penser à celui de Sebastian Giovinco. Il change de direction et peut frapper de partout. Il est carrément «chiant» à affronter.
Maintenant, il ne reste plus qu’à souhaiter deux choses. D’abord, que Torres sache poursuivre sur sa lancée. Finalement, que Wilfried Nancy soit en mesure de lui faire une place de façon régulière sur son onze partant.
Évidemment, l’aboutissement de l’un des deux souhaits dépend de la réussite de l’autre. Mais si Torres peut vraiment construire sur sa prestation de samedi et prendre son envol, c’est une ville entière qui en sera gagnante. Et les partisans du CF Montréal le méritent.
Le digne successeur de Nacho Piatti et Justin Mapp? - TVA Sports
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