Tbrekol: Patinage longue piste: Laurent aux lames d'argent

PÉKIN | Après la déception du 500 m où il a terminé au pied du podium, Laurent Dubreuil a rebondi de belle façon dans la nuit de vendredi en remportant la médaille d’argent de l’épreuve du 1000 m pour conclure ses Jeux olympiques en beauté.

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« C’est fou comme tournure d’événements », a déclaré Dubreuil, qui procure au Québec une première médaille individuelle en longue piste depuis les trois de Gaétan Boucher aux Jeux de Sarajevo en 1984. « Si on m’avait dit que j’allais gagner une médaille aux Jeux, et juste une, je n’aurais pas parié sur cette distance. Passer d’une de mes plus grosses déceptions en carrière compte tenu de la saison que je connais avec huit podiums en huit courses à un de mes meilleurs moments en six jours, c’est indescriptible. D’avoir renversé la situation, c’est le moment dont je suis le plus fier de ma carrière. »

En croisant le fil d’arrivée, Laurent Dubreuil avait peine à croire en sa réussite.

Il n’y croyait pas

Dubreuil était sur un nuage quand il a traversé la ligne d’arrivée. « Je n’y croyais pas quand j’ai traversé la ligne, a-t-il raconté. Je n’avais aucune attente même si je croyais à mes chances. La déception a été tellement grande après le 500 m que je n’aurais même pas été déçu si je n’avais pas gagné de médaille aujourd’hui. »

Patiner sans attentes a été une délivrance pour Dubreuil. « Patiner pour le fun, et léger, et me laisser aller, c’était la meilleure stratégie, mais ç’a été très, très, très difficile, a-t-il exprimé. Je n’ai pas eu de plaisir dans les derniers six jours. Maintenant, je vais en avoir pour le reste de l’année. »

Meilleur temps sur 600 m de l’histoire

Premier après le 200 m avec un temps d’ouverture de 16,09 s et occupant toujours le premier échelon après 600 m en vertu d’un chrono de 40,82 s, le patineur de Lévis a été en mesure de garder le rythme dans le dernier tour pour se glisser tout juste derrière le médaillé d’or Thomas Krol, qui a franchi le fil d’arrivée en 1 min 07,92 s, comparativement à 1 min 08,32 s pour Dubreuil. Le chrono de 40,82 s sur 600 m est le meilleur temps de l’histoire au niveau de la mer. Établie à Hamar, en Norvège, le 27 janvier 2008, la marque précédente de 40,85 s appartenait à la légende canadienne Jeremy Wotherspoon.

« J’ai la mauvaise habitude de regarder le tableau et j’ai vu que j’étais 0,7 s en avant après 600 m, a-t-il souligné. Je me suis dit que c’était possible, mais je me suis dit que Thomas termine bien plus fort que moi. Il est médaillé d’argent olympique et champion mondial sur 1500 m. Il termine en force et moi je suis un gars de 500 m. Je me suis assuré de garder ma technique et ma concentration pour viser le podium. »

« Je manque toujours de gaz à la fin d’un 1000 m, d’ajouter Dubreuil, mais je réussis habituellement à me maintenir sur le podium avec une telle avance. J’étais plus vite qu’en Coupe du monde. »

Dernière paire profitable

Dubreuil n’aime pas habituellement partir au sein de la dernière paire, mais il croit que ce fut un avantage pour ce 1000 m olympique. Il a retrouvé le champion mondial néerlandais Kai Verbij dans une paire très relevée.

« Ça ne m’a pas aidé de partir de la dernière paire au 500 m et je n’aime pas ça, mais ça m’a aidé aujourd’hui. Je voyais les temps et, à l’exception du chrono de 1 min 07,92 s de Thomas, je me disais je suis capable de les battre, ce n’est pas si vite et je suis capable de faire ça, 1 min 08 s, la glace est belle. Plus les paires avançaient, plus je croyais en mes chances. Je n’ai fait que partir vite et m’amuser sans penser à mes chances de médaille, de poursuivre Dubreuil. Je n’aurais pas pu faire mieux. C’était vraiment une bonne course. C’est le meilleur résultat que je pouvais obtenir et je perçois ma deuxième place comme une victoire. »