Nous y voici. Dans quelques heures à peine, les 32 formations la LNH et leur personnel de recruteurs prendront d'assaut la capitale du country en vue du repêchage, tenu les 28 et 29 juin au Bridgestone Arena de Nashville.
À quatre jours de la présentation de la 1re ronde, je vous présente mon classement personnel des 64 meilleurs hockeyeurs de cette cuvée.
Cet exercice a été réalisé sans la prétention d'être un recruteur de carrière, mais avec toute la rigueur nécessaire dans le processus de recherche.
Comme le collègue Stéphane Leroux l'a souligné avec justesse la semaine dernière, il ne s'agit pas de prédire ce qui se produira au podium mercredi et jeudi. Pour les gens à l'arrière de la salle : ceci n'est pas une simulation du repêchage (mock draft), mais bien une liste indicative des joueurs pour lesquels je cognerais sur la table (figurativement, bien entendu).
Au total, 129 patineurs et gardiens de cette cuvée auront été observés au moins un match pour en arriver à ce classement.
En ce qui a trait aux aspects du jeu que je valorise particulièrement dans l'évaluation d'un joueur, je ne réinventerai pas la roue :
a) le sens du jeu et l'anticipation;
b) les habiletés de patinage et l'agilité;
c) la capacité d'élever le rendement de ses coéquipiers;
d) la combativité et la volonté de jouer au centre de la glace
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1. Connor Bedard, AG – 5 pieds 9 pouces ¾ / 185 lbs – Regina (WHL)
DDN : 17 juillet 2005
Depuis le temps qu'on vante les mérites du jeune phénomène des Pats de Regina, Bedard n'a plus besoin de présentation. Sa deuxième saison complète au niveau junior n'a fait que confirmer ce dont on se doutait déjà : on est en présence d'une menace offensive comme il s'en fait peu. Son arsenal de lancers est carrément absurde – il faut que ce soit le cas pour enfiler 100 buts dans une même année (incluant le Mondial junior d'août 2022 et le calendrier préparatoire des Pats) – et la cadence endiablée à laquelle il contrôle le jeu en transition le rend impossible à tenir en échec bien longtemps.
Même lorsqu'il ne se présente pas devant son couvreur en pleine accélération, il possède le maniement de rondelle et les changements de directions pour changer l'angle d'attaque, laissant le joueur adverse dans un écran de fumée. Le temps de le dire, Bedard crée une nouvelle chance offensive, soit pour lui-même, soit pour ses partenaires de jeu. Si vous faites l'erreur de consentir trop d'efforts à l'empêcher de décocher l'un de ses foudroyants lancers, il en profitera pour repérer un coéquipier démarqué. C'était déjà évident avec Regina et durant son passage remarquable avec Équipe Canada junior. Ça pourrait s'avérer encore mieux lorsqu'il sera entouré de joueurs capables de mieux tenir son rythme démentiel.
2. Matvei Michkov, AD – 5 pieds 10 pouces / 172 lbs – HK Sotchi (KHL)
DDN : 9 décembre 2004
Clarifions immédiatement une chose : dans le cadre d'un « mock draft », cette position ne serait pas réservée à Michkov. Sauf que l'idée ici n'est pas de tenter de deviner les intentions des clubs sélectionnant parmi les dix premiers à Nashville, le 28 juin prochain. Les considérations géopolitiques et contractuelles sont trop complexes pour prétendre savoir qu'une équipe est prête ou non à vivre avec l'incertitude entourant le statut à moyen et long termes du fougueux attaquant russe.
Chose certaine, plus le haut de la cuvée de 2023 s'éloignait de ce qui était initialement une lutte à deux entre Bedard et Michkov, plus les risques associés au second ont amené des acteurs de la planète hockey à le reléguer derrière Adam Fantilli, Leo Carlsson et parfois même Will Smith.
L'immensité du potentiel offensif de Michkov n'a pourtant pas bougé d'un iota, et son passage de Saint-Pétersbourg vers Sotchi en décembre tend à le prouver, avec sa production de 20 points (9-11) en 27 matchs disputés au sein de la pire formation de la KHL.
Michkov mise sur un excellent tir des poignets ainsi qu'un lancer sur réception tout aussi effroyable pour les gardiens. Cette phase de son coffre d'outils a toujours été à l'avant-plan, même lorsqu'il prenait part à diverses compétitions internationales avec la Russie, à 15 et 16 ans. L'échantillon de matchs joués après son prêt à Sotchi tend à montrer qu'il a fait un bond supplémentaire quant à ses aptitudes de passeur, tandis que sa combativité peut difficilement être remise en doute malgré un gabarit modeste. Combinez le tout à des mains dignes d'un magicien sur glace, des qualités de patinage supérieures à la moyenne, ainsi qu'une agilité latérale qui n'est pas sans rappeler celle de Kirill Kaprizov, et vous avez les ingrédients pour que Michkov devienne une super-vedette de la LNH, que ce soit en 2026 ou ultérieurement.
3. Leo Carlsson, C/AG – 6 pieds 3 pouces / 194 lbs – Örebro (SHL)
DDN : 26 décembre 2004
Peu de joueurs dotés d'une inventivité offensive aussi frappante que celle de Carlsson figurent aussi parmi les joueurs les plus responsables défensivement de leur groupe d'âge. C'est pourtant le cas de ce colosse de 6 pieds 3 pouces, qui a œuvré en majeure partie à l'aile gauche en 2022-2023, mais dont l'avenir semble être à la position de centre.
La liste d'anciens espoirs ayant compilé des chiffres supérieurs à ceux de Carlsson en SHL à leur année de repêchage est infiniment courte. Elle se limite à quatre noms : ceux des jumeaux Sedin, Nicklas Backström – un ancien 4e choix au total qui, stylistiquement, lui ressemble drôlement – et Elias Lindholm.
Catalyseur offensif de la Suède au Mondial junior des moins de 20 ans à Halifax, Carlsson a conclu une année qui a vu sa cote monter en flèche avec une invitation au CMHG, où il a non seulement pu démontrer tout le raffinement de son jeu, mais également été employé ici et là comme pivot du premier trio des Suédois.
Chaque toucher de rondelle semble être méticuleusement calculé avec le jeune produit du système d'Örebro. Sa capacité à distinguer les situations qui requièrent prudence de sa part – que celles-ci soient en sortie de zone, en transition ou en entrée de territoire – de celles qui représentent une invitation à mettre à profit sa créativité est pratiquement sans son égal dans cette cuvée 2023.
L'accélération générée par ses premières enjambées n'est pas sa carte de visite. Il est toutefois doté d'une superbe agilité, et une fois arrivé à la vitesse supérieure, ça devient tout un mandat de le priver du milieu de la patinoire. Son intelligence du jeu s'occupe du reste, un peu à la façon dont y parvient Jason Robertson, des Stars de Dallas.
4. Adam Fantilli, C – 6 pieds 2 pouces / 195 lbs – Michigan (NCAA)
DDN : 12 octobre 2004
Bien que cette 4e place puisse avoir des airs de désaveu envers le gagnant du trophée Hobey-Baker, il n'est pas question ici d'émettre un doute sur la capacité de Fantilli à devenir un joueur d'impact dans la LNH. Après tout, on ne peut être aussi dominant à 18 ans dans les rangs collégiaux – sa saison recrue mémorable avec les Wolverines n'était pas sans rappeler celle d'un certain Jack Eichel avec Boston University en 2014-2015 – sans posséder les traits pour s'imposer comme un attaquant dominant dans la meilleure ligue au monde.
Son jeu défensif est plutôt poli, et ses aptitudes au cercle des mises en jeu ne sont pas vilaines non plus, tout comme son implication physique, étant donné sa musculature déjà bien développée pour son âge. D'ailleurs, l'entraîneur-chef d'ÉCJ Dennis Williams faisait suffisamment confiance à Fantilli pour lui demander de remplir un mandat avant tout défensif durant la conquête canadienne de l'or dans les Maritimes, en janvier. Cela dit, nous ne sommes pas non plus en présence d'un joueur d'avant ayant le profil d'un futur récipiendaire du trophée Selke, par exemple.
La combinaison alléchante que propose Fantilli, de sa stature imposante à ses habiletés individuelles multiples, en passant par sa fougue et sa détermination à faire la différence pour son équipe, devraient séduire les Blue Jackets de Columbus, si pour une raison ou une autre les Ducks d'Anaheim devaient regarder dans une autre direction au 2e échelon. Sa vitesse de pointe est excellente pour sa charpente; au gabarit qu'il présente, on ne voit que rarement des patineurs aussi explosifs que Fantilli.
5. Zach Benson, AG – 5 pieds 9 pouces ¾ / 170 lbs – Winnipeg (WHL)
DDN : 12 mai 2005
Plus j'accumulais les visionnements de Benson ce printemps, plus j'étais persuadé que sa contribution très diversifiée aux succès de son trio et de son club sauront se transposer à la LNH avec aisance, d'ici deux à trois saisons. Benson est trop doué offensivement, trop intelligent sur une glace, trop combatif pour chaque pouce, et ce, chaque présence, peu importe le pointage, pour que je l'exclus de mon top-5.
