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Wednesday, November 15, 2023

Analyse | Traverser une léthargie en résistant à la folie - Radio-Canada.ca

On attribue à tort à Albert Einstein la phrase célèbre voulant que « la définition de la folie soit de répéter sans cesse la même chose en espérant des résultats différents ».

La véritable origine de cette phrase demeure nébuleuse, mais on l’évoque souvent quand il est question de hockey parce qu’elle devient rapidement pertinente lorsqu'il est question du processus.

Ah, le fameux processus.

Les entraîneurs préfèrent généralement se concentrer sur le processus plutôt que sur le résultat, car un bon processus risque la plupart du temps de mener à un bon résultat, tandis qu’un bon résultat provenant d’un processus qui est tout croche n’a pas grand-chose de viable.

Entrent en jeu Josh Anderson et quelques-uns de ses complices du Canadien aux prises avec des léthargies, et on pourrait les comprendre de remettre en question le processus tellement les résultats ne viennent pas.

Anderson serait tout à fait en droit de craindre de devenir fou à force de répéter la même chose en espérant un résultat différent.

Encore mardi, dans la défaite de 2-1 contre les Flames de Calgary, il avait le but égalisateur sur la lame de son bâton avec 1:08 à faire dans le match, mais il s’est fait voler par le gardien Jacob Markstrom. Ce genre de chance se répète soir après soir avec lui, mais le voilà rendu à 16 matchs cette saison sans avoir marqué un seul but.

De me retrouver au centre de l’enclave comme ça sans pouvoir marquer, je n’arrive pas à le croire. Je suis encore subjugué, a-t-il admis à propos de sa chance en fin de match.

L'entraîneur-chef Martin St-Louis fait du travail vidéo avec lui et enrobe le tout d’un peu d’humour. Les entraîneurs spécialisés comme Adam Nicholas, Scott Pellerin et Paul Byron sont aussi sur la glace durant les entraînements pour faire du travail individuel avec ceux qui en ont besoin. Ils vont étudier avec eux la façon dont ils positionnent la rondelle sur leur palette ou ce qu’ils font ou ne font pas pour chercher à tromper l’adversaire.

Aussi tentant que cela puisse être de se protéger de la folie, St-Louis et tous les autres prêchent qu’Anderson continue de faire ce qu’il fait jusqu’à maintenant.

Il a tellement de bonnes chances de marquer, il y en a une qui va finir par être payante, a insisté Nick Suzuki. Il va peut-être penser qu’il doit changer quelque chose, mais il doit continuer de faire ce qu’il fait, ça va finir par fonctionner.

Le Tricolore, en tant qu’équipe, fait les choses de la bonne façon. Selon Natural Stat Trick, peu importe la situation de jeu, il arriver au 11e rang de la LNH pour le nombre de chances dangereuses de marquer par tranches de 60 minutes. Pourtant, il n’arrive qu’au 26e échelon pour le nombre de buts par match.

Il y a un réel décalage entre le processus et le résultat.

Les chances de marquer sont l’affaire d’une unité de cinq qui est capable de travailler de façon coordonnée, qui est capable de se retrouver sur la glace. Là-dessus, le CH est au rendez-vous.

Or, cela relève seulement de celui qui a la rondelle sur son bâton. Voilà pourquoi il est tant question de la disette d’Anderson depuis le début du calendrier. Aucun joueur dans la ligue n’a obtenu plus de chances dangereuses à 5 contre 5 sans en convertir une seule.

En même temps, ce n'est pas la première fois qu'Anderson traverse pareil désert. En 2019, avant que sa saison ne prenne fin à cause d'une blessure, il avait disputé 21 matchs avec les Blue Jackets de Columbus sans trouver le fond du filet.

Il n’est toutefois pas le seul à avoir son nom collé aux manquements du Canadien. Tanner Pearson n’a pas marqué à ses 11 derniers matchs, Alex Newhoo à ses 13 derniers, Jake Evans à ses 15 derniers, et Rafaël Harvey-Pinard est toujours en quête de son premier but après 13 matchs.

Les deux derniers ont également eu de belles chances face aux Flames.

Ça commence à peser lourd pour chacun de ces joueurs-là.

Son tir est bloqué par la jambière du gardien des Flames.

Cole Caufield a été frustré à quelques occasions, mardi soir, au Centre Bell.

Photo : The Canadian Press / Graham Hughes

Chercher la dégaine rapide

Martin St-Louis le sait pour l’avoir vécu, le risque dans les circonstances est de chercher le tir parfait pour venir à bout d’une léthargie. Mais c’est faire fausse route.

C’est correct si tu ne sais pas où elle s’en va, c’est la rapidité avec laquelle tu décoches tes lancers, a expliqué St-Louis après la rencontre. Si tu ne sais pas où elle s’en va, je ne pense pas que le gardien sache où elle s’en va non plus. C’est de décocher le plus rapidement possible. Les gardiens sont tellement bons, quand tu prends ton temps et que tu arrêtes la rondelle tout le temps, tu as besoin d’un lancer parfait parce que les gardiens sont là.

Des fois, ce ne sera pas une passe parfaite, mais ce n’est pas grave, en autant que tu puisses l’envoyer au filet. Le gardien est alors en mouvement et il y a beaucoup plus de trous que lorsque tu arrêtes la rondelle et que tu cherches à l’envoyer à une place parfaite, a-t-il ajouté.

Anderson accumule les chances de marquer, mais il ne se fait pas seulement voler par le gardien. Il rate aussi le filet dans 36 % des lancers qu’il tente, et cette proportion inclut les barres horizontales qui résonnent comme ça a été le cas en deuxième période, mardi.

Pearson, lui, rate la cible dans 31 % des cas.

C’est un peu ce qui se produit quand on voit une ouverture à peine plus grande qu’une rondelle. On cherche le lancer parfait et on tire à côté.

Cole Caufield est un marqueur plus aguerri – quoiqu'il pourrait lui-même convertir plus souvent ses tirs à forces égales – et il rate la cible dans seulement 21 % des cas. Cela ne le rend pas plus efficace, mais peut-être est-ce la différence entre un joueur qui se cherche et un autre qui demeure confiant en ses moyens.

St-Louis a également observé que la Ligue nationale était devenue une ligue de tirs sur réception. On ne parle pas ici des lancers frappés décochés depuis les cercles en avantage numérique, mais simplement de joueurs qui dégainent immédiatement lorsqu’ils sont dans la zone privilégiée.

La semaine dernière, lors de la visite du Lightning de Tampa Bay, Nikita Kucherov a ouvert la marque après 22 secondes en battant Jake Allen de cette façon :

La veille, à Toronto, voyez ce même Kucherov :

C’est exactement ce dont parle St-Louis.

Il est souvent question du fait qu’au-delà des joueurs qu’il a sous la main, le Canadien aura besoin de plus de talent de pointe en attaque pour espérer devenir un jour une puissance de la ligue. L’équipe est suffisamment créative pour créer des chances de marquer, mais cela prend des talents spéciaux pour les convertir avec régularité.

Anderson, Newhook et Pearson n’ont pas un niveau d’habiletés comparable à celui de Kucherov, mais ils en ont tous suffisamment pour se sortir de leur creux de vague.

C’est bon d’avoir un entraîneur-chef qui comprend ce que tu traverses. Il a joué, il comprend le phénomène des léthargies et des bonnes séquences. Je dois persister et continuer de pousser, a conclu Anderson.

Et surtout, ne pas devenir fou en répétant la même chose en attendant un résultat différent.

Martin Leclerc

Martin Leclerc

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