ZHANGJIAKOU | Même si sa médaille n’a pas la couleur souhaitée, Mikaël Kingsbury a inscrit une page d’histoire du ski acrobatique masculin en montant sur le podium pour une troisième fois.
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Après l’or à Pyeongchang en 2018 et l’argent à Sotchi en 2014, Kingsbury est grimpé sur la deuxième marche de l’estrade d’honneur, samedi, au parc à neige de Genting. Son pointage de 82,18 points l’a laissé tout juste derrière le Suédois Walter Wallberg qui a obtenu 83,23 points. Dauphin de Kingsbury en Coupe du monde, le Japonais Ikuma Horishima a complété le podium avec un score de 81,48, après avoir connu des ennuis lors de la première séance de qualifications, jeudi.
Un peu déçu
« C’est décevant un peu parce que j’étais champion olympique avec un seul gars à descendre, que je suis passé tellement près et qu’à 33 ans je ne sais pas si je vais participer aux Jeux de 2026, mais je ne peux pas être fâché, a exprimé Kingsbury. Bien sûr que j’aurais aimé que ma médaille soit en or, et tout le monde le sait, mais j’ai tout donné. C’est fou de voir que je suis le premier homme dans mon sport à remporter trois médailles olympiques. »
Photo Didier Debusschère
Également spécialiste des bosses, la Norvégienne Kari Traa est la seule autre athlète en ski acrobatique qui compte trois médailles à son palmarès.
Pas assez de vitesse
Dans la finale 3 qui réunissait les six meilleurs bosseurs, Kingsbury a réussi une descente sans bavure, mais qui manquait un peu de vitesse comparativement à Wallberg, qui a procuré à son pays sa première médaille d’or olympique en ski acrobatique.
« Après une grosse performance d’Ikuma qui a franchi la barre des 80 points, j’ai mis de la pression sur Walter en réussissant une bonne descente, mais il a mieux répondu que tous auraient imaginé, a raconté Kingsbury. Il a joué le tout pour le tout. C’est tout à son honneur et sa victoire est pleinement méritée. Pour ma part, j’ai tout donné et j’ai fait ce que je voulais. Je n’ai pas de regret. »
En voyant Wallberg croiser le fil d’arrivée, le bosseur de Deux-Montagnes savait que le Suédois pourrait le devancer. « Je me suis [dit] que ça allait être difficile de conserver ma première place. La vitesse a fait la différence. Après ma descente, je m’étais dit que Walter allait avoir besoin d’une grosse performance pour terminer au premier rang, et il a réussi. Bravo. »
Grande pression
La pression reliée à son statut de favori et au fait que les bosseurs ont une seule opportunité de remporter l’or a occupé une place importante dans les commentaires d’après-course de Kingsbury.
« Tu t’entraînes quatre ans pour une journée, a-t-il résumé. Je ne veux rien enlever aux autres sports, comme le patinage de vitesse, qui ont plusieurs événements, contrairement à nous où tout se passe sur une journée. Il y a beaucoup de pression à tenter de gagner une médaille aux quatre ans. Je suis fier d’avoir participé à trois Jeux olympiques et d’avoir gagné trois médailles. »
« Ce n’est pas tout le monde qui est dans mes souliers, de poursuivre le recordman pour le nombre de victoires sur le circuit de la Coupe du monde. Il y a beaucoup de pression et les attentes sont élevées. Je suis fier de la façon dont j’ai géré la pression et tout le processus olympique. Même comme champion olympique, je me suis dit que ça serait cool, les Jeux, et ce fut le cas. »
Tu es hot » – Hamelin à Kingsbury
L’équipe de Mikaël Kingsbury s’est réunie en cercle après la course et l’entraîneur Michel Hamelin avait un message pour son protégé.
« Il m’a dit “tu es hot”, a confié Kingsbury. Ce n’est pas facile les Jeux olympiques avec toute la pression et la descente supplémentaires. Je suis content d’avoir vécu les Jeux avec Michel et toute mon équipe. Après tous les sacrifices pour demeurer en santé, j’ai hâte de rentrer à la maison et de célébrer avec ma famille et ma copine. »
Hamelin était très fier de la prestation de Kingsbury. « Étant donné que son objectif était d’égaler les deux médailles d’or consécutives d’Alexandre Bilodeau, c’est certain qu’il y a une déception, comme on a pu le voir dans le visage de Mik quand il est monté sur le podium, mais nous sommes très fiers du processus qui nous a menés jusqu’à Pékin, a résumé l’entraîneur-chef de l’équipe canadienne. Ce fut plus compliqué et stressant de se rendre ici. »
« Il y avait néanmoins moins de stress en piste et Mik était plus en contrôle du plan de match, de poursuivre Hamelin. Il a commis une erreur en finale 2, mais nous avions établi différents scénarios. Le but était de gagner la dernière course. Mik avait un plan d’attaque et il a réussi sa meilleure descente en super finale. Sa deuxième place en finale 2 n’a rien changé. »
À l’instar de Kingsbury, Hamelin a salué la performance de Walter Wallberg. « Il a réussi la course de sa vie jusqu’à présent, a-t-il déclaré. Il a toujours été solide et ce n’est pas une surprise de le voir gagner, mais on l’avait moins vu il y a deux ans en raison d’une blessure. En super finale, il a bien géré le stress supplémentaire de partir en dernier et saisi l’opportunité qui se présentait à lui. Ça passait ou ça cassait. »
Déception pour Dumais
Après une première séance de qualification difficile, jeudi, Laurent Dumais souhaitait se reprendre, samedi, mais il n’a pas été capable de se qualifier pour la finale 1, où les 20 premiers poursuivaient leur route.
« Je suis très déçu de mes descentes, a-t-il débité. Je me sentais super bien au haut de la piste, mais je n’ai pas été assez propre dans mes descentes. Je m’attendais au moins à participer à la finale. Je m’attendais à plus de mon expérience olympique. »
Victime d’une hernie discale pendant la saison estivale qui lui a fait perdre la première moitié de saison, Dumais estime que sa blessure n’a pas été un facteur aux Jeux. « Je me sentais mieux ici qu’à Tremblant et à Deer Valley. On a bien géré la situation avec mon dos. »
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