Le Canadien a beau être imprévisible, je ne pense pas me tromper en disant que s’il se qualifie pour les éliminatoires 2022, ce sera assez juste. On risque de passer par toute la gamme des émotions encore une fois.
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Le retour aux divisions habituelles et à une campagne de 82 matchs change la donne de sorte que dans l’évaluation de l’équipe, il faut davantage retenir le 18e rang au classement général de la saison dernière plutôt que le beau parcours jusqu’à la finale de la Coupe Stanley.
La marge de manœuvre pour se classer en séries sera mince pour la troupe de Dominique Ducharme. Le Lightning de Tampa Bay, double champion en titre, est toujours une formation de premier plan et il faut s’attendre à une grosse saison de la part de leurs voisins, les Panthers de la Floride.
J’ai croisé Jonathan Huberdeau à quelques reprises cet été et il me disait à quel point ses coéquipiers des Panthers et lui sont confiants et emballés à l’approche de la prochaine saison.
Les Maple Leafs de Toronto seront encore redoutables, mais je ne vois pas encore comment ils réussiront à passer à l’autre niveau.
Le quatrième rang de la section Atlantique se jouera probablement entre les Bruins de Boston, qui sont en mode survie, et le Canadien. Le hic, c’est que cette position ne garantit pas une place en séries. Il se peut que seulement trois équipes de l’Atlantique soient de la danse du printemps.
Le Tricolore s’est qualifié pour les éliminatoires en 2020 et en 2021 de façon inhabituelle, mais là, il faudra traverser une longue saison de 82 matchs. Une fois classé, toutefois, tout peut arriver et c’est là que l’expérience des séries 2021 pourrait être profitable. Le Canadien a appris à gagner.
Cela dit, on doit admettre que sur papier, l’équipe n’est pas meilleure que celle de l’an dernier après les pertes de Phillip Danault, Shea Weber (blessé), Tomas Tatar et Jesperi Kotkaniemi. Mike Hoffman, Cédric Paquette, Mathieu Perreault et David Savard devraient tirer leur épingle du jeu. Marc Bergevin a bien réagi au vol de Kotkaniemi en allant chercher Christian Dvorak.
Suzuki et Caufield
Pour espérer un bond au classement, les talentueux Nick Suzuki et Cole Caufield devront s’affirmer soir après soir dans un calendrier de 82 parties condensé en raison des Jeux olympiques. Ce sera un gros test pour ces jeunes.
Brendan Gallagher sera le leader de l’équipe, mais il a perdu ses deux compagnons de trio, Danault et Tatar.
Ducharme aura beaucoup de minutes de jeu de qualité à distribuer et je m’attends à une belle compétition à l’interne. Le jeu de puissance (17e l’an dernier) devra produire et l’aide de Caufield dès le premier match de la saison sera un plus.
Drouin, la carte cachée
J’ai toujours dit que le Canadien était une meilleure équipe avec Jonathan Drouin dans sa formation.
On l’oublie, mais il pourrait bien être la carte cachée de l’attaque montréalaise.
Il semble être dans de bonnes dispositions physiques et mentales. Il n’a pas perdu son talent et il pourrait surprendre bien du monde.
Duo de gardiens
Le Tricolore possède un bel équilibre à l’arrière et devant le filet. Jeff Petry a toujours levé son jeu d’un cran quand Weber était absent.
Carey Price et Jake Allen seront bien protégés. Price en a arraché la saison dernière avant de briller en séries. Son opération à un genou ne devrait pas lui nuire, mais j’ai l’impression qu’il ne jouera pas beaucoup plus que 50 matchs.
Allen devrait voir un peu plus d’action.
Propos recueillis par Gilles Moffet
Entrefilets
Bergevin n’avait pas le choix
Certains disent que le Canadien a abandonné dans le cas de Jesperi Kotkaniemi, mais je ne vois pas ça de cet œil. C’était uniquement une question d’argent et Marc Bergevin n’avait pas le choix. Donner 6,1 millions $ à « KK » pour égaler l’offre des Hurricanes de la Caroline n’avait aucun sens. En plus de défaire ton échelle salariale, ça crée de la grogne à l’interne. Un contrat de transition de trois ans à 3 ou 3,5 M$ par année pour « KK » aurait été raisonnable, mais pas 6,1 M$. Raleigh n’est pas Montréal, mais Kotkaniemi aura tout de même de la pression.
Les leçons de Drouin et Aho
Le jeu des offres hostiles est un couteau à deux tranchants et je doute que les Hurricanes auraient emprunté cette voie avec Kotkaniemi n’eût été l’offre de Bergevin à Sebastian Aho à l’été 2019. Oui, c’était une revanche et Bergevin s’est fait prendre à son propre jeu. Il s’est tourné de bord assez vite et a obtenu une valeur sûre en Christian Dvorak. Le DG du CH a aussi retenu la leçon de Jonathan Drouin. En 2019, il s’est empressé de lui offrir un gros contrat après avoir fait son acquisition du Lightning et ça n’avait pas fait l’unanimité dans le vestiaire. Drouin démontrait de belles choses, mais il y avait aussi des points d’interrogation, comme dans le cas de Kotkaniemi.
L’empreinte de Dominique Ducharme
C’est cette année que l’on verra la véritable empreinte de Dominique Ducharme sur le Canadien. Il a remplacé Claude Julien en pleine saison et dans une situation pareille, un entraîneur limite habituellement ses ajustements. Il avait tout à perdre et ça n’a pas été facile, mais Ducharme a gagné tout mon respect et celui de beaucoup d’observateurs. Ce que je retiens, c’est que ce gars-là ne panique jamais. Il est l’un des bons jeunes entraîneurs dans la ligue.
Le spectacle Caufield
Ça fait longtemps que le Canadien n’a pas misé sur une recrue aussi spectaculaire que Cole Caufield. Il apporte un vent de fraîcheur, on a tous hâte de le voir à l’œuvre et il sera probablement un candidat au trophée Calder. Par contre, il a retenu l’attention en séries et soyez certains que les rivaux du CH vont l’attendre de pied ferme.
Notre imprévisible Canadien - Le Journal de Québec
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