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Monday, February 21, 2022

Chronique | Jeux olympiques de Pékin, des sourires et des larmes - Radio-Canada.ca

Maxence Parrot, souriant, soulève la médaille à son cou.

Maxence Parrot reçoit sa médaille de bronze après l'épreuve de grand saut, en surf des neiges, à Pékin.

Photo : Getty Images / Elsa

C’est fini. Les Jeux olympiques chinois sont terminés. Après 15 jours de compétition, nos émotions ont été mises à rude épreuve.

Le Canada a commencé par cette médaille improbable en saut à ski. Des athlètes qui, sans aucune aide financière, sont arrivés sur la troisième marche du podium.

Il serait cruel de faire la nomenclature de toutes les belles performances canadiennes, mais il y a eu tout de même des moments magiques.

La revanche des Canadiennes au hockey qui ont battu leurs rivales de toujours, les Américaines, avec une détermination de tous les instants. On pourra reprocher à la COVID le manque de préparation de certaines nations qui ont rendu le tournoi quelque peu déséquilibré. Cette leçon sur la glace des Canadiennes devrait enfin permettre au hockey féminin de trouver toute la place qu'il mérite.

Il y a bien sûr l’aventure incroyable et presque improbable de Maxence Parrot. Il y a encore trois ans, il était alité dans un hôpital à lutter contre un cancer, et voilà qu’il remporte deux médailles. Une autre preuve que la détermination et la résilience sont les meilleures alliées d’un athlète.

Parlant de détermination, que dire de celle de Charles Hamelin! Il a tourné en rond sur toutes les glaces du monde durant trois décennies et il termine sa boucle en or. Pour son dernier tour de piste olympique, il a patiné comme la locomotive qu'il a toujours été, entraînant avec lui ses jeunes wagons qui suivent déjà les rails qu’il a tracés. Une médaille d’or tellement méritée.

Parmi les wagonnets du patinage sur courte piste, on pense bien sûr à Steven Dubois. Il était loin de se douter qu’il aurait un arc-en-ciel de médailles avec les trois couleurs, le bronze, l’argent et bien sûr l’or.

Un autre moment de bonheur, celui des patineuses de vitesse sur longue piste Ivanie Blondin, Valérie Maltais et Isabelle Weidemann. Elles nous ont fait vibrer en allant décrocher la médaille d’or, en plus d’un record olympique dans la poursuite par équipe.

Toujours sur le même anneau de glace, l’étonnant Laurent Dubreuil. Il avait vu son monde s'effondrer au 500 m et est revenu époustouflant quelques jours plus tard pour gagner l’argent au 1000 m.

Les larmes de Kim

Qu'elle était belle quand elle est montée sur la deuxième marche du podium. Je parle de Cassie Sharpe en demi-lune. Quelle volonté incroyable de cette athlète qui, après une vilaine chute, avait dû subir une opération pour réparer son fémur.

Et que dire des sourires de Marion Thénault, de Miha Fontaine et de Lewis Irving. Ils obtiennent la médaille de bronze au saut acrobatique par équipe mixte. Miha est le fils de Nicolas Fontaine, un de nos grands champions qui a poussé la détermination à son paroxysme en faisant bâtir une rampe de saut au lac Beauport pour que les athlètes puissent s’entraîner toute l’année.

Kim Boutin fait une accolade à une coéquipière.

Kim Boutin en larmes après sa médaille de bronze au 500 m

Photo : Getty Images / Lintao Zhang

Éblouissante également, la patineuse de vitesse sur courte piste Kim Boutin qui a surmonté des années difficiles après les menaces de mort proférées contre elle aux Jeux olympiques en Corée du Sud. Ses larmes étaient remplies d’une émotion que nous avons tous partagée quand elle a gagné sa médaille de bronze.

Il y a aussi eu d’autres moments magiques et rafraîchissants qui nous réconcilient avec les Jeux.

Le skieur Édouard Therriault a raté la finale de slopestyle, mais il a déclaré avoir eu du plaisir, rien que du plaisir. Il était juste heureux d’avoir fait ce qui le rend heureux : du ski. Et même s’il n’a que 18 ans, il veut déjà être une source d’inspiration pour les jeunes

Les larmes russes

On a également vu des larmes de tristesse et d’anéantissement. Celles qui resteront à jamais gravées dans les mémoires sont bien sûr celles de Kamila Valieva.

Cette jeune patineuse artistique russe était promue à la plus haute marche du podium, mais a fini avec la pire humiliation pour un sportif, celle d’avoir triché.

Après avoir célébré sa médaille d’or à l'épreuve par équipe, sa joie a été de courte durée. Elle s'est retrouvée au cœur d’un scandale de dopage qui va marquer à jamais ces Jeux, mais aussi sa courte carrière. Alors que la délégation du ROC essayait de trouver des explications à ce test positif, le CIO et la Fédération internationale de patinage voulaient l’empêcher de patiner.

C’est sans doute ce qu’aurait dû faire son propre entourage pour sa santé mentale. Pendant que tous ces adultes patinaient pour trouver la meilleure pirouette à cette saga qui ne fait que commencer, il y avait une jeune adolescente complètement oubliée, laissée à elle-même avec cet opprobre.

Elle pleure après sa performance.

La représentante du ROC Kamila Valieva

Photo : Getty Images / Matthew Stockman

Dans sa dernière prestation dramatique, les chutes s’enchaînaient. C’était un patinage qui n’avait plus rien d’artistique, car cette pression autour d’elle avait eu raison de sa passion, de sa détermination et de sa volonté. Sa grâce habituelle et ses qualités athlétiques incroyables ont soudainement disparu pour ne laisser sur la glace qu’un pantin désarticulé.

Derrière ses larmes, on a vu toute la détresse d’une jeune fille, seule, dévastée par toute la bêtise humaine. Celle d’adultes qui ne vivent que pour le spectacle, les médailles et la gloire. Il va falloir que tous les responsables de cette  misérable histoire soient jugés à leur tour parce qu'ils sont tous responsables du sort réservé à cette  Cosette russe.

Il faut saluer tous ceux qui ne sont pas cités. Tous ces athlètes qui ont fini au pied ou loin des podiums et qui méritent toute notre admiration puisqu'ils sont maintenant des olympiens et surtout une source d’inspiration pour tous les jeunes dans leur coin de pays respectif.

Ces Jeux tant décriés ne resteront sans doute pas dans les annales pour les bonnes raisons. Il faudra juste se souvenir, spectateurs que nous sommes, que le spectacle olympique à un prix : celui des larmes et des sourires.

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