Si l'expression « des yeux tout le tour de la tête » convient à quelques joueurs dans cette première ronde (dont Connor Bedard, Will Smith, Gabriel Perreault et Andrew Cristall), elle est tout aussi valable pour Benson, qui est possiblement le fabricant de jeux par excellence de cette cuvée. Il trouve les couloirs de passe rapidement et les exploite à merveille. C'est particulièrement visible à la ligne bleue offensive – une phase dans laquelle il a dominé la WHL, derrière Connor Bedard – alors qu'il semble toujours avoir la touche parfaite pour générer de l'attaque en transition.
Par ailleurs, Benson ne craint jamais de passer par le milieu de la glace. Il adore jouer à l'intérieur en zone offensive, et ses compétences en protection de rondelle sont telles que cela lui sourit de le faire. En vérité, Benson joue moins en périphérie que plusieurs attaquants mieux bâtis que lui. C'est ce qui, personnellement, me rend encore plus convaincu des hautes probabilités que les qualités de Benson seront tout aussi visibles une fois arrivé dans la LNH.
Et par-dessus le marché, l'attaquant est conscient en tout temps de ses responsabilités défensives dans cette cuvée. Il peut réellement faire la différence en provenance d'à peu près n'importe où sur une patinoire. Il travaille non seulement fort, mais aussi intelligemment pour rapatrier des rondelles libres ou les soutirer à un adversaire près des bandes.
Au sein d'un effectif misant sur les 9e et 11e choix au total de l'encan 2022, Matthew Savoie et Conor Geekie, Benson a été de l'avis d'à peu près tout le monde la pierre d'assise de la puissance offensive que représentait Winnipeg, finaliste battu par Seattle dans la confrontation ultime.
Certains ramènent les carences dans les habiletés de patinage de Benson. Je ne suis plus de ceux que cela effraie. Les lectures rapides comme l'éclair et son intelligence globale sur 200 pieds sont déjà les traits lui permettant d'être constamment le meilleur joueur sur la glace dans la Ligue de l'Ouest. Tôt ou tard, ces mêmes aptitudes sauront récompenser le club qui aura osé regarder plus loin qu'un manque d'explosion en ligne droite.
6. Ryan Leonard, AD – 5 pieds 11 ¾ / 192 lbs – Prog. de développement américain (USDP)
DDN : 21 janvier 2005
Leonard ne sera sûrement jamais l'attaquant le plus talentueux au sein de son trio.
Ce n'est pas l'introduction la plus vendeuse que vous lirez aujourd'hui... Et pourtant, malgré ce constat qui peut paraître alarmant, il y a fort à parier que les équipes se l'arracheront s'il devait être encore disponible passé, disons, le 8e échelon.
Pourquoi donc? Parce qu'on ne distingue à peu près pas de faiblesse au jeu de Leonard, et que l'énergie qu'il déploie lors de chacune de ses présences est contagieuse pour ses compagnons de trio. Jumelé à deux des attaquants les plus créatifs du repêchage au sein de la première unité offensive de « Team USA », Leonard a hérité sans broncher de la sale besogne qu'est celle d'imposer la cadence à ses rivaux. Il y arrive avec une combativité inébranlable et une propension à frapper tout ce qui bouge. Quantité de fois en 2022-2023, on a pu observer l'unité Perreault-Smith-Leonard patiner avec une attitude empreinte de confiance quelques instants après que l'ailier de puissance eut sonné le réveil de son trio, soit en fonçant au filet ou en livrant un solide coup d'épaule.
L'un des meilleurs dans la cuvée lorsqu'il s'agit de s'offrir en option de passe dans le cœur de l'enclave, Leonard possède un tir lourd ainsi que le maniement de rondelle requis pour aspirer à être un marqueur de 30 à 35 buts dans la LNH. Ses aptitudes de fabricant de jeux ne sont pas à tout casser, mais cette phase de son jeu ne sautera jamais aux yeux plus qu'il ne le faut tant et aussi longtemps qu'il évoluera aux côtés de Smith et Perreault.
Ne vous laissez pas berner par sa taille (un quart de pouce sous les 6 pieds) ou son poids (quelque peu sous les 200 lbs) : compte tenu de ses qualités en protection de rondelle, sa volonté de foncer au filet sans craindre qui que ce soit et sa grande force physique, les défenseurs adverses en auront plein les bras avec ce « pitbull » sur patins.
7. Will Smith, C – 6 pieds / 181 lbs – Prog. de développement américain (USDP)
DDN : 17 mars 2005
Pivot du terrifiant premier trio du programme américain des moins de 18 ans, Smith est un attaquant des plus élégants à voir à l'œuvre sur une glace. C'est un réel plaisir pour les yeux que de l'observer en possession de la rondelle. Par-dessus le marché, il possède également la vivacité d'esprit pour évaluer en un tournemain les meilleures avenues s'offrant à lui, que ce soit de patienter avec le disque, quitte à faire marche arrière et déjouer le même adversaire une seconde fois juste parce qu'il en est capable, de passer vers un coéquipier à découvert (ou non, les relais à haut niveau de difficulté ne représentant pas un obstacle) ou de se servir de son lancer des poignets précis, souvent décoché en camouflant bien ses intentions, ce qui lui permet de surprendre les portiers.
Les gardiens ne sont d'ailleurs pas les seuls qui mordent à ses feintes : les courtes hésitations de Smith en situations d'avantage numérique ont fait de nombreuses victimes tant ses choix de jeu sont imprévisibles. Il possède une facilité déconcertante à amorcer un geste et à freiner sa motion à mi-chemin, ce qui lui ouvre régulièrement un couloir de passe ou de tir jusque-là insoupçonné.
Son jeu d'ensemble n'est pas au niveau que l'on souhaite de la part d'un espoir de premier plan, même si ce n'est rien qui ne puisse être amélioré durant le séjour de Smith avec Boston College au sein de la NCAA, que celui-ci dure une ou deux saisons. De tous les attaquants répertoriés dans le top-10, Smith est possiblement le seul qu'on pourrait qualifier de « peu impliqué » dans l'effort défensif de son club.
Ce sera aussi primordial pour le dynamique joueur de centre de travailler en gymnase, puisqu'à ce point-ci de sa carrière, son implication physique a été quasi inexistante. Rappelons-nous que ç'avait aussi été le cas de Jack Hughes, qui a nécessité un ajustement à cet élément de robustesse avant d'éclore à sa 3e année au New Jersey.
8. Dalibor Dvorsky, C – 6 pieds 1 pouce / 201 lbs – AIK (Allsvenskan)
DDN : 15 juin 2005
Tout comme Connor Bedard et Matvei Michkov, Dvorsky est sous le radar des recruteurs de la LNH depuis un très long moment, et ce, malgré qu'il n'ait eu 18 ans que le 15 juin. Reportons-nous à l'été 2022, et nombreux étaient les experts qui n'hésitaient pas à inclure le pivot slovaque au sein de leur top-3 préliminaire.
Ce serait exagéré d'affirmer que Dvorsky a mal joué en 2022-2023 pour qu'on le considère désormais plus comme un talent appartenant au top-10 qu'au trio de tête. Mais dans la deuxième ligue en importance de la Suède, il faut convenir qu'une production offensive plus soutenue aurait contribué à une candidature plus étoffée en vue du top-5. Ses 14 points (6-8) en 38 parties – pour une moyenne de 0,37 point par match – en ont laissé plusieurs sur leur appétit.
Une prestation nettement plus inspirée au Mondial des moins de 18 ans en avril, où il était le meneur incontesté de la Slovaquie, a servi de rappel que Dvorsky n'a pas oublié comment générer de l'offensive à la pelletée, même si ce n'était pas une des éditions les plus relevées que cette compétition ait connues. Quelques mois plus tôt, dans les Maritimes, Dvorsky avait aussi été remarqué pour les bonnes raisons au sein de l'équipe M20 de son pays.
Même s'il est un passeur doué, Dvorsky a montré une forte tendance à se servir rapidement de son puissant lancer en situations de contre-attaque. Pour l'instant, son approche très « nord-sud » en possession de rondelle mine en quelque sorte sa capacité à extraire le plein potentiel de ses aptitudes de fabricant de jeux.
Lorsque son équipe n'a pas le contrôle du disque, Dvorsky est un travailleur acharné qui n'hésite pas à offrir l'effort supplémentaire afin de surveiller le troisième homme. Grâce à sa solidité sur patins et à une carrure qui est déjà celle d'un athlète de la LNH, il n'est pas allergique non plus au jeu physique.
Un certain manque de fluidité sur patins et cette tendance à privilégier des schémas offensifs peu complexes – à égalité numérique, précisons-le, car sa créativité est fréquemment à l'œuvre en situations d'attaque massive – sont des facteurs qui pourraient faire office de freins à ce qu'il atteigne son plein potentiel. Mais peu de patineurs dans cette cuvée offrent un style aussi facilement projetable dans le circuit Bettman que Dvorsky.
9. David Reinbacher, DD – 6 pieds 2 pouces ¼ / 194 lbs – Klöten (Ligue nationale suisse)
DDN : 25 octobre 2004
La variété d'avis au sujet des outils offensifs de Reinbacher, et de ses chances de produire de façon significative dans la LNH, est plutôt vaste. Néanmoins, on parle d'un athlète dont la cote a progressivement monté depuis l'automne dernier, au fur et à mesure qu'il prenait ses aises et devenait un membre important de l'effectif de Klöten, qui évolue dans l'un des meilleurs circuits professionnels au monde.
