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Wednesday, August 23, 2023

Rondelle libre | L'échange de l'été - La Presse

À certains égards, l’acquisition d’Erik Karlsson par les Penguins de Pittsburgh rappelle son acquisition par les Sharks de San Jose quelques années plus tôt.

San Jose possédait déjà l’un des meilleurs défenseurs droitiers offensifs de la Ligue nationale de hockey, Brent Burns, fort d’une saison de 67 points en 2017-2018, à l’arrivée de Karlsson en Californie. En avaient-ils besoin de deux au profil semblable ?

Les Sharks constituaient encore une puissance lors de la transaction. Ils venaient de connaître une saison de 100 points, avaient atteint le deuxième tour, après avoir participé à la finale de la Coupe Stanley deux ans plus tôt. À part Joe Thornton, l’âge des membres du noyau se situait entre la fin vingtaine et le début de la trentaine.

L’équipe a amassé un point de plus avec Karlsson en 2018-2019 (celui-ci a néanmoins raté 29 matchs) et atteint le carré d’as. La chute fut brutale par la suite : 29e, 26e, 22e et 29e au classement général.

Karlsson vient de connaître une saison extraordinaire à 33 ans. Il est devenu le premier défenseur depuis Brian Leetch en 1992 à franchir la marque des 100 points. Il a remporté son troisième trophée Norris en carrière, malgré les insuccès de son club et une fiche de -26, qu’on peut imputer en partie à la faiblesse des Sharks.

Les Penguins et leur nouveau président et directeur général Kyle Dubas croient avoir trouvé la pièce manquante pour aspirer à nouveau à la Coupe Stanley en 2024.

« Plusieurs sont sceptiques, mais s’ils veulent parier contre l’entraîneur Mike Sullivan, contre Sidney Crosby, Evgeni Malkin et Kris Letang, ils peuvent le faire, mais je vais parier sur eux », confiait Dubas au site NHL. com mercredi.

Comme les Sharks, Pittsburgh possède déjà l’un des meilleurs défenseurs droitiers de la Ligue nationale de hockey, Letang. Mais contrairement à San Jose il y a cinq ans, les Penguins vivent un déclin. Ils ont raté les séries pour la première fois depuis 2006 et n’ont pas franchi le premier tour depuis cinq ans.

Malgré une très bonne saison de sa part, le trio légendaire des Penguins ne rajeunit pas. Crosby et Letang ont désormais 36 ans, Malkin 37. On ne gagne pas de Coupes Stanley avec des leaders de 35 ans et plus.

Si Pittsburgh y parvient en 2024, il serait le premier à le faire dans l’histoire récente et il faudra envoyer le scénario à Hollywood quand la grève des acteurs prendra fin.

Faut-il pour autant décrier cet échange ? Pas nécessairement. Il est légitime de vouloir offrir au plus grand joueur de l’histoire de cette équipe depuis Mario Lemieux une ultime chance de remporter un championnat.

Dubas n’a pas payé un prix exorbitant non plus : des choix de premier tour en 2024 et deuxième tour en 2025. On a réussi à se conformer à la masse salariale malgré l’énorme salaire de Karlsson en larguant Jeff Petry, Mikael Granlund, Jan Rutta et Casey DeSmith dans la foulée de la transaction. Il faut louer la créativité et l’audace de Dubas.

Mais Karlsson répond-il à un besoin criant ? Les Penguins ont terminé au 14e rang en supériorité numérique l’an dernier avec un taux fort respectable de 21,7 %. Les meneurs à ce chapitre, les Oilers d’Edmonton, ont survolé la compétition avec un taux de succès de 32 %, six points de plus que les détenteurs du deuxième rang, les Maple Leafs de Toronto.

Peut-être Karlsson permettra-t-il à Pittsburgh de remporter quelques matchs supplémentaires avec des buts opportuns en supériorité numérique, mais il remplacera sur la première vague Kris Letang, déjà très performant en pareilles circonstances.

Malgré la présence de stars offensives, Pittsburgh peut marquer avantage. L’équipe a terminé au 16e rang à ce chapitre. Mais le club vient au 19e rang pour les buts accordés et au 16e rang en infériorité numérique. Karlsson ne viendra pas régler cet aspect du jeu.

Les Penguins ont perdu Brian Dumoulin au profit du Kraken de Seattle cet été. Dumoulin constituait le fidèle partenaire de Letang depuis huit ans. Même s’il jouait plus de 20 minutes par rencontre, Dumoulin n’était cependant plus que l’ombre de lui-même depuis une sérieuse blessure à la cheville subie il y a quelques saisons.

On le remplace par Ryan Graves, 28 ans, obtenu sur le marché des joueurs autonomes pour six ans, moyennant 27 millions. Graves formait une solide deuxième paire au New Jersey avec John Marino, un ancien des Penguins, et les deux ont contribué à faire des Devils l’une des équipes les plus efficaces en infériorité numérique. Graves, 6 pieds 5 pouces et 220 livres, répond à une lacune chez les Penguins.

Dubas a aussi obtenu un ailier efficace pour l’un de ses trios offensifs, Reilly Smith, fraîchement auréolé de gloire à Vegas. Smith, 32 ans, vient de connaître une saison de 26 buts et 56 points. Il a été acquis pour un choix de troisième tour en 2024. Il remplacera dans la formation Jason Zucker, désormais avec les Coyotes de l’Arizona. Zucker a marqué 27 buts l’an dernier.

Enfin, Lars Eller viendra combler un vide au centre du troisième trio. Eller, 34 ans, a signé un contrat raisonnable de 2,4 millions par saison pour deux ans.

En bref, les acquisitions de Dubas sont intéressantes. Espérons que les Penguins puissent en profiter parce que l’après-Crosby sera brutal.

Avec un club aussi vieux et seulement trois choix de premier tour au cours des neuf dernières cuvées, quatre choix de deuxième tour déjà échangés ou à la retraite prématurément, pas de choix de premier et troisième tours en 2024 et aucun choix de deuxième tour en 2025, les vedettes seront difficiles à remplacer à Pittsburgh…

Elias Pettersson hésite…

PHOTO DARRYL DYCK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Elias Pettersson

Les Canucks de Vancouver retiennent leur souffle. Les négociations de contrat avec leur centre numéro un, Elias Pettersson, 24 ans, 102 points l’an dernier, n’avancent pas.

Pettersson en sera à la dernière année de son contrat cet hiver. Il deviendra ensuite joueur autonome avec compensation, avec droit à l’arbitrage, mais il ne sait toujours pas s’il veut s’engager à long terme avec les Canucks.

« J’ai mis une pause sur les négociations, a-t-il confié cette semaine depuis Stockholm à l’occasion de la tournée médiatique européenne de la LNH. Il me reste un an. Je veux me concentrer sur mon entraînement estival et la prochaine saison. Je n’ai pas de réponse moi-même (sur la durée du prochain contrat). »

Vancouver a participé aux séries éliminatoires une seule fois en huit ans et a changé d’entraîneur trois fois depuis 2017. On comprend Pettersson d’hésiter.

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