La Canadienne Leylah Annie Fernandez s'est offert la plus grande victoire de sa vie, vendredi, à New York, lorsqu'elle a vaincu la no 3 mondiale Naomi Osaka en trois manches de 5-7, 7-6 (7/2) et 6-4 au troisième tour des Internationaux des États-Unis.
Sur le prestigieux court Arthur-Ashe, la joueuse de 18 ans a lutté avec fougue, acharnement et détermination devant un public qu’elle a finalement su rallier à sa cause au fur et à mesure que sa confiance augmentait.
Pourtant, bien peu d’observateurs croyaient en ses chances. L’important, c’est qu’elle y croyait.
Avant même que le match ne débute, je savais que je pouvais gagner, a dit Fernandez, frondeuse, sur le terrain après sa victoire. La foule a fait une grande différence. Merci à mes amis new-yorkais de m’avoir aidé à remporter cette victoire.
Fernandez n’a jamais paru intimidée par la qualité et la notoriété de sa rivale. Plus menue et moins puissante que La Japonaise, la Lavalloise a compensé par sa combativité à toute épreuve.
Les deux joueuses avaient fait jeu égal au pointage jusqu’à 5-5 dans les deux premières manches. Les grandes championnes savent quand et comment accélérer quand il le faut et Naomi Osaka est une grande championne. En première manche, la Japonaise a remporté les neuf derniers échanges pour s’imposer 7-5.
En deuxième manche, Osaka a aussi brisé le service de sa rivale à 5-5. Quand la puissante serveuse s’est amenée sur la ligne de fond, à peu près tout le monde au court Arthur-Ashe croyait que Fernandez allait devoir ranger sa raquette et quitter poliment après environ une heure de jeu.
C’était bien mal la connaître.
Je voulais rester sur le court plus longtemps pour offrir un meilleur spectacle à la foule, a dit Fernandez, tout sourire. Une heure, ce n’était pas assez.
La petite gauchère a brisé Osaka avant de complètement dominer le bris d’égalité au compte de 7-2 et c’est Osaka, après avoir perdu le contrôle de son coup droit, qui a maltraité sa raquette, en la frappant violemment sur le court avant de la lancer deux fois.
Fernandez a conservé l’ascendant sur sa rivale en début de troisième manche en brisant son service dès le premier jeu. Osaka, fort contrariée, a même été réprimandée par l’arbitre après avoir frappé une balle de rage dans les hauteurs du stade.
La Québécoise, de plus en plus démonstrative, a continué à courir toutes les balles et à se battre. Elle n’a pas flanché quand elle s’est installée au service à 5-4. Elle a classé l’affaire dès sa première balle de match, sans céder le moindre point à sa rivale.
Ça prenait des nerfs d’acier. Fernandez a gardé son calme dans les bons et les moins bons moments, et surtout quand Osaka s’énervait.
Je ne me concentrais pas sur Naomi, mais sur moi et sur ce que j’allais faire. C’était une journée au bureau comme les autres, a-t-elle ajouté au micro du réseau TSN. J’ai travaillé fort au cours des dernières années et je suis là où je voulais être.
Naomi Osaka tentait de défendre son titre acquis en 2020 à New York. Elle avait remporté quatre des six derniers tournois du grand chelem disputés sur surface dure.
En point de presse, la Japonaise a annoncé qu’elle prenait une nouvelle pause de tennis. Les yeux humides, elle a exprimé son malaise.
Elle a dit que les victoires la soulageaient plus qu’elles ne la rendaient heureuse, tandis que les défaites la rendaient très triste.
Je ne crois pas que ce soit normal
, a conclu la Japonaise.
De son côté, Leylah Annie Fernandez jouera de nouveau dimanche. Elle affrontera l’Allemande Angelique Kerber (no 16) à sa première présence au quatrième tour d’un tournoi du grand chelem.
Je m’attends à un autre dur combat
, a analysé Fernandez.
Dire qu’au même moment, à quelques mètres de là, Félix Auger-Aliassime (no 12) offrait aussi un spectacle extraordinaire au public new yorkais. Le Québécois de 21 ans a aussi obtenu son billet pour le 4e tour après une lutte de près de quatre heures contre l’Espagnol Roberto Bautista Agut (no 18).
Auger-Aliassime s’est accroché pour s'imposer en cinq manches (plus de détails ci-dessous). Du coin de l’œil, pendant son match, il a senti qu’il se passait quelque chose sur le court Arthur-Ashe.
J’ai vu à un certain moment qu’elle menait par un bris en troisième manche et ensuite je n’ai plus rien vu, a dit Auger-Aliassime, tout sourire sur le terrain après son match. C’est formidable. C’est une joueuse et une personne extraordinaire. Je suis très heureux pour elle et j’espère que sa performance va inspirer plusieurs enfants au pays.
Vous souvenez-vous de la dernière fois que deux Québécois ont fait vibrer en même temps le court Arthur-Ashe, le court Louis-Armstrong, un pays et une province en entier? Non? C’est normal, parce que ce n’était jamais arrivé.
Ça pourrait arriver de nouveau dimanche. Mais d'abord, samedi, les Ontariens Bianca Andreescu et Denis Shapovalov tenteront de rejoindre leurs compatriotes au quatrième tour.
Leylah Annie Fernandez élimine Naomi Osaka à New York - Radio-Canada.ca
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