Utilisé à profusion par ses entraîneurs (il a d'ailleurs mené son club pour les minutes de jeu à forces égales), Reinbacher a tiré son épingle du jeu de façon admirable, et impressionné par son calme en transport de rondelle malgré ses 18 ans. Que ce soit en accélérant en contrôle de la rondelle ou en repérant un coéquipier libéré avant de lui livrer une passe vive et précise, Reinbacher est d'une précieuse aide en transition.
Avec Klöten, il a fait la preuve qu'il n'est nullement intimidé par le jeu plus robuste pratiqué chez les pros. En fait, l'Autrichien est probablement premier de classe chez les arrières lorsqu'il s'agit de son engagement physique. Cette polyvalence, combinée à un coup de patin fluide pour un patineur de sa taille, l'ont propulsé à l'intérieur du top-10 de plusieurs classements, tandis que les comparatifs avec Moritz Seider commençaient à fuser. En plus de miser sur le même genre de foulée à la fois puissante et en apparence facile que le no 53 des Wings, Reinbacher ne semble pas ralentir ou diminuer en qualité lorsque ses présences se prolongent.
Les prochaines saisons aideront à déterminer si l'attirail offensif de Reinbacher est digne d'un défenseur de premier duo. Ses statistiques compilées avec Klöten (3 buts et 19 aides en 46 matchs) sont étonnantes compte tenu du fait que sa principale qualité une fois arrivé en territoire ennemi est la lourdeur de son lancer frappé.
Il peut compléter des passes simples et bien faire circuler la rondelle pour mettre la table à des tirs sur réception, mais son manque de dynamisme demeure flagrant. À ce jour, Reinbacher offre peu de signes pointant vers un éventuel rôle de quart-arrière de l'avantage numérique dans sa forme traditionnelle. L'ajout d'une dimension offensive n'est pas un scénario à exclure complètement, et c'est ce qui pourrait faire toute la différence entre un défenseur no 3 et un défenseur no 1.
Bref, l'équipe qui sélectionnera l'Autrichien ajoutera un droitier qui en impose physiquement, qui peut engranger d'importantes minutes soir après soir et qui relance l'attaque avec sérénité et constance. Mais dans une cuvée comptant plusieurs étoiles offensives potentielles, il y a lieu de se demander si la place de Reinbacher est nettement à l'intérieur du top-5, telles que le veulent certaines informations ces dernières semaines.
10. Oliver Moore, C – 5 pieds 11 pouces / 195 lbs – Prog. de développement américain (USHL)
DDN : 22 janvier 2005
Un 3e attaquant de l'« USNTDP » complète le top-10, alors qu'on réserve une place de choix à la véritable fusée sur glace qu'est le centre Oliver Moore. Ça semble tellement facile pour celui qui fait immédiatement penser au capitaine de Detroit Dylan Larkin sur une patinoire. En vérité, une fois qu'il prend possession de la rondelle en zone défensive – en étant aussi explosif sur patins, il peut se permettre de descendre profondément en appui à ses défenseurs –, Moore est difficile, voire même impossible à rattraper en zone neutre.
Combinez ces habiletés innées de patinage à une volonté d'être premier sur les rondelles libres et une fougue lui permettant de rattraper un nombre surprenant d'adversaires en repli défensif, et vous avez déjà un profil de hockeyeur qui pique la curiosité.
Mais d'être la plus récente version du Road Runner à être admissible au repêchage ne suffit pas à être un espoir de haut niveau. Et justement, le jeu de Moore ne se limite pas à cette qualité élite. Sa vision du jeu est également très bonne, et celle-ci a maintes fois mené à des opportunités de marquer pour ses compagnons de trio, et ce, même si, faut-il le souligner, l'athlète originaire du Minnesota n'avait pas à sa disposition des tireurs aussi menaçants que le sont Perreault et Leonard au sein du 2e trio et de la 2e vague d'avantage numérique. Par séquences, il a démontré une formidable touche à ses passes. Il faut reconnaître cependant que ce n'était pas aussi constant que souhaité.
Moore sera-t-il donc « uniquement » un travailleur infatigable et une menace de partir en échappée à tout moment, à forces égales comme en infériorité numérique, ou y a-t-il une couche additionnelle de créativité à venir dans son jeu? Nous aurons un début de réponse cet automne, alors qu'il jouera devant famille et amis, dans le réputé programme de l'Université du Minnesota.
En raison de craintes similaires en lien avec son plafond offensif, Larkin avait patienté jusqu'au 16e échelon pour que son nom soit appelé par les Red Wings, en 2014. Est-ce que l'attente de Moore ira jusqu'en moitié de première ronde le 28 juin? C'est bien possible, mais ce sera aux risques et périls des sceptiques.
11. Quentin Musty, AG – 6 pieds 1 pouce ½ / 200 lbs – Sudbury (OHL)
DDN : 6 juillet 2005
Jadis perçu comme étant le meilleur espoir américain en vue de 2023, Musty s'était attiré les foudres de nombreux recruteurs l'an dernier en jouant de façon peu inspirée à son arrivée dans l'OHL, avec les Wolves. Souvent désintéressé, et pas seulement en territoire défensif, les remises en doute à son endroit avaient assurément leurs raisons d'être.
Avançons-nous d'un an, et force est d'admettre que le rendement du puissant ailier à sa 2e saison dans la LCH a eu de quoi obliger plusieurs de ses détracteurs à réviser leurs notes. Plus costaud qu'à sa campagne recrue, Musty a adopté le style d'un attaquant de puissance, démontrant un désir beaucoup plus prononcé de semer la zizanie devant le filet adverse et distribuer les coups d'épaule dans les coins de patinoire. Le tout s'accompagne d'un maniement de rondelle électrisant et d'une agilité sur patins lui permettant de ridiculiser à profusion des adversaires. Précisions aussi qu'il réalise ces jeux exigeant une grande dextérité non pas en jouant en périphérie, mais bien en attaquant le centre de l'enclave.
Musty a commencé la saison 2022-2023 en tentant souvent des passes à haut degré de difficulté qui ne fonctionnaient pas, mettant les Wolves dans le pétrin. La solution facile aurait pu être de simplifier son jeu, mais le colosse américain a plutôt continué de se faire confiance tandis qu'il continuait d'assimiler, à 17 ans à peine, le style de l'OHL. Tant mieux car Musty nous aurait privé de certaines des mises en scène les plus époustouflantes qu'a produites le circuit ontarien cette année.
Règle générale, à l'extérieur du top-10, les DG ne s'attendent plus à avoir la chance de réclamer un joueur au potentiel d'évoluer sur un 1er trio. Dans le cas de Musty, cette avenue est certainement plausible, d'autant plus qu'il est né en juillet 2005; le plus jeune patineur de ce top-32 après Bedard.
12. Gabriel Perreault, AD – 5 pieds 10 pouces ¾ / 163 lbs – Prog. de développement américain (USDP)
DDN : 7 mai 2005
Vous avez bien lu : un 4e joueur d'avant issu du l'« USNTDP » se taille une place au sein du top-12.
Le fils de Yanic et jeune frère de Jacob Perreault est, fondamentalement, l'un des joueurs les plus intelligents de ce repêchage. Au même titre que son centre Will Smith au sein de l'équipe américaine, Perreault semble avoir une bonne idée d'où ira la rondelle une fraction de seconde avant qu'elle n'aboutisse sur sa lame de bâton. Outre Benson, Carlsson et Smith, il n'existe à peu près pas de passeurs arrivant à la cheville de l'ailier natif de Sherbrooke. Passes soulevées? Transversales à travers deux lames de bâton? Du revers en mouvement et dos au jeu? Aucun problème, elles vous seront livrées « drette su'l tape »!
Et non seulement Perreault maîtrise-t-il l'art de repérer ses coéquipiers démarqués pour des tirs dangereux dans le milieu de l'enclave, il possède lui-même les aptitudes pour déjouer les gardiens adverses avec régularité. Son lancer n'est pas aussi lourd que celui d'Adam Fantilli ou de Matvei Michkov, pour ne prendre que ces deux exemples, mais la vitesse à laquelle il décoche ses tirs est excellente. Sa grande lucidité lui permet aussi de mettre à profit sa patience; il change régulièrement l'angle de ses tirs et retarde son geste de façon à ce que le gardien demeure sur le qui-vive. À ce chapitre, le fait que son maniement de rondelle soit parmi les plus spectaculaires est d'une aide précieuse.
Une question demeurera en suspens au sujet du fameux trio Leonard-Smith-Perreault : est-ce qu'un joueur plus qu'un autre expliquait son impressionnante domination? D'ailleurs, on ne risque pas de connaître la réponse de sitôt, étant donné qu'ils se dirigent tous vers le programme de Boston College, dans la NCAA.
Physiquement, Perreault possède encore la charpente d'un adolescent, à moins de 165 lbs, malgré qu'il approche les 5 pieds 11 pouces. Il aurait donc beaucoup à gagner – tout comme Smith –, du point de vue de la prise de masse musculaire, à passer un minimum de deux saisons dans les rangs collégiaux américains.
