EDMONTON – Pour la quatrième fois en huit ans, les Canadiens se sont fait passer l’or au cou au Mondial junior.
Un but de Kent Johnson après trois minutes et vingt secondes de temps supplémentaire a conclu dans le délire ce qui aura été un parcours parfait pour l’équipe hôtesse.
Repéré par Logan Stankoven dans l’enclave, Johnson a d’abord été frustré par un superbe arrêt du gardien Juha Jatkola, mais il a eu le temps de pousser son propre retour dans les cordages avant qu’un défenseur n’arrive pour le contrer.
Johnson a aussitôt été rejoint par ses coéquipiers en liesse pendant que les Finlandais gisaient, sous le choc, sur les lieux du crime. Quelques secondes plus tôt, Mason McTavish avait arrêté au vol, au-dessus de la ligne rouge, une rondelle qui s’en allait donner la victoire aux Finlandais.
« Mon bâton était à la bonne place au bon moment, j’imagine, a tenté de décrire le capitaine d'ÉCJ en point de presse. Je ne sais même pas ce que je faisais derrière notre gardien. Quand j’y repense maintenant, ce n’était probablement pas la chose à faire, mais ça a bien tourné. »
« J’étais sur le banc alors je n’avais pas une très bonne vue, mais je crois que plusieurs d’entre nous croyaient que la rondelle avait eu le temps de traverser la ligne rouge avant qu’il ne la rabatte, a dit Stankoven. Mais on n’a pas dit un mot, on a continué à jouer et on a fini par marquer. Après, ça a été le chaos. »
« C’est Elliot [Desnoyers] qui était à côté de moi et je l’ai entendu dire "Ah, f***!" J’ai comme regardé et honnêtement dans ma tête, c’était fini, a raconté Nathan Gaucher. »
« On pensai tous avoir perdu sur le banc, a renchéri William Dufour. La rondelle était dans les airs et il n'y avait plus de gardien, elle s’en allait dans le but. Je ne sais pas comment il a fait pour arrêter ça. »
McTavish a été élu le joueur par excellence du tournoi. Sa récolte finale de 17 points est la troisième plus grande dans l’histoire de l’équipe. Il vient tenir compagnie à Wayne Gretzky et Eric Lindros, qui avaient respectivement atteint cet échelon en 1978 et 1991.
« Je ne sais pas trop quoi en penser, a réagi le benjamin du trio. Ces gars-là sont des légendes qui sont au Temple de la renommée. Si je peux avoir le quart de leur carrière, j’en serai bien heureux. C’est absurde d’entendre mon nom en compagnie des leurs. »
Le défenseur Olen Zellweger est l’autre Canadien à s’être taillé une place sur l’équipe d’étoiles de la compétition.
Le gardien Dylan Garand, le seul revenant de l’édition 2021 qui avait perdu l’or aux mains des Américains, a savouré la rédemption grâce à une performance de 29 arrêts.
« C’est un sentiment indescriptible. Ça fait presque deux ans que c’est arrivé et j’y pense à chaque jour depuis. Il n’y a pas de meilleur feeling que d’être du bon côté cette fois-ci. »
« On est champions »
La défaite aurait été crève-cœur pour l’équipe hôtesse, qui tenait une avance de deux buts après 40 minutes de jeu. Des buts des Québécois Joshua Roy et William Dufour avaient fourni un coussin qui semblait alors confortable, mais la Finlande a orchestré une remontée tardive en troisième période.
Aleksi Heimosalmi a réduit l’avance canadienne de moitié à la cinquième minute du troisième tiers, puis un violent tir sur réception de Joakim Kemell a permis à la Finlande de rétablir la parité avec dix minutes à écouler au cadran.
Les hommes en noir se sont vu octroyer deux avantages numériques après ce but égalisateur, mais ils n’ont pu en profiter pour reprendre les commandes du match. La meilleure attaque massive du tournoi avec un taux de réussite de 57% avant la finale a été neutralisée en sept occasions par les spécialistes défensifs scandinaves, dont cinq fois consécutives en deuxième période.
« C’est sûr que si on en avait mis un ou deux dedans, ça aurait été 3-0 ou 4-0 après deux périodes et on s’entend que les chances que le match soit fini auraient été bonnes, a convenu Dufour. Mais on avait quand même une avance de deux buts, ça se prenait bien. Ils sont revenus forts, mais on est restés avec nos affaires en en prolongation... on est champions. »
Tout avait pourtant bien commencé pour ÉCJ. Roy a monnayé un superbe début de match en marquant son troisième du tournoi à mi-chemin du premier engagement. Après avoir redonné la possession du disque à son équipe en échec-avant, l’attaquant du Phoenix de Sherbrooke est allé rôder dans le bas de l’enclave où il a pu bondir sur un retour de lancer de McTavish.
Les Finlandais ont terminé la première période en force, mais ont perdu leur élan au retour de l’entracte quand Dufour a touché la cible dès la 41e seconde.
Dufour, le héros de la récente conquête de la coupe Memorial par les Sea Dogs de Saint John, est devenu le 25e joueur à remporter le trophée remis aux champions de la Ligue canadienne et la médaille d’or au Mondial junior la même année. Le Finlandais Olli Juolevi (2016) et l’Américain Jeremy Bracco (2017) sont les seuls autres à avoir réussi l’exploit dans les dix dernières années.
Gaucher, Desnoyers, Lukas Cormier et Riley Kidney sont les autres représentants de la LHJMQ qui ramèneront l’or dans l’est du pays.
Une foule de 13 327 spectateurs a été annoncée pour cette finale, de loin la plus imposante du tournoi.
Mondial junior : le Canada vise la 19e médaille d'or de son histoire en affrontant la Finlande - RDS
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