Chaque fois que je me rends à Québec, c’est avec fébrilité et entrain. Cette ville d’une magnifique architecture est un tableau évocateur de notre nation. Accessoirement, on y mange bien, on y dort bien, on y fait toujours la fête comme il se doit.
Pas cette semaine. Je me rendais à Québec pour une spéciale JiC sur les ondes de TVA Sports à l’occasion du retrait du numéro 4 de toutes les équipes de la LHJMQ. Une initiative de Gilles Courteau. Un hommage nécessaire et légitime au dernier des Mohicans, l’idole de tout un peuple : Guy Lafleur.
J’ai fait la route Montréal-Québec en plein vertige. Ça m’arrive lorsque je sombre dans la mélancolie. Je me repassais les descentes à l’emporte-pièce de Guy. Sa recherche de vitesse entre les deux lignes bleues, son tir assassin et précis, ce boulet légendaire et redouté de tous les gardiens.
Je me rappelais plusieurs passages marquants de Guy Lafleur, L’ombre et la lumière, formidable roman biographique du regretté Georges Hébert-Germain.
Me suis souvenu de ce samedi soir de 1989 quand Lafleur, désormais un Rangers, a deux fois battu Patrick Roy dans un Forum en délire impensable.
De tous les gardiens, Roy a sans doute été celui qui a le plus détesté accorder un but. Suis convaincu que ce soir-là, sa rage a duré 10 secondes, laissant toute la place à son admiration pour Guy Guy Guy...
Tristesse
Bref, ce ne fut pas un périple à Québec habituel pour moi. Le maire sortant, Régis Labeaume, l’a fort bien résumé en entrevue lors de l’émission de jeudi.
« C’est très spécial cette semaine à Québec. Les gens sont concernés. Les gens sont tristes... »
J’ai aussi ressenti cette tristesse. Je l’ai emmitouflée d’espoir. Celui que mon idole ne soit pas seulement immortelle au sens figuré, mais bien littéralement.
Guy Lafleur a tant à vivre. Incroyable de dire cela d’un gars qui a chevauché autant de dragons lors de sa formidable épopée. Néanmoins, je le pense.
Voir Guy entouré de son épouse Lise, de ses fils Martin et Mark et leurs conjointes. De voir sa petite-fille s’amuser avec les projecteurs sur le tapis rouge lors de la superbe cérémonie au Centre Vidéotron...
Et d’entendre Guy. Le souffle court, mais les idées claires. Le message dissimulé derrière l’émotion du moment.
« Lorsque tu es jeune, tu crois que tout ça sera éternel. Lorsque tu vieillis, tu réalises comment c’est précieux et ça passe vite... »
Cette phrase, tous les grands-papas et toutes les grands-mamans ont eu la chance de la dire. Mais quand c’est Guy Lafleur qui la dit, le message est grand et puissant.
Des boys fiers
Tout comme lorsqu’il craque en évoquant la présence lors de la fête de ses coéquipiers de la Coupe Memorial de 1971.
« Ça prouve que même après 50 ans, on se tient encore... »
« On est trop fiers les boys. »
C’était rassembleur et drôle. Guy Lafleur qui le dit avec sa propre poésie empreinte d’une sensibilité jamais exprimée auparavant, ça atteint directement le cœur.
Ce n’était pas un voyage habituel pour moi à Québec cette semaine. C’était une occasion unique de ressentir le charisme indescriptible du dernier des héros, de l’idole des idoles, de MON idole, l’immortel Guy Lafleur. Je t’aime Guy !
Coup de cœur
Au maire sortant de Québec, Régis Labeaume. Je lui reconnais des qualités exceptionnelles. Son amour envers Québec est remarquable. Certains voient un échec dans un Centre Vidéotron dénudé de Nordiques. Je suggère que Québec devait se doter d’un nouvel édifice sans égard à la LNH. Le building est magnifique et il a coûté 30 millions $ de moins que prévu. Qui dit mieux dans la fonction publique ?
Coup de gueule
À Jonathan Toews. Capitaine des Blackhawks de Chicago, élément déterminant de la conquête de la coupe Stanley en 2010, Toews a ajouté cette semaine l’insulte à l’injure. Il s’est pour le moins maladroitement porté à la défense de Stan Bowman et d’Al MacIsaac dans la foulée de l’affaire Brad Aldrich. Toews, lui, ne perdra pas son emploi, son statut de joueur lui assurant une grande protection, hélas.
Un p’tit 2 sur...
Des victoires pour le Canadien aujourd’hui à Los Angeles et demain à Anaheim. Le gain non équivoque de 4 à 0 à San Jose jeudi soir me donne à croire que l’équipe peut coller quelques succès et substantiellement se ramener dans le portrait des clubs respectables au classement. J’ai bien peur toutefois que cela dépende du tandem Allen-Montembeault devant le filet. J’ai confiance.
L'immortel Guy Lafleur - Le Journal de Montréal
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