13. Tom Willander, DD – 6 pieds 1 pouce / 180 lbs – Rögle Jr. (J20 Nationell)
DDN : 9 février 2005
Peu de joueurs ont amélioré leur place sur la liste des recruteurs par leur jeu au Mondial M18 de façon aussi significative que Willander, qui était de toutes les situations pour la formation suédoise médaillée d'argent. C'est réellement un plaisir de voir Willander arriver à la 5e vitesse en seulement quelques foulées, le tout avec une grâce et une fluidité qui se démarque du lot à sa position, cette année.
De bonnes qualités athlétiques, une agilité remarquable à reculons et une volonté à engager les contacts physiques contribuent à faire de Willander un arrière qui vend chèrement le milieu de la glace aux attaquants adverses. Il n'hésite pas non plus à distribuer des coups d'épaule dans les coins de patinoire. Après avoir déstabilisé son adversaire avec une mise en échec, Willander s'esquive promptement de son rival et relance l'attaque de façon dynamique, soit avec un relais précis ou en se faisant confiance en transport de rondelle.
À la pointe en situations d'avantage numérique, Willander n'est pas le genre de défenseur qui amènera le plus grand facteur « wow », du moins pas à ce stade-ci de son développement. Il demeure à l'intérieur de ses limites, refile calmement la rondelle à ses coéquipiers positionnés pour un tir sur réception, mais a tendance à demeurer plus statique qu'un réel quart-arrière le serait. Il a toutefois fourni des indices ici et là, au tournoi des 5 Nations en février, dans ses matchs de la ligue J20, puis au Mondial M18 en avril, démontrant qu'il sent plus à l'aise qu'auparavant à utiliser ses qualités athlétiques pour s'illustrer à l'intérieur de la ligne bleue adverse.
Son lancer frappé est plus précis que lourd pour l'instant, mais grâce à sa mobilité, il se crée habilement les lignes de tir lui permettant d'éviter les jambières de ses adversaires. Ce n'était qu'un tournoi, mais pendant de longs moments au M18, le vétéran instructeur Anders Eriksen a préféré déployer Willander pour patrouiller la première unité d'attaque massive, plutôt qu'Axel Sandin Pellikka.
14. Matthew Wood, AD – 6 pieds 4 pouces / 197 lbs – Université du Connecticut (NCAA)
DDN : 6 février 2005
Optant pour un parcours peu commun, Wood s'est amené dans la NCAA en provenance de la BCHL dès ses 17 ans, s'avérant le joueur le plus jeune des rangs collégiaux américains. Il faut dire que le passage immédiat à une ligue de ce calibre a dû être motivé par sa production historique avec les Grizzlies de Victoria, à sa saison de 16 ans. Il a alors dominé le circuit avec 45 buts et 46 aides pour une moyenne de 1,85 point par rencontre; bref, le genre de production qui ne s'était pas vue depuis quelques décennies dans la BCHL.
Si Wood a fait couler autant d'encre ces derniers mois, c'est que l'ailier droit grand format propose l'un des profils les plus atypiques de ce repêchage, et il ne serait nullement surprenant d'apprendre qu'il est l'un des espoirs dont l'évaluation est la plus polarisante auprès des DG de la LNH.
Si certains instructeurs de « power skating » disent affectionner les défis, ils en auront pour leur argent lorsque Wood se présentera à leur clinique. L'athlète natif de Nanaimo en Colombie-Britannique est probablement le patineur possédant le plus grand nombre de failles techniques dans ce repêchage. Parmi la poignée d'espoirs qui donnent l'impression de traîner un piano sur leur dos en patinant tant c'est pénible, Wood vient en tête de liste cette année.
La mécanique de ses déplacements manque de fluidité et sa posture cambrée n'aide pas non plus à générer suffisamment de vitesse. Ainsi, il se retrouve occasionnellement une enjambée derrière en contre-attaque, et parvient difficilement à être efficace en repli défensif, surtout en situations de perte de possession soudaine. Il n'est pas reconnu non plus comme étant le joueur le plus hargneux, quoi que cet aspect semble avoir progressé.
En dépit de ses lacunes, qui pourraient bien s'avérer incorrigibles en vue de son passage vers les pros, Wood fascine pour d'autres raisons, notamment ses aptitudes de passeur, qu'on voit rarement s'élever à un tel niveau pour un ailier ayant sa carrure. Le fait qu'il puisse identifier ses options de passe avec autant d'aisance et compléter plusieurs de ses relais à haut degré de difficulté vient contrebalancer en partie ses failles en tant que patineur, tout comme son lancer, qui est d'une impressionnante vélocité.
En avril, au Mondial M18, on a pu voir quelques séquences offensives irrésistibles de la part de Wood, dont la chimie avec Macklin Celebrini – sérieux candidat à être repêché au premier rang en 2024 – et Calum Ritchie a été encourageante. Par l'entremise de petits gestes qui déstabilisent l'adversaire, Wood réussit à rester dans le jeu et à suivre la cadence rapide imposée par des joueurs de talent. En l'observant de près, on peut notamment le voir s'appuyer sur son couvreur pour le déséquilibrer un tant soit peu, et ainsi se donner la précieuse fraction de seconde qu'il n'aurait pas eue pour se positionner et effectuer une réception de passe.
Est-ce l'idéal que Wood ait à s'en remettre à ce genre de tactique pour se créer de l'espace? Absolument pas. Mais il est encourageant de le voir se servir de ruses afin de pallier son manque de mobilité et contribuer, à sa façon, à maintenir la pression à l'intérieur de la ligne bleue offensive. Rien n'indique pour l'instant qu'il deviendra un ailier de puissance intimidant pour l'adversaire, mais le niveau de talent et de créativité sont trop beaux pour lever le nez sur Wood une fois le top-10 franchi.
15. Calum Ritchie, C – 6 pieds 2 pouces / 185 lbs / Oshawa (OHL)
DDN : 21 janvier 2005
Ce n'est pas en consultant la colonne des pointeurs ou la rubrique des faits saillants que vous tomberez en amour avec le grand centre des Generals. Ritchie n'a pas tout cassé offensivement, à sa 2e saison dans l'OHL, au sein d'une formation plutôt médiocre à Oshawa. Ce qu'il a admirablement bien réussi à faire, cependant, est de confirmer que son intelligence du jeu est un élément-clé pour hausser le taux de possession de rondelle de son trio, et que ses principales qualités se traduiront sans problème dans la LNH.
Possédant une superbe touche lui permettant de constamment mettre la table pour ses ailiers dans l'enclave (ça s'est surtout vu en seconde moitié de saison après une première moitié somme toute assez tranquille), Ritchie figure également parmi l'élite de sa cuvée en ce qui a trait au travail en échec-avant et les batailles pour la possession.
Très peu d'attaquants dans l'ensemble de la LCH ont démontré une efficacité aussi redoutable que la sienne le long des bandes. Cette grande force dans son jeu devient évidemment payante lorsqu'il ressort du coin de patinoire avec le disque sur sa lame de bâton et prêt à identifier une cible de passe démarquée pour la énième fois du match.
Ses lectures de jeu et son positionnement sont à point dans les trois zones. L'explosion sur patins n'est pas à couper le souffle, et son arsenal de tirs non plus, mais sa volonté de converger vers le filet, jumelée à ses talents de passeur, à son habileté à manier la rondelle et à son efficacité en repli défensif représentent des atouts précieux au sein d'une variété de compositions de trios. Ces qualités mises ensemble font de lui l'un des couteaux suisses de ce repêchage.
Avec le Canada au Mondial M18, sans nécessairement être renversant, Ritchie a complété d'admirable façon le duo d'ailiers plus « tape-à-l'oeil » qu'étaient Celebrini et Wood. À coups de revirements provoqués à gauche et à droite grâce à un excellent sens de l'anticipation, le centre grand format a prolongé maintes séquences à l'attaque de son trio. D'ailleurs, ces trois-là ont été nommés les meilleurs joueurs canadiens à l'issue de la compétition.
16. Colby Barlow, AG – 6 pieds ½ / 195 lbs – Owen Sound (OHL)
DDN : 14 février 2005
Parlant de jeunes capitaines, Barlow a amorcé la dernière saison en occupant ce rôle pour l'Attack d'Owen Sound alors qu'il n'avait que 17 ans. Principale bougie d'allumage de son club, il a enfilé 46 buts en 59 matchs dans l'OHL. Pour vous mettre en contexte, c'est exactement 15 de plus que son plus proche coéquipier.
Appelé à représenter Équipe Canada au Mondial M18 ce printemps, Barlow a été l'un des joueurs dont les prestations ont été les plus égales, travaillant toujours intelligemment dans les trois zones et générant sa part d'occasions de marquer à chaque match.
Grâce à son jeu d'ensemble raffiné, il est facile de projeter le rôle auquel Barlow peut accéder au minimum, une fois dans la LNH; c'est-à-dire un ailier de puissance qui défie les défenseurs adverses en échec-avant à chaque présence, un meneur qui inspire ses coéquipiers par son effort soutenu, et un buteur opportuniste tirant profit de son arsenal de tirs hors pair, l'un des cinq meilleurs du repêchage. Seule une infime quantité de joueurs de cet âge réussit à mettre autant de vélocité que Barlow derrière un tir décoché en position stationnaire.
