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Friday, February 18, 2022

Les Canadiennes en or: la capitaine Marie-Philip Poulin écrit l'histoire - Le Journal de Montréal

PÉKIN | Ce poignard planté au fond du cœur depuis février 2018 dans cette douloureuse défaite aux mains des Américaines à Pyeongchang, Marie-Philip Poulin voulait le retirer à Pékin. En menant ses puissantes guerrières vers l’or, elle aura réussi en disputant ses meilleurs Jeux. Rien de moins. 

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Il ne faut surtout pas consulter uniquement les colonnes de ses statistiques. Il faut observer l’ensemble de l’œuvre. 

Du premier au dernier jour de ce cycle olympique rempli de défi. Une fois dans la capitale chinoise, la capitaine a laissé exprimer son talent. 

Aux cercles des mises en jeu, en échec avant, en repli, à forces égales, sur les unités spéciales, en défensive, en montrant l’exemple, etc. La liste est longue. Elle a brillé. 

Marie-Philip Poulin a fait la pluie et le beau temps jeudi lors du match contre les Américaines. On la voit ici soutirer la rondelle à la capitaine des États-Unis, Kendall Coyne Schofield.

Photo Didier Debusschere

Marie-Philip Poulin a fait la pluie et le beau temps jeudi lors du match contre les Américaines. On la voit ici soutirer la rondelle à la capitaine des États-Unis, Kendall Coyne Schofield.

Ce qui lui a permis de marquer six buts et d’empocher 17 points dans une machine bien huilée digne des plus grandes formations. 

Ses 17 points dépassent largement sa meilleure récolte olympique de sept points à Vancouver en 2010. 

Parmi ceux-ci, on connaît l’histoire de ses deux buts en finale pour procurer la victoire au Canada. En plus de ceux à Sotchi en 2014.

En fait, à ses quatre finales olympiques, elle totalise sept buts. À chacun de ses trois doublés, elle a enfilé la médaille d’or. 

Grandes occasions

« Elle est incroyable. Elle s’élève toujours dans les grands matchs, dans les moments importants, a louangé la défenseure Renata Fast. C’est incroyable ce qu’elle peut réaliser. Elle est toujours calme et prête pour ces moments. C’est une joueuse spéciale, la meilleure au monde. » 

La côtoyant aux Jeux depuis 2014, Mélodie Daoust a résumé sa performance et son importance dans l’équipe par deux phrases, surlignant son surnom.

« Elle est toujours là, présente. On le sait qu’elle est “clutch” », a-t-elle indiqué à propos de sa « Capitaine Clutch ». 

Apprenant à la côtoyer et à la comprendre depuis six ans, l’entraîneur-chef Troy Ryan a raconté qu’il tente constamment de faire un voyage dans son univers. 

« J’essaie de voir comme elle voit le jeu. C’est une joueuse si unique. Notre équipe en bénéficie énormément. Et quand elle parle, je m’assure d’écouter, car je sais qu’elle dira quelque chose de spécial. Elle a fait un boulot extraordinaire pour mener cette équipe à la victoire. » 

Des anges en or

Avec sa troisième médaille d’or au cou, la grande vedette de cette finale s’est aussi demandé pourquoi elle est si choyée de pouvoir écrire l’histoire. 

Il faut rappeler qu’en marquant dans une quatrième finale olympique jeudi, l’attaquante est devenue l’unique représentante de l’unifolié à réaliser cet exploit, tous genres confondus. 

La capitaine du Canada célébrant la victoire.

Photo AFP

La capitaine du Canada célébrant la victoire.

« Je me demande aussi comment j’arrive à réaliser ça. J’ai des anges en haut qui veillent sur moi, a-t-elle relaté en parlant de ses grands-parents
Henri-Roch, Marie-Reine et Joseph qui l’accompagnent dans tous ses moments. Ils sont là, pour moi, depuis plusieurs années. » 

Mais comme une médaille ne se gagne pas seule, évidemment, la capitaine a encensé un groupe vraiment particulier et soudé. 

D’ores et déjà, à 30 ans, Poulin a annoncé qu’elle participera au prochain cycle olympique menant à Cortina d’Ampezzo, en Italie, en 2026. Elle a une autre médaille d’or à défendre.

Pékin Express  

Du badminton au hockey

En attendant les joueuses canadiennes aux entrevues d’après-match, une jeune bénévole s’est approchée des scribes pour les féliciter pour l’or. « C’est gentil, mais c’est plutôt les filles que tu devras féliciter à leur passage. Ce sont elles qui ont mis les efforts et qui ont gagné », lui ai-je répondu. 

Niwen Liu a perçu l’accent francophone et s’est mise à discuter dans un excellent français. Elle étudie les langues à l’université de Pékin en plus des relations internationales. Son nom signifie la vitalité et la liberté. 

Son rêve est de voyager un jour en France et en Italie, mais elle n’est encore jamais sortie de son pays malgré ses 21 ans. 

Originaire de Shenzhen, elle joue au badminton. Mais après quelques semaines à travailler au glacial amphithéâtre de Wukesong, elle a découvert le hockey. 

Sarah Fillier et Marie-Philip Poulin l’ont convaincue d’essayer de patiner. 

En fait, c’est l’esprit du plan sportif de ces Jeux. Initier et mettre le peuple chinois aux sports d’hiver. 

Heureuse de son aventure, elle m’a raconté qu’au cours des trois dernières semaines, elle a fait du camping sur le parterre de l’aréna. Pas de sortie, elle y a vécu avec ses collègues jour et nuit. Quand elle sortira de la bulle olympique, elle devra respecter une quarantaine de trois semaines à domicile. 

Je n’ai pas osé lui raconter l’actualité du Québec avec les revendications contre les mesures sanitaires. Elle en avait déjà une belle image avec notre accent particulier.

Chips aux calmars 

Après une journée à l’aréna Wukesong pour la finale féminine sans vraiment pouvoir manger dans la folie de cette conquête dorée, un détour par le petit dépanneur du rez-de-chaussée de l’hôtel s’imposait. En pénurie de Doritos pour cette fringale, j’ai saisi sur une tablette dégarnie ce que je croyais être un sac de chips BBQ. Dix yuans plus tard, bien installé à écrire les histoires de l’équipe canadienne, l’odeur s’échappant du sac à l’ouverture m’a laissé perplexe. J’ai accordé une chance à ces chips à saveur de calmars grillés. Erreur.

Question de goût, mais une seule a suffi. Pas question d’en prendre une deuxième. 

Farceur, j’ai essayé de refiler le sac à notre photographe Didz. Pas fou et flairant l’arnaque, il a lu la description. Il a aussi tenté la dégustation sans y accorder une autre chance. Richard a décliné l’offre, lui qui a banni les chips de sa religion depuis 2014. On a fini ça avec un sac « d’ordinaires » à saveur américaine en attendant celle à saveur canadienne dans cinq jours.

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