Soit, Barlow n'épatera jamais la galerie avec des mises en scène dignes des jeux de la semaine. Il n'est pas non plus un as de la contre-attaque, préférant se faire discret pour s'offrir comme option de passe plutôt que de mener la charge en transition. C'est ce qui fait douter certains recruteurs de l'ampleur de son potentiel offensif. Mais il n'est pas totalement dépourvu de vision non plus. Et puis, le genre de missile qu'il peut diriger sur le filet, en mettant son poids sur une jambe ou l'autre, est réellement une qualité spéciale, dont sa future équipe serait folle de se passer en attaque massive.
17. Dmitriy Simashev, DG – 6 pieds 4 pouces / 198 lbs – Yaroslavl (MHL/KHL)
DDN : 4 février 2005
Au rayon des défenseurs ayant connu une montée en flèche depuis l'automne, Simashev figure au sommet de la hiérarchie. Le colosse russe, qui s'est révélé aux recruteurs durant sa saison 2022-2023 dans l'organisation de Yaroslavl, s'inscrit dans la nouvelle lignée des arrières dont la carrure imposante ne représente pas un obstacle à une impressionnante mobilité. Pensons à Jake Sanderson, Kaiden Guhle et K'Andre Miller, pour ne nommer que quelques exemples récents.
En quelques enjambées et avec une aisance quasi déconcertante, Simashev atteint sa vitesse de pointe. Son agilité latérale lui permet aussi de réaliser des jeux normalement réservés à des défenseurs plus petits, notamment en récupération de rondelle.
Seul un bilan statistique plutôt ordinaire après son renvoi en MHL – suivant une audition convaincante en KHL malgré un temps de jeu variable – peut semer le doute quant à son bagage offensif. Arrivé au Nouvel An, Simachev n'avait qu'un point dans les 15 matchs ayant suivi sa rétrogradation. Sauf que le grand gaucher a ensuite enchaîné en totalisant 15 points lors des 24 rencontres suivantes, dont six en dix parties éliminatoires. Pour l'ensemble du calendrier, son rendement offensif lui procure le 80e échelon dans l'histoire des défenseurs de la MHL admissibles au repêchage.
Au-delà du manque de résultats tangibles sur papier durant une moitié de saison, il apparaît évident que Simashev est suffisamment doué pour tirer son épingle du jeu à l'intérieur de la ligne bleue ennemie.
Son lancer, qui pourrait être considéré comme étant faible pour un patineur de sa stature, demeure un travail en évolution. Sa technique et sa coordination mériteront beaucoup de travail. Il n'est pas non plus le plus doué des passeurs, mais en revanche, sa dextérité avec la rondelle et sa capacité à se moquer de la couverture grâce à sa fluidité sur patins (le spin-o-rama fait partie de son répertoire) crée souvent le chaos. Lorsqu'il aura ajouté une quinzaine de livres à sa charpente pour se situer autour des 210 lbs, les montées de Simachev seront franchement difficiles à freiner.
18. Brayden Yager, C – 5 pieds 11 pouces / 170 lbs – Moose Jaw (WHL)
DDN : 3 janvier 2005
Sans qu'on puisse parler d'une descente aux enfers, la saison 2022-2023 n'aura pas fait de cadeau à Yager dans l'oeil de plusieurs recruteurs, qui s'attendaient à une production plus soutenue de sa part dans la WHL, après une récolte de 34 buts en 63 matchs l'an dernier.
Pas l'ombre d'un doute à ce sujet : Yager a mis beaucoup de temps à se mettre en marche en tant que centre no 1 de Moose Jaw, un club potable ayant terminé au 4e rang du classement général. On croyait que Jagger Firkus (35e choix au total par Seattle en 2022) et lui allaient faire la pluie et le beau temps, mais ce fut plus laborieux qu'anticipé, avant un regain de vie offensif juste à temps pour les séries éliminatoires.
Yager affiche un profil qu'on ne voit pas si souvent, en ce sens qu'il est un centre qui se démarque plus par ses habiletés de buteur que par sa touche de passeur. Un puissant patineur, Yager parvient à défier les gardiens avec des lancers de qualité en pleine accélération. La mécanique qu'il utilise pour décocher ses lancers des poignets et balayés n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle de Shane Wright.
Tandis qu'il ne remplissait pas le filet avec la même constance qu'en 2021-2022 (quatre buts de moins en quatre matchs de plus), d'autres phases du jeu de Yager ont évolué, notamment la qualité de sa couverture défensive. On l'a aussi vu jouer alimenter plus fréquemment ses compagnons de trio, démontrant ainsi qu'il n'est pas farfelu de le projeter au centre dans la LNH.
19. Nate Danielson, C – 6 pieds 1 pouce ½ / 186 lbs – Brandon (WHL)
DDN : 27 septembre 2004
Malgré le fait qu'il disputait son année de repêchage, Danielson arborait le « C » de capitaine et s'est avéré le catalyseur par excellence de l'attaque des Wheat Kings en 2022-2023. Meilleur pointeur de son club avec 78 points (33-45) en 68 matchs, il a pu en frustrer certains par son manque de constance avec des périodes de sécheresse offensive qu'on préfèrerait ne pas observer chez un espoir de premier plan. Mais à la défense de Danielson, le talent offensif qui l'entourait à Brandon était franchement limité.
L'un des patineurs les plus âgés de la cuvée (il aurait été admissible à l'encan de 2022 s'il était né quelques semaines plus tôt), ce joueur de centre imposant préconise un style déjà grandement inspiré de la LNH. Un très bon passeur lorsqu'il se procure le temps requis pour évaluer ses options (sa protection de rondelle l'aide à cet égard), Danielson est un peu moins dynamique lorsqu'il s'agit d'effectuer des relais précis et bien calibrés vers des coéquipiers en pleine accélération. Il va assurément devoir progresser dans cette facette afin de devenir un 2e centre dans le circuit Bettman.
L'étendue des outils offensifs à la disposition de Danielson devenait plus facile à observer lorsque les Wheat Kings jouaient en avantage numérique. Posté au cercle des mises en jeu du côté gauche, un peu comme le fait si bien Steven Stamkos, le droitier peut tirer sur réception avec puissance et précision, et son lancer des poignets du même endroit peut également causer du dommage. En transition à forces égales, Danielson pourrait cependant soutirer plus de la qualité de son lancer, car il n'a pas le même degré de réussite lorsqu'il atteint sa vitesse de croisière.
Sa combinaison de maniement de rondelle, d'agilité sur patins et de rapidité lui permet de défier les défenseurs à l'intérieur, et c'est un aspect qui était plus visible en seconde moitié de saison. L'une des intrigues principales concernant le développement de Danielson est de savoir s'il peut gagner en constance en 2023-2024, idéalement au sein d'une équipe mieux nantie, que ce soit à Brandon ou ailleurs dans la WHL.
20. Gracyn Sawchyn, C/AD – 5 pieds 10 pouces ¾ / 155 lbs – Seattle (WHL)
DDN : 19 janvier 2005
Il s'agit d'un classement plutôt agressif pour un joueur qui n'a pas nécessairement rempli le filet dans la Ligue de l'Ouest (18 buts en 58 matchs). Tout est une question de contexte ici, Sawchyn s'alignant avec les Thunderbirds, champions du circuit, un an après avoir fait le choix de quitter le programme de développement des États-Unis.
En présence de sept attaquants repêchés dans la LNH, dont trois ont été des choix de 1re ronde, Sawchyn aurait difficilement pu obtenir plus de temps de glace en 2022-2023. Évidemment, il y a du bon et du moins bon à être entouré d'autant de talent, mais disons qu'il est assez rare qu'un joueur alternant entre les 2e et 3e trios termine sa première année junior à la barre du point par match.
Fondamentalement, cette place octroyée à Sawchyn est un vote de confiance envers ses excellentes aptitudes de passeur. Sa dextérité et l'étendue de sa vision offensive sont centraux à ce qu'il peut accomplir sur une glace. Les passes soulevées du revers à travers quelques bâtons adverses donneront des cheveux gris à certains instructeurs, mais Sawchyn choisit bien ses moments et les réussit avec une régularité impressionnante.
Par ailleurs, même s'il est parmi les meilleurs de la cuvée 2023 pour rejoindre ses coéquipiers en mouvement avec un relais exécuté à la perfection, il possède le sens du jeu nécessaire pour reconnaître lorsque l'option de passe n'y est pas, avant de baisser l'épaule et faire son chemin vers le centre de la patinoire. L'agilité sur patins de Sawchyn l'aide à cet égard, tout comme sa protection de rondelle, quoi qu'il lui arrive d'être trop confiant en ses habiletés et de tenter une manœuvre de trop menant à un revirement.
Un peu comme Zach Benson le fait à merveille pour Winnipeg, sans être intimidant dans l'aspect physique, Sawchyn applique une pression constante sur ses adversaires, et ne recule devant aucune confrontation à un contre un pour la rondelle, même s'il se trouve sous la barre des 160 lbs.
L'humain ayant tendance à mieux se rappeler ce qu'il a observé récemment, Sawchyn a peut-être perdu un peu de lustre auprès de certains recruteurs avec une modeste production en séries de la WHL, puis à la Coupe Memorial. Si le match des espoirs de la LCH avait été joué en juin plutôt qu'en janvier (Sawchyn y avait été sensationnel), on ne parlerait peut-être pas d'une sélection quelque part en 2e ronde.
21. Samuel Honzek, AG/C – 6 pieds 3 pouces ¼ / 195 lbs – Vancouver (WHL)
DDN : 12 novembre 2004
À l'inverse de Sawchyn, le rang réservé à Honzek dans ce classement pourrait être considéré trop modeste étant donné son rendement avec les Giants à son année recrue dans la WHL, le tout en dépit d'une blessure lui ayant coûté 25 matchs et une participation au Mondial junior avec la formation slovaque. Sa moyenne de 1,3 point par rencontre était supérieure à celle qu'ont affichée Yager (1,16) et Danielson (1,15), et ce même s'il jouait pour la formation ayant inscrit le 2e plus bas total de sa ligue.
Honzek est un ailier gauche qui se sert très bien de son gabarit imposant pour prendre l'ascendant dans ses duels pour la possession, ainsi qu'en transition. À n'en pas douter, l'expérience emmagasinée dans rangs professionnels en Slovaquie lors des deux années précédentes lui a été utile.
Cela dit, ce sont les qualités offensives de Honzek, de même que sa créativité à l'intérieur de la ligne bleue offensive, qui sont les éléments les plus intrigants de son profil. Il y a certaines phases de son jeu qui mettent à l'avant-plan sa force physique, mais il demeure en premier lieu un attaquant de finesse, et c'est ce qui risque de faire de lui un choix parmi les 32 premiers.
En zone offensive, Honzek est certainement un joueur multidimensionnel. Son lancer des poignets est assez lourd pour déjouer les gardiens à bonne distance, tandis que sa dextérité, combinée à sa taille, lui permettent de s'avancer davantage vers le haut de l'enclave. Plus l'année avançait à Vancouver, plus on le voyait à l'aise de couper seulement une fois arrivé à la hauteur des cercles, plutôt que de décocher des tirs à plus bas pourcentage de réussite. Il parvient aussi à bien calculer la trajectoire de ses compagnons de trio en mouvement. En avantage numérique, Honzek ne représente pas uniquement une menace de tir; il sait aussi repérer ses coéquipiers démarqués à l'embouchure du filet.
Somme toute un bon patineur pour un joueur de près de 200 lbs, il arrive à générer de la puissance en quelques enjambées, mais sa technique gagnerait beaucoup à être raffinée. Par moments en 2022-2023, les fins de présence étaient plus ardues pour Honzek, qui continue d'apprendre comment tirer le plein potentiel que lui offre son physique. On aimerait aussi le voir plus hargneux, alors qu'il tend à être sélectif dans son niveau de combativité.
22. Axel Sandin Pellikka, DD – 5 pieds 11 pouces / 180 lbs – Skellefteå (SHL/J20)
DDN : 11 mars 2005
Reculons de cinq mois et Sandin Pellikka aurait probablement retrouvé son nom parmi les 15 premiers. Au sein d'une brigade défensive suédoise moins bien garnie qu'à l'habitude, le droitier s'est révélé au grand public grâce à une prestation inspirée au Mondial des moins de 20 ans, à Halifax, alors qu'il n'avait même pas encore fêté ses 18 ans. Tôt dans la compétition, son instructeur en a fait l'un de ses joueurs les plus utilisés tant il jouait avec confiance.
Faisant preuve d'un calme désarmant en récupération de rondelle et en relance de l'attaque, son nom s'est rapidement mis à circuler parmi les noms à surveiller de près en seconde moitié de saison, surtout au sein d'une cuvée des plus faibles à la ligne bleue. Étienne Morin et Lukas Dragicevic sont parmi les seuls arrières aussi doués que Sandin Pellikka en transition dans ce repêchage.
Sa couverture défensive n'est pas la plus hermétique, mais il n'est pas non plus au dépourvu lorsque son club est sous pression. La majeure partie de ses jeux défensifs sont réalisés en zone neutre et à sa ligne bleue défensive, où il freine sa bonne part de montées rivales.
Et justement, cette seconde moitié de saison a été ponctuée de moments de doute pour Sandin Pellikka, dont le rendement décevant en SHL après les fêtes lui a valu une rétrogradation en février. Plutôt que de dominer la compétition au niveau junior, en J20 Nationell, la progression du droitier a plutôt semblé stagner. Peut-être a-t-il vécu un certain épuisement en revenant à la maison? Toujours est-il qu'il a bien mieux paru en avril au Mondial M18, jouant régulièrement plus de 22 minutes par match pour la Suède, médaillée d'argent du tournoi. Est-ce la version de Sandin Pellikka qu'il faut garder en tête pour la suite des choses?
23. Eduard Šalé, AD – 6 pieds 1 pouce ¾ / 175 lbs – Brno (Extraliga)
DDN : 10 mars 2005
Le cas de Šalé est l'un des plus fascinants de cette 1re ronde. On parle ici d'un hockeyeur de grand talent scruté à la loupe depuis deux ans, car il dominait des groupes d'âge supérieurs au sien. En partie par sa faute, en raison de résultats décevants, mais peut-être aussi, car les attentes fondées en lui par certains recruteurs étaient surdimensionnées, sa cote de popularité en a pris pour son rhume depuis l'automne, au point où à peu près personne ne le voit désormais trouver preneur au sein du top-10.
Le rendement global de l'ailier tchèque a été au mieux inconstant en 2022-2023, outre une prestation honorable au sein d'un puissant trio offensif au Mondial junior M20. En compagnie de Jiří Kulich et Matyas Sapovaliv, sa vision du jeu, son flair pour le filet et la qualité de son tir étaient à l'avant-plan plus qu'à tout autre moment de la dernière année. Mais avec Brno en première division tchèque, ainsi qu'au M18 des 5 Nations, on a vu une version bien plus effacée.
C'est d'ailleurs un peu à l'image de ce que Šalé propose durant une rencontre : plusieurs étincelles laissant entrevoir sa créativité et son dynamisme, entrecoupées de longues périodes où on ne le remarque à peu près pas. Pour un joueur ayant goûté au hockey professionnel rapidement, il reste une part d'immaturité flagrante à son jeu.
Šalé ne joue pas avec énormément d'énergie lorsque son club n'est pas en possession de la rondelle. Mais ne commettez pas l'erreur de lui laisser de l'espace lorsqu'il décampe sur l'aile et prend de la vitesse. Il rôde autour de l'action tel un requin, prêt à faire payer la défense adverse pour un moment d'inattention. Sauf que pour toutes les situations où Šalé sème le chaos en contre-attaque, il y a aussi une panoplie de moments où il nuit à l'effort défensif de ses partenaires de jeu.
24. Daniil But, AG – 6 pieds 5 pouces / 203 lbs – Yaroslavl (KHL/MHL)
DDN : 15 février 2005
Seuls les recruteurs régionaux basés un peu partout en Russie ont pu assister en personne à des matchs de But et ses compatriotes, rajoutant une couche de complexité à un mandat déjà pas simple.
Fils d'Anton But, qui a joué pendant 17 saisons dans la KHL et précédemment dans la Russian Super League, son ancêtre, Daniil But présente un coffre d'outils qu'on ne voit pas si souvent : il est massif à 18 ans, possède le genre de dextérité généralement réservée à des joueurs plus petits, s'implique dans toutes les phases du jeu plutôt que de se fier à son avantage de taille, et peut à la fois fabriquer des jeux pour ses compagnons de trio et marquer avec régularité.
Il y aura évidemment un paquet de considérations autres que le talent brut de l'ailier russe, mais puisqu'il uniquement question ici de potentiel, But peut difficilement être ignoré au sein du top-32.
25. Bradly Nadeau, AG – 5 pieds 10 pouces ¼ / 160 lbs – Penticton (BCHL)
DDN : 5 mai 2005
De Tyson Jost à Alex Newhook en passant par Dennis Cholowski et Dante Fabbro, l'historique récent des hauts choix de repêchage issus de la BCHL n'est pas le plus tendre envers ce circuit de développement. Et pourtant, malgré cette tendance, les outils offensifs de Nadeau sont trop beaux pour qu'on résiste trop longtemps à piger à nouveau dans la ligue de la Colombie-Britannique.
Après une production absurde de 113 points en 54 matchs (le plus haut total par un joueur de moins de 18 ans en BCHL depuis Kyle Turris en 2006-2007), Nadeau a ponctué sa saison spectaculaire avec les Vees en recevant le titre de joueur par excellence des éliminatoires, durant lesquelles il a ajouté 35 points en 17 matchs.
La façon dont le duo de frères Nadeau – formé de Bradly et de l'aîné Josh – a pris d'assaut le filet des gardiens adverses soir après soir était pratiquement injuste. Des recruteurs ayant assisté en personne aux matchs des Vees en 2022-2023 soutiennent qu'il fallait être présent dans l'amphithéâtre pour avoir une pleine compréhension de la vélocité qui se dégage des lancers sur réception de Bradly. Outre Connor Bedard – et peut-être Matvei Michkov, dépendamment à qui vous posez la question –, aucun joueur dans cet encan n'est apte à tromper la vigilance d'un gardien sans que celui-ci ait la vue voilée de manière aussi franche que lui.
Jeter son dévolu sur Nadeau entre les choix 20 et 32 comporte certainement une part de risque plus grande qu'avec d'autres espoirs de ce segment du repêchage. Il est toujours périlleux de miser sur un joueur ayant épaté la galerie en bonne partie sur l'attaque massive (40 % de ses points en 2022-2023) et évolué au sein d'une équipe trop forte pour la ligue, mais un tel niveau de créativité offensive, autant comme passeur que comme tireur, ne peut être ignoré.
En 2023-2024, Nadeau disputera sa saison freshman dans la NCAA, après s'être engagé à jouer avec l'Université du Maine, qui évolue au sein de la division Hockey East.
26. Gavin Brindley, AD – 5 pieds 8 pouces ½ / 165 lbs – Michigan (NCAA)
DDN : 5 octobre 2004
Brindley a disputé sa saison de 18 ans au sein du programme des Wolverines, une superpuissance des rangs collégiaux américains, après deux campagnes passées au sein de l'USHL. L'un des plus vieux joueurs admissibles à ce repêchage, l'ailier américain ne laisse pas sa petite taille l'empêcher d'être l'un des joueurs les plus féroces. Fidèle au poste quand le jeu se passe dans la circulation lourde, Brindley est tenace en échec-avant sur chaque présence.
Discret en début de saison dans la NCAA (un seul but à ses 20 premiers matchs dans le Big-10), la sélection de Brindley en vue du Mondial junior des moins de 20 ans a servi de tremplin pour le reste de sa saison. Très efficace au sein du 3e trio américain dans les Maritimes, il a semblé trouver une confiance en ses habiletés offensives qui s'est transposée à son retour au Michigan. À partir de ce moment, les points ont commencé à s'accumuler à un rythme impressionnant pour Brindley, aidé sans doute par l'excellence de son joueur de centre Adam Fantilli. C'est ainsi qu'il a terminé sa saison freshman avec 12 buts et 26 aides pour 38 points en 41 matchs.
Brindley n'est pas de la même trempe que Zach Benson, un autre ailier de petit gabarit ayant un profil similaire. Du moins pas en ce qui a trait à ses habiletés de buteur et de passeur. Par ailleurs, Brindley est plus vieux de sept mois, ce qui est non négligeable. Mais dans plusieurs phases du jeu, dont l'implication défensive, le positionnement, le niveau de combativité et la volonté de converger vers le filet même s'ils doivent défier des adversaires plus costauds, ces deux espoirs ne sont pas si loin l'un de l'autre.
27. Andrew Cristall, AG – 5 pieds 9 pouces ½ / 175 lbs – Kelowna (WHL)
DDN : 4 février 2005
Quoi écrire au sujet de Cristall qui n'a pas déjà été dit (et redit) au fil des derniers mois? Vous cherchez un espoir au potentiel stratosphérique, mais qui risque aussi fort bien de n'être qu'une éternelle vedette des rangs mineurs? Ce dynamo des Rockets de Kelowna est le candidat tout désigné. Déjà, on peut s'imaginer la teneur des discussions que tiendront les 32 personnels de recruteurs à son sujet en début de semaine prochaine, à Nashville; il serait hyper surprenant que Cristall fasse l'unanimité autour de la table.
Déjà au-delà de la barre du point par match à 16 ans avec les Rockets, Cristall a enchaîné avec le genre de production offensive qu'on croirait digne d'un jeu vidéo (95 points en ayant raté 15 rencontres de son club). Une telle récolte aurait peut-être frappé l'imaginaire encore davantage si Connor Bedard n'avait pas fait… 48 points de mieux!
Lorsqu'il joue en pleine confiance en ses moyens, Cristall est réellement impressionnant à voir aller. Mais à l'inverse du spectre, lorsqu'on l'a sorti de sa zone de confort avec Kelowna cette saison, il a livré certaines des pires performances offertes par un espoir admissible à ce repêchage. Rien pour aider les points de vue si polarisants à son égard.
Si certains croyaient encore justifiable une place au sein du top-15 même après l'élimination rapide de son club – il a été limité à un point en quatre matchs –, le rendement bien pâle et effacé de Cristall au M18 quelques jours plus tard a déclenché une autre alarme.
Certains magiciens en possession de rondelle sont parvenus à faire fi de leur petite taille dans la meilleure ligue au monde. D'autres ont échoué lamentablement, et n'avaient simplement pas les habiletés complémentaires pour occuper un autre rôle dans la LNH. Dans quel groupe se retrouvera Cristall?
28. Michael Hrabal, G – 6 pieds 6 pouces ¾ / 215 lbs – Omaha (USHL)
DDN : 20 janvier 2005
L'ère des géants devant les buts dans la LNH n'est pas encore révolue, mais elle a changé par rapport à ce qui était demandé aux Mikko Koskinen, Devan Dubnyk et Robin Lehner par exemple. On ne demande plus seulement à ces gardiens de grande taille de couvrir autant d'espace possible en étant économiques dans leurs mouvements. On cherche aussi à ce qu'ils soient athlétiques et que leurs déplacements latéraux soient parmi les meilleurs. Hrabal est possiblement le seul portier de cette cuvée qui coche toutes ces boîtes à 18 ans. Même s'il est colossal entre les poteaux, ses entraîneurs ne lui ont pas retiré cette envie de réaliser des arrêts acrobatiques et désespérés.
Ses chiffres avec Ohama dans l'USHL (,908 d'efficacité et 2,86 de moyenne de buts alloués) ne vous feront pas tomber en bas de votre siège. Mais tenez compte du fait qu'il s'alignait pour l'avant-dernier club au classement du circuit. Les Lancers ne lui ont pas non plus fait de cadeau en inscrivant 27 filets de moins que la 2e pire formation à ce chapitre.
Si son rendement à l'international avec l'équipe tchèeque est un reflet plus fidèle de ce qui l'attend, disons que Hrabal mérite qu'on réfère à lui comme étant le gardien ayant le plus haut potentiel en 2023.
À compter de l'automne prochain, Hrabal débutera son séjour dans les rangs collégiaux américains devant la cage des Minutemen de l'Université du Massachussetts.
29. Otto Stenberg, AG/C – 5 pieds 11 pouces / 185 lbs – Frölunda (SHL/J20)
DDN : 29 mai 2005
Stenberg a fait écarquiller bien des yeux avec une production de 16 points en sept matchs en tant que membre-clé de l'offensive de la Suède au Mondial M18. Étrangement, les excellents résultats compilés en équipe nationale font quelque peu contraste avec sa discrétion observée dans le circuit J20 Nationell.
Les attentes envers Stenberg étaient élevées avant le coup d'envoi de la saison, et son lent départ des blocs l'a tassé de la conversation jusqu'à un certain point. Ses 26 points en 29 rencontres dans les rangs juniors ne sont pas ceux qu'on voit généralement de la part d'un espoir suédois aspirant à être un choix de 1re ronde. Cependant, il est impossible d'ignorer la cadence à laquelle il a terminé l'année, c'est-à-dire avec 17 buts à son compteur entre le 11 mars et la fin avril.
En Suisse, une large portion de l'attaque suédoise passait par Stenberg, tant à forces égales qu'en avantage numérique. Comme nous l'avons déjà mentionné, le Mondial M18 de 2023 n'était pas l'une des éditions les plus relevées, mais il n'en demeure pas moins que la domination de Stenberg était par moments franchement impressionnante. Très peu de joueurs dans ce tournoi ont réussi aussi fréquemment que lui à semer la désorganisation en territoire adverse, notamment grâce à sa combinaison de rapidité et d'aptitude à attaquer avec des angles qui déstabilisent l'adversaire. À moindre échelle, cette capacité à prolonger des séquences offensives a aussi été visible en SHL.
On ne saurait prétendre que sa performance au Mondial M18 est un échantillon représentatif du potentiel offensif de Stenberg, sauf que les éléments sont en place pour qu'à terme, il devienne un joueur de 2e trio des plus efficaces.
30. Tanner Molendyk, DG – 5 pieds 11 pouces / 181 lbs – Saskatoon (WHL)
DDN : 3 février 2005
Vers la fin de la 1re ronde, les joueurs possédant une qualité considérée parmi l'élite peuvent être toujours disponibles, mais cela s'accompagne ordinairement d'une ou plusieurs lacunes.
Dans le cas de Molendyk, cette qualité appartenant à l'élite, c'est sa fluidité remarquable sur patins, ainsi que son accélération. En fait, pour ce qui en est des techniques de patinage, qu'il s'agisse des virages brusques, des pivots, des déplacements latéraux ou de sa vitesse de pointe en ligne droite, le gaucher des Blades n'a rien à envier à qui que ce soit… au point où il serait intéressant de le voir en compétition face à Oliver Moore.
Bien que Molendyk utilise à bon escient cet avantage évident sur le reste de la compétition, on ne peut dire de lui qu'il a un jeu offensif très raffiné. En transition, il peut entrer en zone adverse aisément et tirer au filet, ou bien passer vers un coéquipier en retrait, mais il est rare que ce sera fait de manière épatante. D'une certaine façon, le simple fait que les mains suivent les patins à ce point-ci de son développement est déjà une petite victoire en soi.
Le positionnement défensif de Molendyk aurait besoin de raffinement, alors qu'il lui arrive de perdre son homme près de la ligne des buts. Rien à redire cependant sur la qualité de ses contres en zone neutre; sa mobilité hors pair lui permet de rester à tout moment en bonne posture pour éteindre la menace avant même qu'elle ne se rende à sa ligne bleue défensive. À ce chapitre, peu font mieux que Molendyk dans ce repêchage, lui donnant un argument supplémentaire auprès des recruteurs.
31. Riley Heidt, C/AG – 5 pieds 11 pouces / 179 lbs – Prince George (WHL)
DDN : 25 mars 2005
N'est pas un marqueur de près de 100 points dans la LCH à 17 ans qui veut. S'alignant avec une équipe de milieu de peloton à Prince George, Heidt a amélioré de 39 points sa production de l'année dernière, complétant la saison avec 97 points, dont 72 mentions d'aide. Bref, le genre de production offensive qui tend à justifier sa sélection au 2e échelon par les Cougars à l'encan bantam de la WHL de 2020, derrière un certain Connor Bedard.
Le travail en avantage numérique a été central à ce que Heidt prenne le 5e rang des pointeurs de la Ligue de l'Ouest. En fait, il s'avère par une marge considérable de 10 % le joueur de cette cuvée ayant accumulé la plus haute proportion de ses points à cinq contre quatre, à 45 %, contre 35 % pour Andrew Cristall, autre dynamo offensif de la division « B.C. », qui est son plus proche poursuivant.
Plusieurs de ses aptitudes offensives obtiennent de bonnes notes, dont la qualité de ses feintes (il manipulait ses adversaires avec aisance grâce à son maniement de bâton), son calme avec la rondelle et sa capacité à détecter rapidement la meilleure option de passe. Son lancer sur réception n'est pas vilain non plus, bien qu'il ne s'en serve pas suffisamment.
Comme tant de joueurs d'avant de moins de 6 pieds, une question demeurant en suspens consistera à déterminer à quel point l'espace restreint de la LNH en transition offensive viendra hypothéquer l'une des facettes les plus importantes du jeu de Heidt.
32. Jayden Perron, AD – 5 pieds 9 pouces / 166 lbs – Chicago (USHL)
DDN : 11 janvier 2005
De tous les espoirs de l'USHL disponibles à ce repêchage, aucun n'a fait mieux que les 72 points (24-48) de Perron, un Canadien ayant fait le choix de traverser la frontière avant la saison 2021-2022. Comme plusieurs ailiers mesurant moins de 5 pieds 10, les chances de voir Perron dégringoler au-delà du 50e rang (et peut-être même en 3e ronde) sont bien réelles, d'autant plus qu'au-delà de sa créativité offensive qui est hors norme, il n'affiche pas le profil le plus complet. De ne pas jouer à l'intérieur n'a pas posé problème en USHL, mais la réalité qui l'attend sera toute autre.
Joueur hyper dynamique, Perron a eu le luxe d'œuvrer aux côtés de son jeune compatriote Macklin Celebrini avec le Steel ces derniers mois. Autant cela peut avoir aidé à gonfler ses statistiques de bénéficier de la présence du favori à être le 1er choix au total en 2024, il faut tout de même reconnaître que ce n'est pas donné à tout le monde de jouer à la même cadence que celle d'un joueur d'élite. Certains soirs, Perron est quasi impossible à stopper à l'intérieur de la ligne bleue offensive tant il est agile et évasif. Il arrive à solutionner des problèmes sans qu'on lui concède plus qu'une fraction de seconde; ses coéquipiers n'ont qu'à bien se tenir.
Lorsqu'il s'agit de distribuer la rondelle, Perron se retrouve dans la même conversation que les Gracyn Sawchyn, Riley Heidt et Andrew Cristall. Mais contrairement aux deux premiers, qui semblent aptes à aider la cause de leur équipe sur les 200 pieds de la patinoire, des questions subsistent quant aux chances de Perron d'en faire autant chez les pros.
Ainsi, l'étendue des dénouements possibles est assez restreinte pour l'étoile du Steel : il pourrait devenir un ailier de 2e trio et une valeur sûre au sein de l'avantage numérique, multipliant les jeux renversants… ou bien un joueur marginal qui travaille trop souvent en périphérie pour gagner la confiance de ses entraîneurs. Perron s'est engagé à jouer avec l'Université de North Dakota à compter de l'an prochain, et son passage dans la NCAA sera crucial afin d'améliorer tout ce qui ne concerne pas la phase offensive du jeu.
***
33. Mikhail Gulyayev, DG – 5 pieds 10 pouces / 172 lbs – Omsk (MHL/KHL)
DDN : 26 avril 2005
34. Nick Lardis, AD – 5 pieds 11 pouces / 168 lbs – Hamilton (OHL)
DDN : 8 juillet 2005
35. Oliver Bonk, DD – 6 pieds 1 pouce ½ / 180 lbs – London (OHL)
DDN : 9 janvier 2005
36. Ethan Gauthier, AD – 5 pieds 11 ½ / 183 lbs – Drummondville (LHJMQ)
DDN : 26 janvier 2005
37. Lukas Dragicevic, DD – 6 pieds 1 pouce / 194 lbs – Tri-City (WHL)
DDN : 25 avril 2005
38. David Edström, C – 6 pieds 3 pouces / 185 lbs – Frölunda (J20)
DDN : 18 février 2005
39. Danny Nelson, C – 6 pieds 3 / 212 lbs – Prog. de développement américain (USDP)
DDN : 3 août 2005
40. Étienne Morin, DG – 6 pieds / 180 lbs – Moncton (LHJMQ)
DDN : 9 mars 2005
41. Anton Wahlberg, C – 6 pieds 3 pouces ¼ – Malmö Jr. (J20) DDN : 4 juillet 2005
DDN : 4 juillet 2005
42. Oskar Fisker Mølgaard, C – 5 pieds 11 pouces ¾ / 166 lbs – HV71 (SHL)
DDN : 18 février 2005
43. Koehn Ziemmer, AD – 6 pieds ¼ / 210 lbs – Prince George (WHL)
DDN : 8 décembre 2004
44. Theo Lindstein, DG – 6 pieds / 185 lbs – Brynäs (Allsvenskan)
DDN : 5 janvier 2005
45. Kalan Lind, AG – 6 pieds ¼ / 158 lbs – Red Deer (WHL)
DDN : 25 janvier 2005
46. Beau Akey, DD – 6 pieds / 175 lbs – Barrie (OHL)
DDN : 11 février 2005
47. Kasper Halttunen, AD – 6 pieds 3 pouces ¼ / 215 lbs – HIFK (SM-Liiga)
DDN : 7 juin 2005
48. Luca Cagnoni, DG – 5 pieds 9 pouces / 182 lbs – Portland (WHL)
DDN : 21 décembre 2004
49. Hunter Brzustewicz, DD – 5 pieds 11 pouces ¾ / 190 lbs – Kitchener (OHL)
DDN : 29 novembre 2004
50. Caden Price, DG – 6 pieds ½ / 190 lbs – Kelowna (WHL)
DDN : 24 août 2005
51. Charlie Stramel, C – 6 pieds 3 pouces / 222 lbs – Wisconsin (NCAA)
DDN : 15 octobre 2004
52. Mathieu Cataford, C – 5 pieds 11 pouces / 190 lbs – Halifax (LHJMQ)
DDN : 1er mars 2005
53. Matthew Mania, DD – 6 pieds 1 / 180 lbs – Sudbury (OHL)
DDN : 11 janvier 2005
54. Trey Augustine, G – 6 pieds 1 pouce ¼ / 190 lbs – Prog. de développement américain (USDP)
DDN : 23 février 2005
55. Aram Minnetian, DD – 5 pieds 11 pouces / 185 lbs – Prog. de développement américain (USDP)
DDN : 19 mars 2005
56. Felix Nilsson, C – 6 pieds ½ / 180 lbs – Rögle Jr. (J20)
DDN : 22 juin 2005
57. Jacob Fowler, G – 6 pieds 1 pouce / 212 lbs – Youngstown (USHL)
DDN : 24 novembre 2004
58. Quinton Burns, DG – 6 pieds 1 pouce ¼ / 180 lbs – Kingston (OHL)
DDN : 14 avril 2005
59. Aydar Suniev, AG – 6 pieds 1 pouce ½ / 192 lbs – Penticton (BCHL)
DDN : 16 novembre 2004
60. Coulson Pitre, AD – 6 pieds ¾ / 170 lbs – Flint (OHL)
DDN : 13 décembre 2004
61. Felix Unger-Sörum, AD – 5 pieds 11 pouces / 168 lbs – Leksand Jr. (J20)
62. Alex Ciernik, AG – 5 pieds 10 pouces ¼ / 174 lbs – Södertälje (Allsvenskan)
DDN : 8 octobre 2004
63. William Whitelaw, AD – 5 pieds 8 pouces ¾ / 175 lbs – Youngstown (USHL)
DDN : 5 février 2005
64. Lenni Hämeenaho, AD – 6 pieds 1 pouce / 185 lbs – Ässät (SM-Liiga)
DDN : 7 novembre 2004
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